Si nous en sommes là aujourd'hui, c'est-à-dire, deviser tranquillement ou avec passion sur tel ancêtre ou tel événement du passé c'est parce que des personnes, en général par obligation, avaient consigné dans des documents officiels certains faits de la vie de nos ascendants.
Mais, avez-vous pensé un instant à inverser les rôles ?
En effet, moi le premier, nous avons tous eu envie un jour de retourner dans le passé pour expliquer au curé qu'il serait TRES important qu'il note le nom des parents des mariés ... Ou encore nous avons tous eu ce sentiment de frustration face à des registres incomplets car la négligence de quelque officier d'état-civil en était responsable ...
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| Nous devons laisser une trace de notre vie |
Mais qu'aurions nous fait ? Il est impossible de se projeter dans le passé sans tenir compte de notre culture et de nos connaissances. Aussi, pour répondre à cette question, je dis humblement que nous aurions probablement fait comme eux.
Oui mais voilà, il s'agit du passé, mais quid du présent et de l'avenir ?
Un débat agite actuellement les généalogistes car il semble qu'une directive européenne, au nom du droit à l'oubli (quel paradoxe à une époque où, au contraire, on nous dit de ne pas oublier les horreurs passées pour éviter qu'elles ne se reproduisent), mette en danger les archives d'aujourd'hui, qui seront utilisées par les généalogistes de demain.
Comment pouvons-nous critiquer nos ancêtres de n'avoir pas laissé d'informations et ne pas tout faire pour, à notre tour, laisser des traces ? Des traces de nous, de notre vie, de nos recherches, de pourquoi nous avons déménager, de nos idées politiques, que sais-je encore ...
Je crois sincèrement qu'un généalogiste qui se respecte doit aussi penser aux futures générations. Nous avons tellement conscience des difficultés de nos recherches qu'il serait incompréhensible de ne pas tout faire pour aider nos descendants ...
Mais alors, comment laisser des traces ? Un journal de bord ? Un arbre généalogique ? Une chronique familiale ?
Je crois que chacun peut agir comme il l'entend. Pour ma part, je pencherais pour un document en deux parties :
- comment je suis arrivé là
- qui je suis
Comment j'en suis arrivé là décrirait mes recherches, mes trouvailles, mes échecs, mes culs-de-sacs ... Et Qui je suis décrirait mon environnement actuel, ma lecture de l'actualité, etc.. Bref, toutes ces choses que je rêve un jour de trouver chez un de mes ancêtres !
Je me souviens par exemple d'un cousin d'un ancêtre de mon épouse vivant à Paris au début du XXème siècle et qui lui décrivait sa découverte du syndicalisme ouvrier. On peut penser ce qu'on veut de ce genre de mouvement, il n'en reste pas moins que ce sont des témoignages de l'intérieur riches d'enseignement. Par ailleurs, ce sont des événements comme ceux-ci qui ont sans doute influencé nos ancêtres et qui les ont amené à agir d'une certaine façon ensuite. Comment comprendre un changement de vie sans avoir l'explication donnée de la plume même de notre ancêtre ?
Je pense donc que nous devons laisser des traces à nos descendants, pas nécessairement pour leur faciliter le travail, mais bien pour qu'ils nous connaissent un peu mieux.
Et vous, comment comptez-vous laisser des traces à vos descendants ?
Pour aller plus loin :
C'est par un mail reçu que depuis hier je fais le tour des articles parus pour le Challenge de A à Z lancé par Sophie Boudarel. Challenge que du coup je vais tenter cette année au vu de tous vos articles qui remuent encore plus de questions. Mais là je souhaitais vous dire Merci pour cet article qui est encore et sera toujours d'actualité. Et qui m'a beaucoup fait réfléchir, c'est vrai nous déplorons souvent l'absence de données, d'informations, etc... de la part de ceux qui nous ont précédés mais après tout ne faisons nous pas pareil qu'eux en ne faisant pas de documents qui laissent des traces de passage sur cette terre? Je vais donc m'y mettre afin de laisser un peu de mes traces pour je l'espère une future descendance.
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