Qui peut s’enorgueillir dans sa vie d’avoir connu deux empires, deux républiques et trois rois ? Aussi étrange que cela puisse paraître, comme beaucoup de mes concitoyens, c’est ce que j’ai pu connaître depuis ma naissance …
Tout a commencé pour moi le 1er juillet 1797 (on
disait à l’époque le 13 messidor an V) lorsque ma mère Jeanne Lavigne m’a fait arriver
au monde dans notre maison du Dazat, située sur la commune de Magnac-Lavalette
dans le département de la Charente.
Mon père, qui se nommait François m’a tout naturellement
donné son nom tant il était fier d’avoir un garçon. C’est ainsi que comme lui le
nouvel état-civil m’a inscrit sur son registre des naissances comme François
Bitout.
J’avoue que je ne sais pas très bien d’où nous venons car
nous sommes les seuls des environs à porter ce nom, et mon père est trop occupé
à travailler sur ses terres pour s’intéresser à ce sujet. Peut-être qu’un jour
quelqu’un s’y intéressera …
Je suis le seul enfant de cette famille et j’ai donc grandi
dans ce milieu rural tout en ayant la chance d’avoir une famille suffisamment
fortunée pour pouvoir disposer de l’aide de différents journaliers et autres
manouvriers.
Lors d’une des nombreuses foires qui se tiennent à
Salles-Lavalette, le gros bourg voisin, nous avons commencé à fréquenter les Bagouet,
une famille à la fortune et à la notoriété similaires à la nôtre et qui avait une
fille à marier.
Nos parents s’étant mis d’accord assez rapidement sur les
histoires de dots, nous avons pu, Marie Marguerite et moi nous marier à
Salles-Lavalette dans les années 20. De plus, mon épouse ayant hérité de la
propriété familiale sise à Puydavid, nous nous y sommes installés et c’est
désormais d’ici que je gère mes biens.
Deux enfants sont nés et 1822 et 1824, d’abord François à
qui tes enfants doivent d’être là (j’ai d’ailleurs particulièrement apprécié
que tu aies nommé un de tes fils comme moi) et puis Jeanne qui ne trouvera
hélas jamais homme à marier. Mais dans un sens tant mieux, cela permet d’éviter
que nos terres quittent la famille.
En 1837, mon père nous a quittés et ma mère est donc venue
vivre avec nous quatre à Puydavid. Elle aide ma femme à s’occuper des enfants
pendant que je fais mes affaires.
J’ai ensuite eu le plaisir de voir mon fils François se
marier en 1852 et de connaître mes trois petits-enfants …
Cette vie bien remplie s’achèvera pour moi avec ce second
empire … qui sait ce que l’avenir va réserver à ce pays ?
Bonjour François
RépondreSupprimerMerci pour cette chronique,
car chaque fils de vie mérite bien d'être rappelé par celui qui a fait parler les sources !!