Sans vouloir faire une thèse sur le sujet, je m’interroge souvent sur la façon dont on peut transmettre la généalogie et, de manière subsidiaire, qu’est ce que la généalogie transmet.
La première réponse qui vient en tête est que la généalogie,
par nature, transmet un ensemble de faits sur des personnes ayant vécu dans le
passé et qui ne sont plus là pour nous les transmettre directement.
C’est la raison pour laquelle selon les civilisations et les
époques, la généalogie était une chose très importante. Pour se concentrer sur
la France, elle permettait par exemple de confirmer l’appartenance à une élite,
ce qui se traduisait pour les personnes concernées par des avantages non
négligeables.
De nos jours encore, si on pense au travail de certains
généalogistes spécialisés dans la recherche d’ayant droits dans le cas de
successions, acquérir la preuve qu’on est allié à une personne riche qui vient
de décéder peut avoir quelques avantages concrets …
Mais, envisager uniquement la transmission des faits ne
permet pas de voir un autre aspect pratique qui est la façon dont on transmet
le savoir généalogique en tant que méthode de recherche. Dit autrement, je m’interroge
sur la façon dont on peut expliquer l’ensemble des techniques et des méthodes
utilisées par les généalogistes pour arriver à leurs fins.
Cette question vaut la peine d’être posée car lorsqu’on
regarde les différents ouvrages consacrés au sujet, on découvre qu’ils sont
schématiquement répartis en deux familles :
- les ouvrages techniques qui décrivent comment les archives sont classées, ce qu’on peut trouver dans tel registre, etc.
- les ouvrages anecdotiques qui proposent de suivre avec l’auteur comment il a réussi à résoudre tel ou tel point bloquant de sa généalogie.
Mais il manque quelque chose qui me semble fondamental :
qu’on se mette à la place du lecteur.
Par déformation professionnelle, je tâche de partir
systématiquement du besoin du client et de remonter ensuite aux solutions qui
peuvent être proposées. Or dans les deux cas présentés ci-dessus, c’est souvent
l’inverse qui est proposé : on donne une liste de solutions possibles, le
lecteur devant faire ses courses dans ce vaste supermarché d’informations.
La première étape est de se mettre dans la peau d’un
généalogiste débutant et de l’imaginer effectuant ses premières recherches :
quels sont les problèmes et les blocages qu’il rencontre ? Quelles sont
ses interrogations ?
Pour faire la liste des ces questions possibles, il est
évidemment utile de poser la question à des généalogistes débutants, mais on
peut se contenter dans un premier temps de se souvenir comment nous étions
quelques années en arrière …
La seconde étape consiste à apporter des solutions concrètes
à ces questions. A première vue, c’est que les ouvrages cités plus haut font.
Sauf qu’ils ont sauté la première étape et le lecteur a donc du mal à faire le
lien.
Par exemple si mon problème est de savoir comment je fais
pour trouver l’acte de naissance de mes grands-parents, il semble naturel de
poser cette question en début de chapitre puis d’expliquer comment faire
concrètement. C’est beaucoup plus clair que d’intituler un chapitre : « les
délais de communication des archives » …
La troisième étape est de réussir à créer une relation entre
ceux qui recherchent de l’information et ceux qui en ont. Cela peut être un
site web, une application, un blog ou tout moyen permettant de créer ce lien.
Cela permet d’interagir avec les néo-généalogistes et de
mesurer l’efficacité des solutions qui leur sont proposées. Le but étant d’améliorer
le service régulièrement en le faisant correspondre au mieux aux attentes des
lecteurs.
Pour conclure, je dirais que pour transmettre au mieux les
savoirs acquis lors de ses recherches généalogiques, il faut tout d’abord
partir des attentes des débutants ou des personnes intéressées par cette
discipline. Ensuite, il faut structurer les savoirs de sorte à les faire
correspondre aux dites attentes et enfin, il faut se mettre dans une démarche d’amélioration
continue pour coller au mieux aux demandes des « clients ».
Et vous, quelle serait votre démarche pour transmettre vos
savoirs ?
Réflexion intéressante. Pour les débutants, je trouve que le livre de JL Beaucarnot "Commencer sa généalogie" n'est pas mal, il répond aux questions que l'on peut se poser dans un ordre logique.
RépondreSupprimerC'est vrai.
SupprimerC'est aussi ce que je vais essayer de faire cette année ... En tout cas je l'ai mis dans ma liste de résolutions pour 2015 !
En effet, les généalogistes chevronnés ont oublié (souvent) leurs difficultés des débuts et le généalogiste débutant doit à nouveau réinventer la poudre... J'ai été aidée à mes débuts par les articles de Généanet "Comment débuter sa généalogie" (ou un titre approchant), et j'ai fait mes essais par moi-même, maladroitement parfois. Il n'est pas facile d'expliquer pas à pas comment faire, car tous les cas sont différents. On apprend avec l'expérience et grâce à l'aide (entraide) d'amis. Pourtant, les conseils sont toujours les bienvenus.
RépondreSupprimerA la décharge des généalogistes plus anciens, chaque cas étant différent, il est difficile de donner des conseils précis à un débutant. En revanche, certains principes restent valables dans tous les cas et c'est ceux-là pour lesquels il faut faire preuve de pédagogie !
SupprimerLorsque j'ai débuté mes recherches généalogiques en 2009, j'ai acquis entre autres livres celui de Marie-Odile Mergnac, intitulé "Ma généalogie de siècle en siècle", chez Archives et Cutture.
RépondreSupprimerIl répond tout à fait aux besoins des généalogistes débutants, car il remonte le temps pas à pas d'aujourd'hui à 1600 et même au-delà et aborde les questions dans l'ordre où on se les pose.
Il faut lire "Archives et Culture", bien sûr, j'aurais dû me relire avant de poster mon commentaire.
RépondreSupprimerMerci pour ces informations pratiques qui, j'en suis sûr, vont aider les débutants en généalogie à progresser et à ne pas abandonner au premier écueil ;-)
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