Je me nomme Dominique Jean Martin Caron et suis le fils de Martin Caron et de Marie Anne Monnard.
Mes parents étaient de simples manouvriers de Vaucelles,
hameau de la paroisse de Néry en Picardie. Premier fils d’une nombreuse
fratrie, c’est tout naturellement que j’ai suivi cette voie.
Mes parents se sont mariés le lundi 15 janvier 1731
profitant d’une période où le travail aux champs était moins nécessaire. Ils se
sont mariés à l’église de Néry d’où ils étaient natifs.
Après une première fille, Marie Marguerite, née le 16
novembre 1731, je suis arrivé dans ce monde à l’été 1734, pendant les moissons,
et j’ai été baptisé le mercredi 4 août de cette même année, le jour même de ma
naissance par messire Moore, le curé de la paroisse de Néry.
J’ai donc grandi dans ce milieu rural et lors d’une des
nombreuses fêtes organisées par les villages alentours, j’ai rencontré Marie Catherine
Billy, la fille d’un vigneron de Glaignes. Nous nous sommes vite plu et nous
nous sommes tout naturellement mariés en face de l’église de cette paroisse le
lundi 30 janvier 1758. De nombreux parents et amis nous ont accompagnés et le
vin a coulé à flot ce jour-là !
Personne n’a fait de commentaire particulier pendant ce
mariage, mais il faut bien avouer que la dispense de deux des trois bans était
nécessaire car nul ne pouvait ignorer que ma future était grosse de plusieurs
mois … Il était donc temps de s’épouser pour régulariser une situation qui
devenait intenable.
D’ailleurs, à peine un mois et demi après nos épousailles, le
19 mars 1758, notre fils Dominique est né, ce Dominique qui a eu une nombreuse
descendance dont toi, Olivier, fait partie …
Les années ont passé et d’autres enfants sont venus agrandir
notre famille et notre situation financière s’est améliorée depuis que je suis
devenu chanvrier.
Puis les troubles politiques sont arrivés et quelques jours
avant que la Bastille ne tombe, Marie Catherine ma femme nous a quittés,
décédant le 22 juin 1789.
Quant à moi, je pense que je n’aurai pas droit à un curé à
mon enterrement car le Roi vient d’être guillotiné et il n’est pas de bon ton
de montrer sa foi catholique en public …
Note écrite par Dominique Caron, fils de Dominique Jean Martin :
Mon père est décédé peu de temps après avoir fini ces lignes puisqu’il a
rejoint ses ancêtres le 12 avril 1793 …
Signature de Dominique Jean Martin lors de la sépulture de son épouse en 1789 |
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