L’an 1756, le onzième jour d’avril, le jour vient de se lever et c’est pour moi la dernière fois que je vois le soleil poindre à l’horizon.
Ils sont tous là autour de moi, Henri, Jean et René mes
fils, Louis Gasselin et François Testu mes gendres et Simone ma fille, la femme
de ce dernier. Messire Renaudin notre curé est encore là bien que je me sois
confessé à l’aurore et qu’il m’ait donné le Saint Viatique et le sacrement d’extrême-onction.
Je l’entends murmurer des pater noster et des ave maria.
Tous sont là sans bruit, tandis que je griffonne ces quelques
lignes sur le parchemin que Simone m’a passé.
Je me souviens de mes parents Henry Deschamps et Anne
Lalande. Je suis né à l’époque des Rameaux, le 15 avril 1680, un peu moins de
trois années après leur mariage. J’ai ensuite grandi dans la paroisse de Saint
Georges le Gaultier, dans le diocèse du Mans, dans la Province du Maine. Je me
souviens de mon enfance lorsque je jouais avec mon frère Raphaël dans la vallée
de la Vaudelle …
Puis les années ont passé et j’ai rencontré Marie Geneviève,
une fille Colombu. Mais malheureusement, elle est morte jeune et je me suis
retrouvé veuf à même pas 27 ans ! C’est alors que j’ai rencontré Renée, la
fille des Ribot. Quoiqu’elle fût ma cadette de 7 années, nous nous sommes plu
et le 7 janvier de l’an de grâce 1708, nous nous sommes mariés en face de l’église
de Saint Georges.
Nous avons eu 6 enfants, mais seulement 4 ont survécus qui
sont là aujourd’hui pour m’accompagner vers ma dernière demeure. Je me souviens
également de ce 7 janvier 1744 où c’était ma chère Renée qui s’éteignait. C’était
il y a 12 années déjà. Heureusement, mes enfants, mes brus et mes gendres, puis
mes petits-enfants m’ont aidé à trouver le temps moins long.
Mais je suis las à présent et je vais rendre ce parchemin à
ma fille pour qu’elle puisse le conserver et le transmettre à ses enfants.
Ainsi, si quelqu’un s’intéresse à ma vie dans le futur, il y trouvera
suffisamment d’éléments pour démarrer ses recherches …
Signature d'Henry en 1708 lors de son second mariage |
Merci Henry d'avoir relaté vos pensées en un moment si particulier,
RépondreSupprimerce parchemin a été bien gardé et transmis