A peine a-t-on démarré ses premières recherches en généalogie qu'on tombe sur la nécessité d'organiser ses trouvailles. Et parmi celles-ci il y a les ancêtres directs dont on réussi à exhumer la trace. Or, comment partager avec les siens ou avec d'autres ces découvertes ? En effet, le vocabulaire courant est vite limité et dès qu'on parle d'arrière-grand-père par exemple, comment définir de manière simple et sans ambiguïté de qui il s'agit ?
C'est ici que tout est né ... |
Un peu d'histoire
C'est à ce problème que s'est attaqué avec succès Michel Eyzinger en 1590 (merci qui ? Wikipedia bien sûr !). Mais, il arrive parfois qu'une découverte arrive trop tôt et ce n'est que 86 ans plus tard que le Franciscain Jérôme de Sosa reprend cette méthode et lui donne son nom !Comme l"histoire est vengeresse, en 1898, Stephan Kekulé von Stradonitz, sans faire grand chose, vulgarise cette méthode et en profite pour y adjoindre son nom. Ainsi, non seulement Michel Eyzinger était vengé de son usurpation, mais on disposait enfin d'une méthode pratique pour numéroter ses ascendants directs, la méthode dite de Sosa-Stradonitz.
Mais les généalogistes sont des gens pratiques et on ne parle très souvent que de méthode Sosa, ce qui, vous l'avouerez, est quand même bien plus simple à prononcer. Cette méthode est d'ailleurs devenue tellement populaire qu'il y a eu antonomase et lorsque deux généalogistes se rencontrent, ils discutent de leurs "sosas" respectifs !
Le sosa, forces ...
La méthode est simple :- on part d'une personne de référence qui porte le sosa numéro 1
- pour ses parents on continue la numérotation en partant du père. Ainsi, le père devient le sosa numéro 2 et la mère le sosa numéro 3 (je profite de l'occasion pour soulever un problème technique qui survient dans le cas d'une filiation avec deux parents du même sexe, ou, d'une manière plus générale, dans le cas d'une adoption)
- on continue ensuite à la génération suivante : le grand-père paternel devient le sosa 4, la grand-mère paternelle le sosa 5, etc.
Les ascendants directs sur la ligne agnatique (de fils en père) ont des sosas qui sont des puissances de 2.
Pour connaître la génération à laquelle un ancêtre appartient, on regarde à quelle puissance de 2 le sosa se réfère. Ainsi, un sosa 483 propose un quantième compris entre 256 et 512, la référence est donc 256, qui est le sosa de l'ancêtre de la ligne agnatique. Or 256 est 2 à la puissance 8. Cet ancêtre se situe donc à la huitième génération du personnage de référence.
Pour déterminer le sosa d'une femme par rapport à son mari, il faudra ajouter 1 au sosa de ce dernier. Etant entendu que la femme en question doit être une ancêtre directe de la personne de référence, sinon, cela ne marche pas.
... et faiblesses !
C'est par un exemple comme celui-ci qu'on réalise que cette méthode, bien que parfaite pour les ascendants directs révèle ses faiblesses pour les colatéraux. Par exemple, si mon sosa 412 a 3 frères et 2 soeurs, comment vais-je les numéroter ? De la même façon, comment numéroter les autres conjoints d'un ancêtre ?Il existe quelques méthodes complémentaires.
Ainsi, pour les frères et soeurs d'un ancêtre, on peut noter un numéro correspondant à l'ordre des naissances et qui vient en complément du sosa de l'ancêtre. Ainsi, si notre sosa 412 à 2 frères et 3 soeurs et qu'il est le quatrième enfant de la fratrie, on aura 412-1, 412-2, 412-3, 412-4, 412-5 et 412-6 pour numéroter la fratrie et notre ancêtre sera le 412-4.
La faiblesse de ce système est que, autant on est sûr d'avoir des parents (fussent-ils inconnus), autant on n'a aucune certitude sur le nombre d'enfants d'une fratrie ...
Le problème se pose également pour les généalogies descendantes. Si on part en effet du plus vieil ancêtre connu et qu'on souhaite trouver toute sa descendance, on va rapidement se confronter à un problème important car les enfants des petits cousins ne sont pas simples à identifier. On peut s'en sortir en donnant un code incluant la génération, le rang dans la fratrie, le rang dans la fratrie du père ou de la mère, etc.. Mais dans tous les cas on n'est absolument pas dans la logique du sosa.
La numérotation des ancêtres par la méthode de Michel Eyzinger / Jérôme Sosa est donc simple et pratique pour identifier de manière unique les ascendants directs. Mais que pour ceux-ci. Pour le reste, il reste à procéder de la façon la plus rigoureuse possible ...
Et vous, quelles sont vos astuces pour identifier vos ancêtres et les collatéraux ?
Pour aller plus loin :
J'ai un truc infaillible : je laisse mon logiciel s'en occuper tout seul... Mais je reconnais, ce n'est ni très rigoureux ni très sérieux. Merci pour cet article.
RépondreSupprimerC'est effectivement une sérieuse lacune.Je cherche un moyen simple pour résoudre au mieux ce type de problème.Mais je crois qu'il n'est peut-être pas utile de redoubler systématiquement car au bout de 50 générations et + on arrive à des nombres qui sont un peu "exotiques " à mon goût.
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