Celles et ceux qui lisent mes articles sur le thème du Challenge A à Z édition 2014 ont vite remarqué que je me suis attaché cette année aux prénoms de mes ancêtres. Je dois avouer que j’ai été surpris de trouver autant de diversité dans les prénoms car je craignais en abordant ce thème de ne trouver que quelques lettres seulement.
Or, à part le K, le Q et le X, je dispose dans mon arbre de
prénoms commençant par les autres lettres de l’alphabet. Il y a quelques temps,
j’avais pourtant publié un billet intitulé « Ce que les prénoms nousapprennent » et qui montrait que dans la paroisse étudiée 5 prénoms dominaient et que les
autres étaient rarement utilisés.
Mais c’était sans compter sur la diversité de mes origines
car il y a des prénoms qui sont attachés à des lieux précis, surtout dans les
temps anciens. Ainsi, on trouve des Yrieix dans le Limousin mais pas ailleurs,
des Yves en Bretagne ou des Rieul en Picardie.
J’ai donc l’impression, mais je ne puis en apporter la
preuve, que dans les époques qui m’intéressent, à savoir le XVIIème et le
XVIIIème siècle, on avait trois sources principales de prénoms :
- les saints locaux
- les saints « nationaux »
- les personnages locaux importants (ce qui ramène au cas des saints locaux)
Les saints nationaux étant ces prénoms qui sont utilisables
en dehors de toute particularisme local, comme Marie, Jeanne, Jean, Pierre,
etc..
A l’époque, les gens n’avaient pas les séries américaines ou
les sites internet de leurs idoles pour trouver des prénoms, ni même les sites
ou les guides donnant pour chaque prénom son signe astrologique favori, le
caractère du porteur, sa couleur et son chiffre favoris … Ils n’avaient que le
curé de la paroisse, les veillées et les histoires des anciens et
éventuellement les informations provenant de voyageurs ou de personnes avec
lesquelles elles étaient en affaire.
C’est je pense ce qui explique la relative stabilité des
prénoms aux époques citées plus haut. De plus le nom étant imposé au moment du
baptême, il ne s’agissait pas de faire n’importe quoi, le curé devant
strictement contrôler les choses …
Quoiqu’il en soit, il y a eu des novateurs et je dois
témoigner que dans mon arbre, j’ai quelques ancêtres qui se sont distingués par
leur originalité. J’ai ainsi un Pharon, qui a vécu dans l’Oise au XVIIème
siècle, des Barbe qui contrairement à ce qu’on peut croire nommaient des filles,
des Guyonne dans le Maine, un Samson ou un Charlemagne !
Bref, je dispose dans mon arbre, comme tout un chacun je
pense, d’une kyrielle de prénoms qui, au-delà des grands classiques de ces
anciennes époques font la richesse d’une famille et qui, accessoirement aident
bien dans l’identification d’un ancêtre dans un acte, un Samson étant plus facilement repérable qu’un
Jean …
Intéressante analyse :-) Le prénom Barbe est très courant dans le Nord-Est de la France (surtout en Lorraine). C'est la même racine que Barbara que l'on retrouve dans les pays germaniques. J'en ai toute une kyrielle parmi mes ancêtres ;-)
RépondreSupprimerMoi aussi j'en ai pas mal dans l'Oise.
SupprimerJe connaissais par la Sainte Barbe, la patronne des artificiers, mais la première fois que j'ai vu ce prénom, j'ai eu un peu de mal !
Sainte Barbe est aussi la patronne des tapissiers; c'est pourquoi on en trouve beaucoup en Limousin (les célèbres tapisserie d'Aubusson !). Pour Pharon/Faron, c'est la forme masculine de Fare, je pense : voir mon article abordant sainte Fare dans le K comme kesako sur http://murmuresdancetres.blogspot.fr/
RépondreSupprimerA noter : les curés avaient des instructions précises quant aux prénoms à donner aux nouveaux-nés : ce devaient être des prénoms "officiels" (locaux ou nationaux, ton analyse est juste). Pas question d'inventer des Printille ou Automne (et oui, j'en connais..).
Merci de cet éclairage !
SupprimerJe sais aussi que les Protestants baptisaient souvent leurs enfants avec des prénoms tirés de l'ancien testament (Abraham, Jacob, etc..). Sans être une règle absolue, c'est quelque chose que j'ai pu constater dans l'Oise.