mardi 16 avril 2013

Challenge A à Z - N comme Nom


S'il y a un sujet qui donne souvent du fil à retordre aux généalogistes, c'est bien le Nom.

Je ne vais pas faire ici l'historique du mot Nom car cela nous mènerait trop loin ... Mais il faut savoir que la forme actuelle de nos noms ne s'est stabilisée que très récemment (à la fin du XIXème siècle) et il est amusant d'entendre chaque jour, un tel dire "attention, il y a deux L" ou encore "oui, je sais ça s'écrit avec un N alors que derrière il y a un B", etc..

Nous portons une très grande attention à notre nom et moi-même, vivant dans une région où se trouvent des Sabeau, et me nommant Sabot, je me dois de préciser : "moi c'est avec OT, car je ne suis pas d'ici ...". Sinon, les gens d'ici auraient vite fait de m'associer à cette famille (par ailleurs très respectée, ce qui tombe bien ...).


Sans doute devons-nous cette attention à notre Nom à notre maîtrise de l'orthographe. En effet, il n'y a peut-être pas de hasard entre l'apparition de l'Ecole Publique et la stabilisation des orthographes de nos noms.

Ce qui est sûr, c'est que plus on remonte dans le temps, plus on constate deux phénomènes forts, et assez antinomiques :
  • soit des orthographes très aléatoires, liées à la façon que les gens avaient de prononcer leur nom et à la façon que celui qui le transcrivait avait de la connaissance des familles locales
  • soit au contraire des orthographes très stables, avec quelques petites variations, mais que je qualifierais d'esthétiques
Pour le premier cas, qu'on rencontre souvent, je dirais que le summum dans la liberté était la période révolutionnaire. Mais mettons-nous à la place des nouveaux officiers de l'état-civil qui savaient à peine écrire et qui n'avaient pas derrière eux des dizaines d'années de rédaction ...

La difficulté réside dans la recherche des parents d'un ancêtre. Imaginez plutôt un Chancel dont le père se trouve être un Chansard ! A priori peu de lien phonétique, et pourtant, c'est un cas que j'ai testé pour vous. Ou encore Grangetaud qui devient Glangetas : parions que ledit Grangetaud roulait les R et que l'officier de l'état-civil l'a donc transcrit en L ...

Pour le second cas, on retrouve des variations assez mineures mais qui peuvent troubler le lecteur : Mazeau, devient Mazeaud, Chesson devient Cheysson (notons qu'il y a quelques siècles, la folie des Y est apparue et on les mettait à toutes les sauces).

Une variante de ce type de modification mineure est la manie qu'avaient certains curés de faire précéder le nom de DE. Combien de Laborie sont devenus des Delaborie, les Soumagne, des Desoumagne, etc.. Point de noblesse dans tout cela, juste, selon moi, une façon de dire que la personne était issue de la famille Laborie par exemple. La personne était donc "de (la famille) Laborie", qui est devenu "Delaborie". D'ailleurs, les espaces entre les mots, ainsi que la ponctuation étaient assez peu maîtrisés et Delaborie pouvait tout aussi bien être De Laborie ou De La Borie ...

Bref, tout cela pour dire qu'il ne faut évidemment pas s'attacher à l'orthographe de nos noms si on veut en retrouver les origines sinon on risque au mieux d'être bloqué assez rapidement, au pire se tromper en prenant pour ancêtre un personnage que le hasard aura affublé d'un nom de la même orthographe que le nôtre !

Et vous, avez-vous noté des variations importantes sur les noms de vos ancêtres ?

Pour aller plus loin : 

           

1 commentaire:

  1. J'ai constaté le même phénomène en Italie, où l'orthographe des noms durait parfois le temps du passage d'un curé. CUMIN transformé en COMIN puis redevenu CUMIN..., SALVALAGLIO devenu SALVALAGIO puis SALVALAGGIO
    Et mon patronyme lui-même en a vu de toutes les couleurs, y compris avec les abréviations et les surnoms (http://www.venarbol.net/chronique-familiale/origine-des-familles-vedovotto-de-borso/variantes-et-surnoms)

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