jeudi 12 mars 2015

En généalogie, les difficultés ne sont pas là où on croit qu’elles sont (suite)


J’évoquais dernièrement ces faux problèmes derrière lesquels les généalogistes débutants peuvent parfois se réfugier pour ne pas pousser plus loin leurs premières recherches. Ce sont des faux problèmes dans la mesure où non seulement ils peuvent être résolus relativement rapidement et simplement mais aussi parce qu’ils tiennent davantage de l’inexpérience que de l’impossibilité technique.



En revanche, il existe des cas où même les généalogistes chevronnés peuvent être bloqués. Ces difficultés ont ceci de particulier qu’on ne pense pas qu’elles puissent exister tant qu’on n’y est pas confronté. Dans mon article précédent j’en répertoriais trois mais il y en a sans doute davantage :

  • -          des registres bien tenus peuvent avoir des trous
  • -          les règles qui régissent notre orthographe actuelle sont récentes
  • -          les noms de lieux ont changé au cours des siècles


Bien entendu, il est toujours possible de contourner ces difficultés, au moins partiellement, mais ce n’est pas chose aisée. En revanche, lorsqu’on réussit à forcer le destin, on a une satisfaction réellement importante, même si le résultat obtenu (une date, un lieu, un nom) peut sembler dérisoire en regard du travail effectué. Mais c’est là tout le charme de la généalogie …


Des registres à trous

Qu’y a-t-il de pire pour un généalogiste que de remonter sans difficulté dans l’histoire d’une personne sur plusieurs générations et puis tomber sur un trou !

Ce trou semble exister exprès pour vous embêter : les registres sont lacunaires (mot savant pour un trou) sur la période précise où se trouve l’acte de naissance de votre ancêtre … En réalité, il ne faut pas être à ce point paranoïaque, mais il faut avouer qu’une telle découverte est très frustrante.

Il y a bien entendu des méthodes pour retrouver l’information manquante ou en tout cas pour retrouver les éléments qui vous permettront d’aller plus loin.

Si l’acte introuvable est un acte de naissance, il faudra commencer par effectuer un relevé exhaustif sur une dizaine d’années avant et après le trou pour tenter de reconstruire une ou plusieurs familles ayant le même patronyme que celui de votre ancêtre puis, par de sérieuses analyses, finir par isoler la famille supposée de cette personne. Bien sûr des informations peuvent se retrouver dans d’autres actes comme par exemple des contrats de mariage ou des actes ultérieurs mais il est un fait que l’acte en question ne sera jamais en votre possession …

S’il s’agit d’un acte de mariage, vous pouvez vous en sortir avec un éventuel contrat de mariage que vous trouverez chez le notaire. Mais encore faut-il que contrat de mariage il y ait. Sinon, on peut toujours partir d’une hypothèse (assez souvent vérifiée dans le passé) qui est que les premiers enfants d’un couple pouvaient avoir leurs grands-parents comme parrains et marraines, même s’il ne s’agit pas là d’une loi absolue.
Encore une fois, il faut rechercher tous les éléments pouvant permettre de retrouver les informations qui manquent tant.

Pour un acte de décès perdu, il faut chercher du côté des testaments ou des tables de successions car la date de décès y est mentionnée, mais ce genre de document n’existe pas depuis très longtemps, il faudra donc rester sur les éventuels testaments pour des décès antérieurs aux années 1700. Le vrai problème de certains actes de décès réside d’ailleurs davantage dans le fait qu’ils sont très succincts et ne prouvent pas de manière certaine que la personne citée est bien celle que vous recherchez.


L’orthographe de nos ancêtres

Il y aurait beaucoup à dire sur la façon dont nos ancêtres ou dont les personnes des époques anciennes écrivaient. En effet, outre la graphie qui a évolué avec le temps et qui a eu ses modes, les mots utilisés étaient parfois différents des nôtres.

Les métiers ont changés, les noms des personnes n’étaient pas toujours stabilisés et des choses qui semblaient évidentes et implicites à nos ancêtres nécessiteraient aujourd’hui des explications détaillées.

Et puis la notion même d’orthographe est récente, elle n’a donc pas de sens pour les gens du XVIIIème siècle.

On se retrouve donc souvent confronté à des difficultés qui peuvent non seulement nous bloquer mais, plus grave, nous induire en erreur. Ainsi deux personnes apparemment homonymes sont en réalité issues de deux familles qui n’ont rien en commun alors qu’on pouvait dans un premier temps les considérer comme des cousins.

Là encore, l’habitude et un travail rigoureux permettent de passer outre ce genre de problème.


Les lieux disparus

Il n’y a pas que les noms de familles ou les métiers qui disparaissent, les lieux peuvent aussi changer ou disparaître.

Ce phénomène concerne surtout les petites paroisses qui ont disparu faute d’habitants ou qui ont été fusionnées puis ont été renommées lors de regroupements ultérieurs. J’ai ainsi eu toutes les difficultés à identifier un lieu appelé « Le Dazac » en Charente. Il s’agissait pourtant un village rattaché à la commune de Magnac-Lavalette au début du XIXème siècle.

Il y a aussi eu a période Révolutionnaire qui a re-baptisé républicainement certains lieux, mais cela n’a pas duré et ces communes ou villages ont retrouvé leur nom d’origine quelques années après …

Pour s’en sortir, il faut plonger dans les cartes anciennes qui ont été faites à l’époque où ces lieux existaient. On parle souvent des cartes de Cassini et il est vrai qu’elles sont une très bonne source. Il ne faut pas non plus négliger les monographies ou les ouvrages d’érudits locaux sur une région donnée.
Très souvent ces ouvrages décrivent la géographie locale avec un grand nombre de détails intéressants. D’autant que vous pouvez trouver, au détour d’une page, la mention d’un de vos ancêtres pour peu que celui-ci ait eu un rôle important dans sa paroisse ou sa commune. Si vous avez des ancêtres notables vous y trouverez donc probablement une trace.


Ces quelques exemples montrent qu’il existe de réelles difficultés en généalogie. Cependant, même si les sources originelles ont été détruites ou ont disparu, il est souvent possible de retrouver les informations manquantes en regardant ailleurs. La grande leçon à retenir est donc que lorsqu’on fait face à une difficulté, il ne faut rester hypnotisé par elle mais regarder partout autour pour reconstruire les informations manquantes …



Si cet article vous a plu ou vous a été utile, laissez un commentaire ou diffusez-le !

mercredi 4 mars 2015

En généalogie, les difficultés ne sont pas là où on croit qu’elles sont


La chose la pire qui puisse exister lorsqu’on méconnaît un sujet, c’est se persuader qu’il est difficile et rébarbatif. Bien sûr, il existe des tas de matières qui le sont, mais si on creuse un peu, on réalise que dans la plupart des cas, ce qu’on jugeait difficile ne l’est finalement pas tant que cela.

En fait, tout est une question de volonté. Il s’agit de se lancer et de traiter les points durs qui surgissent au fur et à mesure. De temps en temps il faut alors se retourner et regarder le chemin parcouru et on est alors émerveillé par ce qu’on a réussi à faire !

La généalogie ne déroge pas à ce principe mais a ceci de particulier que c’est une activité qui a beaucoup évolué avec les années et qui s’est lentement mais sûrement mué en un loisir accessible à tous.



Pour la personne qui ne pratique pas cette occupation, la généalogie pose principalement trois difficultés :

  • la période révolutionnaire est un mur infranchissable
  • la plupart des archives anciennes ont été perdues, donc je ne pourrai pas aller loin
  • Je ne retrouverai jamais un de mes ancêtres s’il a eu l’idée de changer de commune ou de paroisse au cours de sa vie


En revanche, il existe au moins trois vraies difficultés auxquelles les généalogistes sont confrontés :

  • des registres bien tenus peuvent avoir des trous
  • les règles qui régissent notre orthographe actuelle sont récentes
  • les noms de lieux ont changé au cours des siècles


Bien entendu, il ne s’agit là que de quelques  exemples pris parmi un grand nombre mais ils montrent que là où le débutant croit voir des difficultés il n’y en n’a généralement pas. En revanche elles résident là où on ne pensait pas les trouver en démarrant …
Je vais traiter ici des difficultés qui n’en sont pas pour aborder celles qu’on ne perçoit pas de prime abord dans un autre billet.


La période révolutionnaire est un mur infranchissable

Entendons-nous bien sur les termes : la période réellement chaotique qui sépare la fin de la tenue des registres paroissiaux et le début d’un état-civil tenu régulièrement dure moins de 10 ans, voire moins de 5 ans.

En effet, il n’est pas rare de trouver des registres paroissiaux tenus jusqu’en 1792 et en général, tous les registres d’état-civil postérieurs à l’an VII ou VIII sont en bon état, lisibles et complets. Il existe bien entendu des exceptions mais même si les difficultés durent un peu plus longtemps, il est peu probable que cela vous bloque entièrement.

Admettons par exemple que l’acte de décès d’un de vos ancêtres soit dans cette période trouble, en recherchant chez les notaires qui s’occupaient des successions vous trouverez sans doute des indices. Si c’est l’acte de mariage cela pourra poser problème pour la filiation des mariés, mais encore une fois les notaires et leurs contrats de mariage pourront vous aider. De même, les époux décédant postérieurement à cette période, il y a de grandes chances que soient indiqués dans leurs actes de décès les noms de leurs parents respectifs. Cette remarque vaut pour une personne qui serait née pendant les années 1790 où on trouvera dans son acte de mariage et dans son acte de décès un grand nombre d’informations utiles.

La période révolutionnaire n’est donc généralement pas infranchissable, à peine pose-t-elle quelques problèmes pour le calendrier utilisé, mais cela permet de réviser ses cours d’histoire …


La plupart des archives anciennes ont été perdues

Il faut savoir ce qu’on entend par archives. Si on parle des registres paroissiaux il est vrai qu’avant 1668 on trouve tout d’un coup beaucoup moins de documents qu’après cette date mais ce n’est pas que les archives ont disparu, c’est qu’elles n’ont pour certaines jamais existé !

Il faut comprendre que le souci que nous avons actuellement de garder précieusement notre patrimoine est une chose récente. Il y a encore 2 siècles, qui se souciait de conserver religieusement, si j’ose dire, les actes de baptêmes de paysans ?

Nous avons quand même la chance en France d’avoir eu des Rois qui ont souhaité pouvoir administrer correctement leur royaume et ont donc mis en place une administration dont les archives nous servent aujourd’hui lors de nos recherches.

Les grandes dates à connaître sont :

  • 1539 : Ordonnance de Villers-Cotterêts où François Ier met en place les bases des registres paroissiaux avec l’enregistrement des actes de baptêmes
  • 1556 : Henri II ordonne que les grossesses soient déclarées
  • 1579 : Ordonnance de Blois qui complète celle de 1539 avec l’enregistrement des mariages et des sépultures
  • 1664 : les pasteurs Protestants sont tenus d’enregistrer les actes d’état-civil de leurs fidèles
  • 1667 : Louis XIV  ordonne via son Code Louis de tenir les registres en 2 exemplaires dont l’un est déposé au Greffe (d’où le fait qu’on a alors deux fois plus de chances de disposer d’un registre qu’auparavant)
  • 1792 : création des registres d’état-civil tenus par la municipalité en lieu et place des registres paroissiaux, avec dans le même temps la création des tables décennales


La liste est beaucoup plus longue, mais on comprend pourquoi, dans la plupart des cas il n’est pas trop complexe de remonter jusqu’à la fin du XVIIème siècle, ce qui est déjà loin car cela nous même plus de 340 ans en arrière …


Les ancêtres nomades sont perdus à jamais

La première remarque qu’il faut faire est que la plupart de nos ancêtres lointains (c’est-à-dire ayant vécu avant 1800) bougeaient assez peu. Tout au plus se déplaçaient-il dans des paroisses ou des communes voisines pour y apprendre un métier, y cultiver une terre ou pour y trouver un conjoint.

Il y a toujours l’exception mais s’agissant d’une exception elle doit être traitée comme telle. Ainsi, vous pourrez consacrer davantage de temps au parcours de cet ancêtre mobile. Pour commencer il vous faudra établir une « timeline » précise relevant, à chaque fois que vous le pourrez, ses occupations, ses lieux de vie, les personnes qu’il a fréquentées, etc..

La construction de ce CV permet souvent de retrouver sa trace ou en tout cas de circonscrire ses recherches à un nombre restreint de lieux et sur une période réduite.

Bien entendu il existe de grands migrants. J’ai moi-même dans mes aïeux un soldat Allemand fait prisonnier pendant les guerres opposant la jeune République Française à ses voisins ou encore un jeune homme de Picardie qui a bougé en Auvergne à l’aube de la Révolution Française.

La chance c’est qu’on découvre souvent ces personnes au moment de la naissance de leurs enfants, puis de leur mariage ou de leur décès. Dans les deux derniers types d’actes on peut trouver des indices intéressants indiquant leur lieu de naissance surtout s’il est suffisamment exotique pour le curé ou l’officier d’état-civil.

Et puis il y a les témoins, les amis, les oncles, tantes, cousins et cousines cités dans les actes où le personnage itinérant apparaît.

En regroupant tous ces indices dans un tableau dont les éléments sont classés chronologiquement, il est assez fréquent de trouver son origine et donc de remonter une génération au-dessus.

Bien sûr, il y a des cas où le personnage reste un mystère. Pas de panique : il reste généralement d’autres ancêtres à étudier et à rechercher …


Bref, même si on dit qu’à l’impossible nul n’est tenu, on se rend compte qu’il ne faut pas partir avec des idées préconçues. Il faut avancer, pas à pas, souvent chercher un peu, parfois avoir un peu de chance, mais jamais renoncer !





Si cet article vous a plu ou vous a été utile, n’hésitez pas à le commenter ou à le diffuser !



mardi 10 février 2015

Les légendes familiales


Les légendes familiales ont ceci de particulier qu’elles ont tendance à enjoliver la réalité. Il est rare en effet qu’on se vante d’avoir eu un ancêtre assassin ou d’avoir dans son arbre généalogique un malade mental.

La légende la plus courante est celle de l’ancêtre prestigieux, souvent noble, et qui a tout perdu lors de la Révolution Française. Les personnes sont le nom commence par le préfixe « de » ou « du » sont souvent victimes de cette légende car pour elles, le fait que la particule jadis indépendante soit désormais rattachée au patronyme signifie que leur ancêtre noble, fidèle républicain, a ainsi fait allégeance à la République en supprimant sa particule. Il existe une autre version de ce rattachement, moins glorieuse, qui consiste à dire que par peur d’être dénoncé, l’ancêtre a caché son appartenance au second ordre …



Avant d’aller plus loin, je pense qu’il est important de rappeler quelques points essentiels.


Noblesse et particule

Premièrement, le fait de disposer d’une particule dans son patronyme ne signifie pas l’appartenance à la noblesse. Selon les époques en effet, il était de bon ton de faire suivre son patronyme de la terre dont on été propriétaire, sans pour autant que cela donne droit aux privilèges de la noblesse.
Le travail effectué par Louis XIV à la fin des années 1660 a d’ailleurs permis de remettre dans le droit chemin quelques usurpateurs qui profitaient de la confusion pour ne pas payer d’impôts …

J’en veux pour preuve deux exemples. Un de mes ancêtres, authentique aristocrate de Bretagne se nommait Le Porc. Pas très glamour pour un nom noble, et pourtant, ce nom est rattaché à de grandes maisons de Bretagne et il y a fort à parier que personne à l’époque ne se serait permis de plaisanter sur ce patronyme …
A l’inverse, du côté de mon épouse, on trouve des Bouzinac de la Bastide qui étaient ce qu’on nommerait aujourd’hui des hauts fonctionnaires aux Affaires Etrangères mais qui n’étaient pourtant que d’authentiques bourgeois, assujettis à la taille …

En réalité, seule l’existence de lettres patentes permet d’établir la noblesse d’un individu …

Ensuite, qu’un individu décide de rattacher sa particule à son nom ou de la supprimer par idéal républicain a pu se produire, mais dans la majorité des cas, ce qui comptait était surtout le fait de renoncer aux privilèges de la noblesse : assujettissement à l’impôt, suppression des droits sur les terres ou sur les personnes y travaillant, etc..

Qu’on ne s’y trompe pas, la majorité des aristocrates de France à l’époque de la Révolution vivaient à la campagne et travaillaient de concert avec leurs fermiers ou leurs métayers. Encore une fois, nous devons être vigilants à cette vision Parisienne de la Révolution Française …

C’est ainsi que les chefs Chouans de la révolte Vendéenne ont été nommés par les gens du peuple et presque forcés à agir car ces derniers avaient besoin de chefs et de personnes sachant commander …

Enfin, un aristocrate qui tenterait de dissimuler son statut de noble en faisant disparaître sa particule n’a pas grand sens car soit il continuait à vivre sur ses terres et était donc connu, soit il changeait de vie et il pouvait alors s’inventer le nom qu’il voulait, personne n’étant en mesure de vérifier son état-civil réel …


Comment valider (ou non) une légende ?

Le plus simple est d’aller droit au but.

Votre ancêtre est venu dans les bagages de Marie de Médicis lors de son arrivée à la cour avec Henri IV ? Votre ancêtre a servi l’Empereur à Austerlitz ? Votre ancêtre a combattu les Anglais avec Lafayette ?

Il faut chercher à la source. Si votre ancêtre est « prestigieux » au sens où il a eu un rôle dans l’histoire, il existe nécessairement des sources parlant de lui. Que ce soient des monographies ou des études réalisées par des érudits locaux, voire des descendants, il existe des documents où vous pourrez retrouver des informations le concernant.

Mais ceci étant dit, rien ne prouve pour le moment qu’il soit rattaché à vous … En effet, ce n’est pas parce que vous avez un patronyme identique (ou presque) que vous descendez de cette personne !

En ce qui me concerne, j’ai parmi mes ancêtres des nommés « Poisson », or je n’ai rien à voir Jeanne-Antoinette Poisson plus connue sous le nom de Madame de Pompadour


Trouver le lien

Plus l’ancêtre supposé a vécu il y a longtemps, plus il va être compliqué d’établir un lien certain. En effet, dans la mesure où avant 1668, la plupart des registres d’état-civil commencent à devenir lacunaires, si la personne étudiée a vécu à la fin du XVIème siècle, cela ne va pas être simple, sauf à disposer de documents autres (généalogies établies à l’époque, actes notariés, etc.).

A l’inverse, si l’ancêtre supposé est « récent », c’est-à-dire qu’il a vécu après la période révolutionnaire, les sources sont plus nombreuses, mais il est sans doute curieux que personne dans votre famille n’ait de traces tangibles de ce qui vous relierait à lui.
Je m’explique : Si la personne dont vous pensez descendre était un officier supérieur pendant l’Empire, cela signifie qu’il est né vers les années 1770. Ses petits-enfants sont donc nés dans les années 1820 et ont donc vécu en gros jusqu’aux années 1880. En d’autres termes, vos grands-parents ont dû en entendre parler …

Le plus simple est de pratiquer une généalogie dite ascendante en remontant génération après génération et en partant de vous, mais en ciblant le personnage. Cela signifie que si la légende familiale indique que cet ancêtre était du côté de votre grand-mère maternelle, inutile de chercher du côté de votre père …


Etablir les preuves

Très rapidement, des indices devraient vous montrer si oui ou non vous êtes sur la bonne voie. A l’époque, les gens célèbres ou ayant une certaine aura, étaient connus de leurs contemporains qui ne manquaient pas de le signaler.

Par ailleurs, en cas d’appartenance à la noblesse, les titres sont systématiquement indiqués dans les documents écrits sous l’Ancien Régime. Que votre ancêtre soit titré « écuyer », « haut et puissant seigneur », « chevalier » ou « demoiselle » ou encore « dame » ne suffit pas mais garantit à 99% qu’il s’agit d’une personne appartenant à l’ordre de la Noblesse.

Il vous faudra ensuite prendre votre courage à deux mains car souvent, ces personnages bougeaient souvent et vivaient dans des grandes villes, ce qui les rend difficiles à suivre !

Si en revanche, vous faites chou blanc et qu’arrivé à l’époque de vie supposée de l’ancêtre recherché, vous n’avez rien d’autres que des homonymes, cela signifiera que la légende en était bien une … A moins que votre ancêtre (le vrai) ne soit qu’un cousin éloigné de celui que vous cherchiez, auquel cas, il vous faudra remonter les générations jusqu’à trouver l’ancêtre commun qui vous unira à lui !



La recherche d’un ancêtre prestigieux pour confirmer une légende aboutit souvent à une impasse et on se trouve alors face à une réalité moins glorieuse. Pourtant la généalogie peut s’avérer facétieuse et vous faire découvrir des personnages étonnants (et importants) dont vous ignoriez l’existence ! Ce sera alors à vous de présenter à vos contemporains ce qui ne sera pas une légende mais bien des faits prouvés !





Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le commenter et à le partager !

mardi 3 février 2015

Démarrer sa généalogie sur de bonnes bases



On dit toujours que pour aller loin il faut savoir ménager sa monture. C’est très vrai. Mais ce qu’on oublie de dire c’est qu’il faut aussi partir sur la bonne route, faute de quoi on passera beaucoup de temps à revenir sur le chemin qui mène au but.



Bien entendu, ces détours peuvent permettre de découvrir un grand nombre de choses intéressantes et on peut rencontrer des personnages passionnants. Cependant, lorsqu’on démarre en généalogie, il est important de ne pas trop se disperser au départ, ne serait-ce que pour éviter de prendre peur devant l’immensité du travail à accomplir … De plus, lorsque vous avancerez dans cette discipline et que vous aurez bien progressé, il sera toujours temps de vous promener dans des chemins de traverses.

Alors comment bien démarrer ses recherches ?

Il n’y a pas de règle absolue car tout dépend de l’objectif que vous vous êtes fixés. C’est pourquoi, je vais partir des deux raisons principales qui vous poussent à vous lancer dans une recherche généalogique :

  • la recherche de vos racines
  • la légende familiale


Je vais me concentrer ici sur la recherche de ses racines, la recherche des légendes familiales allant faire l’objet d’un billet à part …


Le point de départ

Autrement dit, vous partez de vous, ou de vos enfants, et vous cherchez à identifier les parents de vos parents et de ceux de votre conjoint et ainsi de suite, génération après génération.

La première chose à faire est de vous équiper un minimum. En effet, si on part du principe que chaque personne a deux parents et que vous êtes la personne de référence, cela signifie qu’à la génération 2 (celle de vos parents) il y a 2 ancêtres, à la génération 3 il y en a 4 et ainsi de suite. De ce fait, à la génération 8 il y a 128 personnes, donc si on ajoute celles des générations précédentes, cela fait 255 personnes à répertorier (vous compris). Or, en gros, la génération 8 est atteinte pour des personnes ayant vécu la première partie du XIXème siècle …


Un peu de matériel

Il faut donc que vous disposiez d’un cahier et d’un crayon pour noter les informations relatives à ces personnes. Idéalement, une page par personne permet d’y voir clair. Vous pouvez alors utiliser un cahier de type répertoire où un groupe de pages correspond à des personnes dont le nom commence par une même lettre.

Curieusement, je parle ici de cahier et de répertoires alors que j’utilise quasi-exclusivement un PC. Il faut cependant avouer que se promener avec un cahier est parfois plus pratique qu’avec un PC, fût-il de petite taille. Vous pouvez de toute façon utiliser un PC pour stocker vos trouvailles au propre, l’usage du papier et l’usage de l’informatique étant complémentaires !


Un arbre généalogique

Ensuite, pour retrouver ces ancêtres facilement, il faut savoir comment ils sont reliés à vous. C’est ici qu’intervient l’arbre généalogique. Dans un premier temps, sur l’arbre, il faudra renseigner de manière synthétique (le détail étant sur le cahier) :

  • les noms et prénoms (tous les prénoms) de la personne
  • sa date et son lieu de naissance
  • sa date et son lieu de mariage
  • sa date et son lieu de décès


Une autre information qui peut figurer sur votre arbre est le « sosa » de votre ancêtre. Il s’agit d’un principe de numérotation qui permet de noter vos ancêtres pour les identifier plus facilement, ceci ne valant que pour les ancêtres directs :

  • le numéro 1 est pour le « de cujus », c’est-à-dire la personne de départ (vous, votre conjoint,  un de vos enfants, etc.)
  • le numéro 2 est pour le père du numéro  1 et le numéro 3 pour sa mère
  • le numéro 4 pour le père du père précédent, le 5 pour sa mère et ainsi de suite

Ainsi, les hommes ont tous un sosa pair tandis que les femmes ont un sosa impair.
Un homme à un sosa qui est le double de celui de son enfant et une femme, le double + 1.

L’arbre généalogique dont je parle ici est un arbre ascendant, c’est-à-dire qu’à chaque génération, le nombre de personne double et une personne donnée y figurant est le père ou la mère de l’enfant de la génération précédente.

En revanche, sur votre cahier, vous pouvez noter les fratries ou les mariages intervenus dans ces fratries car cela peut fournir de précieux indices lors de la résolution d’épines généalogiques.


Archiver ses documents

Enfin, un classeur pour archiver les transcriptions des actes et des documents que vous trouverez et qui concernent vos ancêtres. Ces transcriptions venant en complément des images numérisées des actes en question. Images numérisées venant de captures d’écrans en cas de recherches en ligne ou de photographies en cas de recherches sur le terrain.

Pour ne pas vous y perdre dans tous les documents dont vous disposerez (si on revient sur les 255 personnes présentes sur votre arbre à la génération 8, et qu’il y a 3 actes par personnes, cela fait potentiellement plus de 760 actes à trouver …), le plus simple est de le classer par familles.

Personnellement, je regroupe tous les actes relatifs à un même patronyme dans un même dossier et j’archive la transcription de l’acte sous une référence comportant le nom du patronyme et la date du document. Par exemple, pour l’acte de mariage de Michel Rebuffé avec Mathurine Hoguerel qui a eu lieu le 22 mai 1612, je vais l’archiver sous la forme « REBUFFE 1612 05 22 ».

Bien entendu, comme pour le cahier ou pour l’arbre généalogique, vous pouvez parfaitement utiliser des classeurs numériques comme des « dossiers » sur votre ordinateur ou des outils de stockage de données.


Les premières recherches  

Maintenant que vous êtes équipé, il ne vous reste plus qu’à partir à la recherche de vos ancêtres, à commencer par les plus proches, vos parents et vos grands-parents.

Soit ces personnes sont vivantes et vous pouvez donc récupérer plusieurs informations les concernant en les interrogeant directement. Soit ces personnes ne sont plus de ce monde ou vous sont inconnues et vous devrez interroger leurs contemporains.

Concernant le deuxième cas, il faut faire une distinction entre des personnes décédées et des personnes inconnues. En effet, si les personnes sont inconnues car vous êtes un enfant né sous X ou qu’un de vos parents l’est, le plus simple est de garder cette information de côté pour vous concentrer sur le ou les parents qui sont connus.

En effet la recherche d’information pour un  enfant né sous X est soumise à certaines conditions et n’est pas aisée. C’est donc une démarche qui peut être entreprise en parallèle du reste, d’autant que pour retrouver un ascendant par ce biais, il faut que ledit ascendant ait accepté de le laisser des informations au moment de la naissance de l’enfant …

Ce point fera l'objet d'un billet à part ...


Vos parents ou grands-parents sont décédés ?

Si les personnes par lesquelles vous voulez commencer vos recherches sont décédées, il faut interroger leurs proches. Je me souviens ainsi avoir retrouver des informations de premier ordre sur la famille de ma grand-mère paternelle en allant visiter la commune où je savais qu’elle était née et en discutant avec des gens de cet endroit qui se demandaient ce que je cherchais …

De la même façon, mon épouse a découvert l’endroit exact où son arrière-grand-père maternel était décédé après que nous nous étions rendus dans la commune où il avait fini ses jours et interrogé les personnes dans le restaurant où nous déjeunions !

D’une manière générale, il ne faut pas hésiter à poser des questions aux gens, qu’ils soient de votre famille ou non car on se rend alors compte que les gens connaissent beaucoup plus de choses qu’on pourrait le croire et qu’ils répondent bien volontiers aux questions !


Chercher les informations là où elles se trouvent

Notez toutes ces informations car ensuite, par recoupements, vous pourrez retrouver des lieux de naissance ou de décès si vous ne les connaissez pas au moment de votre enquête.

Enfin, s’il s’agit de vos grands-parents ou de vos parents, étant donné que vous êtes un descendant direct, vous pouvez récupérer leurs états-civils auprès des mairies où ils sont nés ou décédés sans subir les contraintes liées à la période de non communication des archives.

Une autre méthode consiste à fouiller dans tous les documents familiaux que vous avez à votre disposition : livrets de famille, contrats, actes de donation, contrats de travail, etc. Ces documents sont souvent riches en informations et vous permettent d’en apprendre un peu plus sur ces parents proches.

A ce sujet il ne faut hésiter à solliciter vos proches car par le jeu des héritages certains oncles ou tantes, voire certains cousins peuvent disposer de documents précieux pour démarrer votre enquête. S’ils sont réticents à vous donner ces documents, ce n’est pas un problème car vous pourrez dans un premier temps vous contenter de copies numériques.

En procédant ainsi, c’est-à-dire en interrogeant les personnes qui ont connu vos parents ou vos grands-parents, vous pourrez disposer des premières informations pour démarrer votre généalogie, le graal étant le livret de famille de vos grands-parents car il contient un grand nombre d’informations comme les ascendants de vos grands-parents, leurs dates et lieux de naissance, leur date et leur lieu de mariage, leur dates et lieux de décès et leur descendance !

Dans certains cas, comme chez les Protestants par exemple, la tradition veut qu’une Bible soit remise aux époux lors de leur mariage. Et y sont parfois mentionnés les noms et dates de naissance des enfants du couple, voire leurs dates de décès.


Le grand avantage de démarrer ainsi est que vous pouvez généralement disposer d’un grand nombre de documents souvent de bonne qualité et en tout cas facilement lisibles, ce qui sera de moins en moins vrai à mesure que vous remonterez le temps …





mercredi 28 janvier 2015

L’angoisse de la page blanche en généalogie


Comme je l’annonçais fièrement dans mes résolutions 2015, j’ai dans l’idée de publier un petit livre dans lequel je vais regrouper les quelques  astuces et les différents trucs que j’ai découverts lors de mes recherches.

En effet, j’aurais moi-même apprécié de trouver un ouvrage de ce genre, à la fois pratique et avec plein d’astuces concrètes, pour me permettre d’avancer. Mais soyons clairs, je n’ai pas la prétention de révolutionner le monde de la généalogie, de considérer que tout ce qui a été écrit avant moi sur ce sujet est nul et sans intérêt … Non, je veux seulement apporter ma pierre à l’édifice. Et puis je dois avouer que le fait d’avoir trouvé une communauté capable de relayer les quelques billets que j’ai commis sur ce blog depuis août 2012 m’a encouragé !



Je vais donc, une fois par mois, publier un article qui sera une ébauche d’un chapitre de ce livre à venir afin de tester ma capacité à écrire quelque chose de continu et de compléter, amender ou remettre en cause son contenu par vos remarques et commentaires !

Puisqu’il faut un commencement à tout, je me propose aujourd’hui d’évoquer un sujet qui nous a toutes et tous concernés un jour, comment commencer sa généalogie : par où commencer ? quelles pistes à suivre ? quels objectifs se fixer ? comment s’organiser ? Bref, comment bien démarrer sa généalogie pour ne pas abandonner au premier écueil, celui qu’on trouve en sortant du port alors qu’on s’apprête à traverser l’océan …


Quels sont vos (vrais) objectifs ?

C’est en fait la question clef : voulez-vous prouver à tout prix que vous descendez de Saint Louis (par les femmes bien sûr, sinon cela se saurait) ? Voulez-vous en savoir plus sur ce soi-disant ancêtre qui aurait été décapité pendant la Révolution Française ? Voulez-vous tout simplement aligner les ancêtres et trouver systématiquement tous les ancêtres de chaque génération ?

A chaque objectif sa méthode privilégiée, mais attention car la généalogie a une caractéristique mathématique très intéressante : a priori, à chaque ancêtre trouvé, on découvre deux parents, ce qui multiplie par deux les recherches à effectuer … Dit autrement, cela signifie qu’à chaque génération, on multiplie par deux le nombre pistes à explorer.


Premier exemple d’objectif :  vous cherchez à établir la véracité d’une légende familiale.

Commencez par récupérer le maximum d’informations sur cette légende : quand, où, qui, quoi ? En faisant cela vous pourrez commencer par vérifier la cohérence de la légende … Ensuite, gardez ces informations au chaud et remontez, génération après génération, pour voir si vous tombez sur cet ancêtre … ou non.

Je me souviens ainsi avoir recherché les éventuels liens qui pouvaient unir certains de mes  ascendants paternels avec le fameux et calamiteux Désiré Landru, homme à femmes du début du XXème siècle et qui ne se contentait pas de les piller, mais les faisait également disparaître dans sa célèbre cuisinière.

Dans la branche maternelle de mon père, j’ai des Landru qui vivaient au XVIIème siècle dans une région proche de celle d’où proviennent les Landru de notre Désiré. Y a-t-il un lien ? Rien à ce jour ne l’établit si ce n’est un nom identique, une proximité géographique, un patronyme peu courant dans la région … Mais pas de preuve formelle !

Il faut donc fouiller et encore fouiller, recouper, déduire … et prouver. Ce travail est long, fastidieux, et souvent fort frustrant car la légende ne s’avère n’être qu’une légende … Au moins votre travail aura-t-il permis de lui tordre le coup, cela fût-il au détriment de votre aura au sein de votre famille !


Second exemple d’objectif : vous voulez aligner les ancêtres, telle une galerie de portraits ?

Vous avez sans doute un esprit mathématique et ordonné : comme la nature, vous avez horreur du vide et il faut que chaque génération ait son compte d’ancêtres. C’est effectivement une tâche louable mais attention … La réalité est parfois polissonne : vous avez pensé aux filles mères ? aux enfants abandonnés ?

Et oui, la réalité est là et Zola et Hugo n’ont fait que décrire la misère de leur époque. Une misère bien réelle et qui a conduit de nombreuses femmes à abandonner leur enfant étant tout simplement incapable de le nourrir …

Le problème est que si ce cas intervient dans votre généalogie, vous aurez un trou dans votre alignement d’ancêtres, un trou qui ne cessera de grandir, génération après génération ! Mais ce n’est pas un problème car, au fond, cela vous donnera une occasion de creuser davantage sur cet enfant sans parents ou sans père : comment a-t-il grandi ? comment a-t-il rencontré son conjoint ? quelle a été sa vie ?

Et puis vous prendrez goût à ce genre de recherche qui donne une troisième dimension à votre tableau jusque là bien plat : celui de la vie de vos ancêtres ! Et à ce moment, croyez-moi, vous mettrez le doigt dans un engrenage infernal qui vous entraînera dans une quête sans fin.


Alors, faut-il vraiment se fixer un objectif ?
Quels que soient vos objectifs, vous découvrirez que la généalogie est une activité sans limite : vous pouvez commencer par un bout, vous serez immanquablement entraîné dans un tourbillon qui vous fera redécouvrir l’histoire de votre pays ou de contrées lointaines, vous deviendrez incollable sur des métiers aujourd’hui disparus, vous deviendrez intarissable  sur tel ancêtre simple paysan du Valois qui est parti chercher fortune en Auvergne à la veille de la Révolution Française. Bref, vous serez passionné !

La seule chose que vous devez accepter avant de vous lancer est de vous laisser porter : n’abandonnez jamais parce que vous vous heurtez sur une énigme agaçante. Moi-même je bute depuis des années sur des sujets qui me désespèrent, comme ce couple du Beauvaisis, Pierre Joseph Leclerc et Victoire Comédé, qui ont eu au moins trois enfants entre 1767 et 1769 sans que je réussisse (pour le moment) à mettre la main sur leur acte de mariage …

Laissez-vous porter par vos découvertes : elles vous feront rencontrer des gens formidables, qui ont eu des vies parfois terribles, parfois étonnantes, elles vous feront découvrir des lieux perdus dans des Provinces aux noms parfois mystérieux, elles vous feront découvrir d’où vous venez, quelles sont vos racines ...

Alors, en route pour l’aventure !


Si cet article vous a plu ou vous a intéressé, n’hésitez pas à le commenter et à le diffuser !

mardi 20 janvier 2015

Généalogie : transmettre un savoir


Sans vouloir faire une thèse sur le sujet, je m’interroge souvent sur la façon dont on peut transmettre la généalogie et, de manière subsidiaire, qu’est ce que la généalogie transmet.

La première réponse qui vient en tête est que la généalogie, par nature, transmet un ensemble de faits sur des personnes ayant vécu dans le passé et qui ne sont plus là pour nous les transmettre directement.

C’est la raison pour laquelle selon les civilisations et les époques, la généalogie était une chose très importante. Pour se concentrer sur la France, elle permettait par exemple de confirmer l’appartenance à une élite, ce qui se traduisait pour les personnes concernées par des avantages non négligeables.



De nos jours encore, si on pense au travail de certains généalogistes spécialisés dans la recherche d’ayant droits dans le cas de successions, acquérir la preuve qu’on est allié à une personne riche qui vient de décéder peut avoir quelques avantages concrets …

Mais, envisager uniquement la transmission des faits ne permet pas de voir un autre aspect pratique qui est la façon dont on transmet le savoir généalogique en tant que méthode de recherche. Dit autrement, je m’interroge sur la façon dont on peut expliquer l’ensemble des techniques et des méthodes utilisées par les généalogistes pour arriver à leurs fins.

Cette question vaut la peine d’être posée car lorsqu’on regarde les différents ouvrages consacrés au sujet, on découvre qu’ils sont schématiquement répartis en deux familles :

  • les ouvrages techniques qui décrivent comment les archives sont classées, ce qu’on peut trouver dans tel registre, etc.
  • les ouvrages anecdotiques qui proposent de suivre avec l’auteur comment il a réussi à résoudre tel ou tel point bloquant de sa généalogie.


Mais il manque quelque chose qui me semble fondamental : qu’on se mette à la place du lecteur.

Par déformation professionnelle, je tâche de partir systématiquement du besoin du client et de remonter ensuite aux solutions qui peuvent être proposées. Or dans les deux cas présentés ci-dessus, c’est souvent l’inverse qui est proposé : on donne une liste de solutions possibles, le lecteur devant faire ses courses dans ce vaste supermarché d’informations.

La première étape est de se mettre dans la peau d’un généalogiste débutant et de l’imaginer effectuant ses premières recherches : quels sont les problèmes et les blocages qu’il rencontre ? Quelles sont ses interrogations ?

Pour faire la liste des ces questions possibles, il est évidemment utile de poser la question à des généalogistes débutants, mais on peut se contenter dans un premier temps de se souvenir comment nous étions quelques années en arrière …

La seconde étape consiste à apporter des solutions concrètes à ces questions. A première vue, c’est que les ouvrages cités plus haut font. Sauf qu’ils ont sauté la première étape et le lecteur a donc du mal à faire le lien.

Par exemple si mon problème est de savoir comment je fais pour trouver l’acte de naissance de mes grands-parents, il semble naturel de poser cette question en début de chapitre puis d’expliquer comment faire concrètement. C’est beaucoup plus clair que d’intituler un chapitre : « les délais de communication des archives » …

La troisième étape est de réussir à créer une relation entre ceux qui recherchent de l’information et ceux qui en ont. Cela peut être un site web, une application, un blog ou tout moyen permettant de créer ce lien.

Cela permet d’interagir avec les néo-généalogistes et de mesurer l’efficacité des solutions qui leur sont proposées. Le but étant d’améliorer le service régulièrement en le faisant correspondre au mieux aux attentes des lecteurs.


Pour conclure, je dirais que pour transmettre au mieux les savoirs acquis lors de ses recherches généalogiques, il faut tout d’abord partir des attentes des débutants ou des personnes intéressées par cette discipline. Ensuite, il faut structurer les savoirs de sorte à les faire correspondre aux dites attentes et enfin, il faut se mettre dans une démarche d’amélioration continue pour coller au mieux aux demandes des « clients ».


Et vous, quelle serait votre démarche pour transmettre vos savoirs ?

  

mardi 13 janvier 2015

La généalogie c’est lire … et écrire


La généalogie est une activité très complète car elle permet non seulement de parcourir l’histoire de France et d’autres pays à travers la vie de nos ancêtres, mais elle permet également de lire des centaines de documents manuscrits, dactylographiés ou imprimés.

Tout ceci n’est cependant que la face visible de l’iceberg.

Le vrai travail est ce travail de synthèse et d’écriture qui permet de donner vie à ces informations et par effet de ricochet, à nos ancêtres.



Il y a en réalité deux sortes d’écriture qui sont complémentaires et, à mon sens, nécessaires :

  • l’écriture de transcription
  • l’écriture de synthèse



L’écriture de transcription

Lorsqu’on découvre un acte ancien et qu’on le photographie, qu’on le scanne ou qu’on en garde une copie électronique il peut être nécessaire de le transcrire.

Transcrire ne signifie pas traduire en français d’aujourd’hui mais saisir le contenu de ce document dans un traitement de texte en ajoutant éventuellement de la ponctuation et en corrigeant quelques mots en une orthographe plus contemporaine.

L’idée en procédant de la sorte est de disposer d’un document facilement lisible car, si après la lecture de dizaines d’actes écrits par une même personne on finit par se familiariser avec son écriture, le fait de changer régulièrement d’auteur peut rendre difficile la lecture d’un acte qu’on a découvert il y a un an.

Personnellement, je garde systématiquement une copie électronique des documents concernant mes ancêtres et je transcris tout aussi systématiquement leur contenu. Cela me permet de disposer de la source ce qui est toujours utile en cas de recherche poussée et d’avoir sous les yeux un document facilement lisible et donc exploitable.
  

L’écriture de synthèse

La question se pose ensuite de savoir quoi faire de tous ces documents. Pour donner quelques chiffres (qui n’ont pas grand sens mais qui servent seulement à illustrer mon propos), si on considère 3 documents par personne (actes de baptême ou de naissance, de mariage et de sépulture ou de décès), si on a complété son arbre à la septième génération (la première étant soi-même), cela fait pas moins de 381 documents.

Or ces documents peuvent être complétés d’informations qui sont extraites d’autres documents ou issues de recherches effectuées sur place ce qui conduit à un nombre important de données.

Tous ces documents n’ont par ailleurs un intérêt que s’ils sont reliés entre eux de manière logique et historique. Ainsi, un acte de mariage de deux personnes a un lien avec un acte de naissance de leur enfant.

Il est donc possible de les lier en racontant une histoire, soit son histoire en remontant les générations soit, à l’image du film de Claude Lelouch « les Uns et les Autres », plusieurs histoires a priori distinctes qui finissent par se nouer entre elles.

Dans les deux cas, il semble naturel d’écrire cette synthèse. Le style pourra être sobre ou au contraire très riche, mais dans tous les cas les faits historiques qui y figurent devront être en lien avec ceux figurant sur les sources dont on dispose !



Il existe une troisième façon d’écrire, mais qui fera l’objet d’un autre billet, celle qui consiste à expliquer à celles et ceux qui veulent se lancer dans cette aventure passionnante de la généalogie, comment faire et quelles sont les astuces qui existent …


Et pour vous la généalogie s’écrit-elle ?