Je me souviens très bien du jour où mon père, René Jullien
est venu nous prévenir que ma mère allait passer. Nous étions en train de cueillir
les premières prunes sous la chaleur de cette fin juin quand mon père a
quitté sa fonderie pour s’occuper de ma mère qui était au plus mal. Et puis le
3 juillet elle est partie, nous laissant tous les 3, mon grand frère René, ma sœur Madeleine
et moi-même.
Je vais donc aller déposer un bouquet de fleurs sur la tombe
de ma mère, dans le cimetière qui jouxte l’église et réconforter mon père.
Je me rappelle que lorsque j’étais petite, ma mère passait
des heures à me coiffer les cheveux et à me faire des couronnes de fleurs. Elle
ne me parlait pas de ses parents mais de la ferme où elle avait grandi à
Moulins, le bourg voisin. Elle y était née en 1688, en décembre et tout ce que
je sais de ses parents, c’est que son père se nommait Michel Blanche et que sa
mère était une Lefebure. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai appelé mon premier
fils Michel.
Je me souviens aussi qu’il y a quelques années, quand Pierre
le fils des Ribot commençait à me tourner autour, elle m’avait raconté comment
elle avait rencontré mon père, René Jullien et comment il lui avait fait la
cour.
Elle m’avait même dit comment s’était déroulé ses fiançailles
puis son mariage, le 30 juin 1718 en pleine Régence. Elle m’avait d’ailleurs
confectionné une robe semblable à la sienne !
Tous ces souvenirs remontent à la surface à mesure que je m’approche
du cimetière.
Mon petit Michel me suit. Je pense que sa présence va faire
du bien à son grand-père …
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