Entendons-nous bien, le cadre de cet article est l'étude généalogique, il ne s'agira donc pas d'évoquer le cas des femmes qui par choix ou suite à une séparation élèvent seules leur(s) enfant(s). Cette pratique est relativement contemporaine et est donc hors sujet ...
Donc, lorsqu'on parle de Mère célibataire, il y a deux approches :
- soit on considère le destin tragique d'une jeune fille, tombée enceinte, souvent après avoir succombé aux charmes d'un beau jeune homme qui a abusé d'elle lui faisant miroiter une union future
- soit on considère l'aspect généalogique de la situation qui conduit à la disparition instantanée d'une branche dans notre arbre
Evidemment les deux aspects ne sont pas exclusifs et on peut très bien s'intéresser aux deux. C'est d'ailleurs tout ce qui fait l'intérêt, selon moi, de la généalogie. Sans vouloir faire preuve de suffisance, je considère en effet qu'il est dommage de se limiter à ce que j'avais jadis baptisé le "squelette", à savoir les dates de naissance, mariage et décès d'une personne.
Tout ce qui peut enrichir ce squelette, lui donner chair, contribuera sans aucun doute à rendre sa généalogie plus vivante. Et puis il y a un autre aspect, sans doute aussi important que le premier : celui de nous forcer à faire des recherches dans des documents auxquels nous ne pensons pas forcément.
On ne citera jamais assez les fonds impressionnants de Gallica, mais internet et ses moteurs de recherche offrent des possibilités presque (le mot presque prend tout son sens lorsqu'il s'agit d'internet) infinies. Ainsi, on pourra trouver des informations très intéressantes sur les conditions de vie des femmes à l'époque, à l'endroit et de même condition sociale que notre ancêtre mère célibataire.
On pourra également trouver les traitements jadis réservés à ces jeunes femmes sans mari. Que ce soit la façon dont la société les traitait ou le regard porté par leur famille, la documentation disponible sur internet permettra d'apporter un éclairage intéressant.
Et puis, les recherches généalogiques peuvent aussi apporter leur lot d'informations : qui était présent au moment du baptême (dans le cas d'une Mère célibataire sous l'Ancien Régime), qu'est devenue cette femme, s'est-elle mariée plus tard, l'enfant a-t-il été reconnu ? Toutes ces questions peuvent trouver leurs réponses dans les fonds disponibles au généalogiste.
Il arrive en effet que le père biologique devienne le parrain ou que l'enfant hérite d'un "inconnu" qui se trouve être son père, mais celui-ci, marié par ailleurs ne pouvait faire autrement que de vivre dans l'ombre de ce couple mère-enfant. Ces situations peuvent paraître romanesques, mais elles existent.
Ainsi, même si la branche paternelle de l'enfant né de père inconnu n'existe officiellement pas, cela ne signifie pas pour autant que la recherche s'arrête là. C'est d'ailleurs souvent le déclencheur pour d'autres recherches car ce n'est que confronté à ce cas qu'on cherche "ailleurs". Et les informations qu'on a trouvé son tellement enrichissantes qu'on a envie de le faire pour d'autres ancêtres.
Et vous, qu'avez-vous pu apprendre sur les Mères célibataires de votre arbre ?
Pour aller plus loin :
A chaque fois que je trouve des enfants naturels et leur mère célibataire, ça me touche toujours un peu. Dans le temps, il me semble que c'était encore plus difficile que maintenant puisque ces dames devaient affronter le regard de la société, il me semble que c'était le plus souvent une erreur qui les poursuivait toute leur vie.
RépondreSupprimerDans mon arbre, j'ai un mariage où les deux époux sont des enfants naturels (et uniques), comme s'ils faisaient partie d'une caste d'intouchables. Pas si étonnant que ça, ce couple a été un des plus "fertiles" de mon arbre, comme s'ils avaient voulu compenser quelque chose.