Il fait beau pour un 27 novembre et pourtant, personne n’est joyeux. Il faut dire qu’en cette fin d’année 1850 nous accompagnons notre ami Jacques dans sa dernière demeure. Le cortège funèbre va lentement de l’église de Bourg-le-Roi, cette petite commune de la Sarthe vers le cimetière, ce qui laisse le temps aux différentes personnes de parler entre elles de Jacques Béassé qui est mort avant-hier matin.
Il faut dire qu’il avait bien vécu le vieux comme on le nommait
affectueusement. Il était en effet né le 17 avril 1774, environ 3 semaines
avant la mort du roi Louis XV, ici même à Bourg-le-Roi. De nos jours, plus
personne ne s’en souvient, mais sa naissance avait fait parler une bonne partie
du village car il paraît qu’il est né hors mariage et que ses parents ont vite
régularisé la situation en s’épousant un mois après qu’il fut arrivé en ce
monde …
J’ai un peu connu ses parents, René Béassé le père était
tisserand et sa mère Marie Boulard n’avait pas d’activité particulière,
s’occupant des enfants et aidant son mari dans son métier de tisserand. Il faut
dire qu’elle était la fille du meunier de la Fresnaye et que quoiqu’elle eût un
peu d’instruction, elle avait été éduquée comme toutes les jeunes filles de son
époque, c’est-à-dire principalement pour savoir tenir sa maison.
J’étais présent en 1803, le 5 février (même si à l’époque je
crois qu’on disait le 16 pluviôse de
l’an XI) lorsque Jacques a épousé Marie Françoise Hersant ou Herson, je ne sais
plus trop. En plus, quelle idée a-t-il eue d’aller à Chambois à plusieurs
lieues d’ici pour prendre femme ? On ne le saura jamais. Mais toujours
est-il qu’il est ensuite revenu ici dans sa commune et qu’il y a fait grandir
sa famille.
La Marie Françoise sa femme est morte il y a dix ans
maintenant et depuis il vit seul, même si sa fille Anastasie vient lui rendre
visite régulièrement avec ses enfants. D’ailleurs, je la vois en tête du
cortège funèbre accompagnée de son mari le Décongé et ses deux petits gars
Auguste Léon qui va sur ses 15 ans et Eugène qui doit avoir 9 ou 10 ans. Ils
ont bien grandi depuis la dernière fois que je les ai vus …
Allez, bon vent mon vieux Jacques, et si le Bon Dieu existe,
salue-le de notre part à tous !
Signature de Jacques Béassé en 1803 lors de son mariage |
Belle mise en forme du récit !
RépondreSupprimerMerci beaucoup !
SupprimerJ'aime beaucoup cette façon de rendre les récits si vivants. Beaucoup plus agréable qu'une suite de dates et de faits.
RépondreSupprimerC'est vrai, même si on est parfois obligé de romancer un peu ...
SupprimerAgréable récit !
RépondreSupprimerCela donne envie de se lancer dans l'exercice !
Nésida
Allez-y ! Je vous lirai avec plaisir ;-)
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