mercredi 28 janvier 2015

L’angoisse de la page blanche en généalogie


Comme je l’annonçais fièrement dans mes résolutions 2015, j’ai dans l’idée de publier un petit livre dans lequel je vais regrouper les quelques  astuces et les différents trucs que j’ai découverts lors de mes recherches.

En effet, j’aurais moi-même apprécié de trouver un ouvrage de ce genre, à la fois pratique et avec plein d’astuces concrètes, pour me permettre d’avancer. Mais soyons clairs, je n’ai pas la prétention de révolutionner le monde de la généalogie, de considérer que tout ce qui a été écrit avant moi sur ce sujet est nul et sans intérêt … Non, je veux seulement apporter ma pierre à l’édifice. Et puis je dois avouer que le fait d’avoir trouvé une communauté capable de relayer les quelques billets que j’ai commis sur ce blog depuis août 2012 m’a encouragé !



Je vais donc, une fois par mois, publier un article qui sera une ébauche d’un chapitre de ce livre à venir afin de tester ma capacité à écrire quelque chose de continu et de compléter, amender ou remettre en cause son contenu par vos remarques et commentaires !

Puisqu’il faut un commencement à tout, je me propose aujourd’hui d’évoquer un sujet qui nous a toutes et tous concernés un jour, comment commencer sa généalogie : par où commencer ? quelles pistes à suivre ? quels objectifs se fixer ? comment s’organiser ? Bref, comment bien démarrer sa généalogie pour ne pas abandonner au premier écueil, celui qu’on trouve en sortant du port alors qu’on s’apprête à traverser l’océan …


Quels sont vos (vrais) objectifs ?

C’est en fait la question clef : voulez-vous prouver à tout prix que vous descendez de Saint Louis (par les femmes bien sûr, sinon cela se saurait) ? Voulez-vous en savoir plus sur ce soi-disant ancêtre qui aurait été décapité pendant la Révolution Française ? Voulez-vous tout simplement aligner les ancêtres et trouver systématiquement tous les ancêtres de chaque génération ?

A chaque objectif sa méthode privilégiée, mais attention car la généalogie a une caractéristique mathématique très intéressante : a priori, à chaque ancêtre trouvé, on découvre deux parents, ce qui multiplie par deux les recherches à effectuer … Dit autrement, cela signifie qu’à chaque génération, on multiplie par deux le nombre pistes à explorer.


Premier exemple d’objectif :  vous cherchez à établir la véracité d’une légende familiale.

Commencez par récupérer le maximum d’informations sur cette légende : quand, où, qui, quoi ? En faisant cela vous pourrez commencer par vérifier la cohérence de la légende … Ensuite, gardez ces informations au chaud et remontez, génération après génération, pour voir si vous tombez sur cet ancêtre … ou non.

Je me souviens ainsi avoir recherché les éventuels liens qui pouvaient unir certains de mes  ascendants paternels avec le fameux et calamiteux Désiré Landru, homme à femmes du début du XXème siècle et qui ne se contentait pas de les piller, mais les faisait également disparaître dans sa célèbre cuisinière.

Dans la branche maternelle de mon père, j’ai des Landru qui vivaient au XVIIème siècle dans une région proche de celle d’où proviennent les Landru de notre Désiré. Y a-t-il un lien ? Rien à ce jour ne l’établit si ce n’est un nom identique, une proximité géographique, un patronyme peu courant dans la région … Mais pas de preuve formelle !

Il faut donc fouiller et encore fouiller, recouper, déduire … et prouver. Ce travail est long, fastidieux, et souvent fort frustrant car la légende ne s’avère n’être qu’une légende … Au moins votre travail aura-t-il permis de lui tordre le coup, cela fût-il au détriment de votre aura au sein de votre famille !


Second exemple d’objectif : vous voulez aligner les ancêtres, telle une galerie de portraits ?

Vous avez sans doute un esprit mathématique et ordonné : comme la nature, vous avez horreur du vide et il faut que chaque génération ait son compte d’ancêtres. C’est effectivement une tâche louable mais attention … La réalité est parfois polissonne : vous avez pensé aux filles mères ? aux enfants abandonnés ?

Et oui, la réalité est là et Zola et Hugo n’ont fait que décrire la misère de leur époque. Une misère bien réelle et qui a conduit de nombreuses femmes à abandonner leur enfant étant tout simplement incapable de le nourrir …

Le problème est que si ce cas intervient dans votre généalogie, vous aurez un trou dans votre alignement d’ancêtres, un trou qui ne cessera de grandir, génération après génération ! Mais ce n’est pas un problème car, au fond, cela vous donnera une occasion de creuser davantage sur cet enfant sans parents ou sans père : comment a-t-il grandi ? comment a-t-il rencontré son conjoint ? quelle a été sa vie ?

Et puis vous prendrez goût à ce genre de recherche qui donne une troisième dimension à votre tableau jusque là bien plat : celui de la vie de vos ancêtres ! Et à ce moment, croyez-moi, vous mettrez le doigt dans un engrenage infernal qui vous entraînera dans une quête sans fin.


Alors, faut-il vraiment se fixer un objectif ?
Quels que soient vos objectifs, vous découvrirez que la généalogie est une activité sans limite : vous pouvez commencer par un bout, vous serez immanquablement entraîné dans un tourbillon qui vous fera redécouvrir l’histoire de votre pays ou de contrées lointaines, vous deviendrez incollable sur des métiers aujourd’hui disparus, vous deviendrez intarissable  sur tel ancêtre simple paysan du Valois qui est parti chercher fortune en Auvergne à la veille de la Révolution Française. Bref, vous serez passionné !

La seule chose que vous devez accepter avant de vous lancer est de vous laisser porter : n’abandonnez jamais parce que vous vous heurtez sur une énigme agaçante. Moi-même je bute depuis des années sur des sujets qui me désespèrent, comme ce couple du Beauvaisis, Pierre Joseph Leclerc et Victoire Comédé, qui ont eu au moins trois enfants entre 1767 et 1769 sans que je réussisse (pour le moment) à mettre la main sur leur acte de mariage …

Laissez-vous porter par vos découvertes : elles vous feront rencontrer des gens formidables, qui ont eu des vies parfois terribles, parfois étonnantes, elles vous feront découvrir des lieux perdus dans des Provinces aux noms parfois mystérieux, elles vous feront découvrir d’où vous venez, quelles sont vos racines ...

Alors, en route pour l’aventure !


Si cet article vous a plu ou vous a intéressé, n’hésitez pas à le commenter et à le diffuser !

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    j'avais personnellement-mais probablement comme beaucoup - à répondre aux questions suivantes :"qui suis je ? " et "Qui étaient ils ".
    Pierre Joseph Leclerc et Victoire Comédé, qui ont eu au moins trois enfants entre 1767 et 1769 sans que je réussisse (pour le moment) à mettre la main sur leur acte de mariage "
    outre par la recherche "en escargot " par commune environnante que vous devez connaître , j'ai résolu ce genre d'impasse grâce aux classeurs du cercle généalogique local de mon département qui a relevé tous les mariages de toutes les communes du département concerné.
    ils sont également répertoriés sur ordinateur ainsi que ceux de 5 à 6 départements limitrophes.
    Bonne suite à vos articles , le premier étant , à mon avis , réussi!
    cordialement,
    F.J
    "

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    1. Merci Francis pour cette piste !
      Il est vrai que, pour parler de ce couple d'ancêtres, leurs enfants sont nés à Beauvais qui compte un grand nombre de paroisses. De ce fait, la recherche est longue et fastidieuse ! De plus Pierre Joseph Leclerc était un simple journalier et n'avait donc pas de terre qui le fixait à un endroit ...
      La méthode de l'escargot marche très bien, mais elle est longue dans ce cas et, ayant été happé par d'autres ancêtres, j'avoue ne pas y avoir consacré le temps nécessaire ;-)

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