mardi 3 février 2015

Démarrer sa généalogie sur de bonnes bases



On dit toujours que pour aller loin il faut savoir ménager sa monture. C’est très vrai. Mais ce qu’on oublie de dire c’est qu’il faut aussi partir sur la bonne route, faute de quoi on passera beaucoup de temps à revenir sur le chemin qui mène au but.



Bien entendu, ces détours peuvent permettre de découvrir un grand nombre de choses intéressantes et on peut rencontrer des personnages passionnants. Cependant, lorsqu’on démarre en généalogie, il est important de ne pas trop se disperser au départ, ne serait-ce que pour éviter de prendre peur devant l’immensité du travail à accomplir … De plus, lorsque vous avancerez dans cette discipline et que vous aurez bien progressé, il sera toujours temps de vous promener dans des chemins de traverses.

Alors comment bien démarrer ses recherches ?

Il n’y a pas de règle absolue car tout dépend de l’objectif que vous vous êtes fixés. C’est pourquoi, je vais partir des deux raisons principales qui vous poussent à vous lancer dans une recherche généalogique :

  • la recherche de vos racines
  • la légende familiale


Je vais me concentrer ici sur la recherche de ses racines, la recherche des légendes familiales allant faire l’objet d’un billet à part …


Le point de départ

Autrement dit, vous partez de vous, ou de vos enfants, et vous cherchez à identifier les parents de vos parents et de ceux de votre conjoint et ainsi de suite, génération après génération.

La première chose à faire est de vous équiper un minimum. En effet, si on part du principe que chaque personne a deux parents et que vous êtes la personne de référence, cela signifie qu’à la génération 2 (celle de vos parents) il y a 2 ancêtres, à la génération 3 il y en a 4 et ainsi de suite. De ce fait, à la génération 8 il y a 128 personnes, donc si on ajoute celles des générations précédentes, cela fait 255 personnes à répertorier (vous compris). Or, en gros, la génération 8 est atteinte pour des personnes ayant vécu la première partie du XIXème siècle …


Un peu de matériel

Il faut donc que vous disposiez d’un cahier et d’un crayon pour noter les informations relatives à ces personnes. Idéalement, une page par personne permet d’y voir clair. Vous pouvez alors utiliser un cahier de type répertoire où un groupe de pages correspond à des personnes dont le nom commence par une même lettre.

Curieusement, je parle ici de cahier et de répertoires alors que j’utilise quasi-exclusivement un PC. Il faut cependant avouer que se promener avec un cahier est parfois plus pratique qu’avec un PC, fût-il de petite taille. Vous pouvez de toute façon utiliser un PC pour stocker vos trouvailles au propre, l’usage du papier et l’usage de l’informatique étant complémentaires !


Un arbre généalogique

Ensuite, pour retrouver ces ancêtres facilement, il faut savoir comment ils sont reliés à vous. C’est ici qu’intervient l’arbre généalogique. Dans un premier temps, sur l’arbre, il faudra renseigner de manière synthétique (le détail étant sur le cahier) :

  • les noms et prénoms (tous les prénoms) de la personne
  • sa date et son lieu de naissance
  • sa date et son lieu de mariage
  • sa date et son lieu de décès


Une autre information qui peut figurer sur votre arbre est le « sosa » de votre ancêtre. Il s’agit d’un principe de numérotation qui permet de noter vos ancêtres pour les identifier plus facilement, ceci ne valant que pour les ancêtres directs :

  • le numéro 1 est pour le « de cujus », c’est-à-dire la personne de départ (vous, votre conjoint,  un de vos enfants, etc.)
  • le numéro 2 est pour le père du numéro  1 et le numéro 3 pour sa mère
  • le numéro 4 pour le père du père précédent, le 5 pour sa mère et ainsi de suite

Ainsi, les hommes ont tous un sosa pair tandis que les femmes ont un sosa impair.
Un homme à un sosa qui est le double de celui de son enfant et une femme, le double + 1.

L’arbre généalogique dont je parle ici est un arbre ascendant, c’est-à-dire qu’à chaque génération, le nombre de personne double et une personne donnée y figurant est le père ou la mère de l’enfant de la génération précédente.

En revanche, sur votre cahier, vous pouvez noter les fratries ou les mariages intervenus dans ces fratries car cela peut fournir de précieux indices lors de la résolution d’épines généalogiques.


Archiver ses documents

Enfin, un classeur pour archiver les transcriptions des actes et des documents que vous trouverez et qui concernent vos ancêtres. Ces transcriptions venant en complément des images numérisées des actes en question. Images numérisées venant de captures d’écrans en cas de recherches en ligne ou de photographies en cas de recherches sur le terrain.

Pour ne pas vous y perdre dans tous les documents dont vous disposerez (si on revient sur les 255 personnes présentes sur votre arbre à la génération 8, et qu’il y a 3 actes par personnes, cela fait potentiellement plus de 760 actes à trouver …), le plus simple est de le classer par familles.

Personnellement, je regroupe tous les actes relatifs à un même patronyme dans un même dossier et j’archive la transcription de l’acte sous une référence comportant le nom du patronyme et la date du document. Par exemple, pour l’acte de mariage de Michel Rebuffé avec Mathurine Hoguerel qui a eu lieu le 22 mai 1612, je vais l’archiver sous la forme « REBUFFE 1612 05 22 ».

Bien entendu, comme pour le cahier ou pour l’arbre généalogique, vous pouvez parfaitement utiliser des classeurs numériques comme des « dossiers » sur votre ordinateur ou des outils de stockage de données.


Les premières recherches  

Maintenant que vous êtes équipé, il ne vous reste plus qu’à partir à la recherche de vos ancêtres, à commencer par les plus proches, vos parents et vos grands-parents.

Soit ces personnes sont vivantes et vous pouvez donc récupérer plusieurs informations les concernant en les interrogeant directement. Soit ces personnes ne sont plus de ce monde ou vous sont inconnues et vous devrez interroger leurs contemporains.

Concernant le deuxième cas, il faut faire une distinction entre des personnes décédées et des personnes inconnues. En effet, si les personnes sont inconnues car vous êtes un enfant né sous X ou qu’un de vos parents l’est, le plus simple est de garder cette information de côté pour vous concentrer sur le ou les parents qui sont connus.

En effet la recherche d’information pour un  enfant né sous X est soumise à certaines conditions et n’est pas aisée. C’est donc une démarche qui peut être entreprise en parallèle du reste, d’autant que pour retrouver un ascendant par ce biais, il faut que ledit ascendant ait accepté de le laisser des informations au moment de la naissance de l’enfant …

Ce point fera l'objet d'un billet à part ...


Vos parents ou grands-parents sont décédés ?

Si les personnes par lesquelles vous voulez commencer vos recherches sont décédées, il faut interroger leurs proches. Je me souviens ainsi avoir retrouver des informations de premier ordre sur la famille de ma grand-mère paternelle en allant visiter la commune où je savais qu’elle était née et en discutant avec des gens de cet endroit qui se demandaient ce que je cherchais …

De la même façon, mon épouse a découvert l’endroit exact où son arrière-grand-père maternel était décédé après que nous nous étions rendus dans la commune où il avait fini ses jours et interrogé les personnes dans le restaurant où nous déjeunions !

D’une manière générale, il ne faut pas hésiter à poser des questions aux gens, qu’ils soient de votre famille ou non car on se rend alors compte que les gens connaissent beaucoup plus de choses qu’on pourrait le croire et qu’ils répondent bien volontiers aux questions !


Chercher les informations là où elles se trouvent

Notez toutes ces informations car ensuite, par recoupements, vous pourrez retrouver des lieux de naissance ou de décès si vous ne les connaissez pas au moment de votre enquête.

Enfin, s’il s’agit de vos grands-parents ou de vos parents, étant donné que vous êtes un descendant direct, vous pouvez récupérer leurs états-civils auprès des mairies où ils sont nés ou décédés sans subir les contraintes liées à la période de non communication des archives.

Une autre méthode consiste à fouiller dans tous les documents familiaux que vous avez à votre disposition : livrets de famille, contrats, actes de donation, contrats de travail, etc. Ces documents sont souvent riches en informations et vous permettent d’en apprendre un peu plus sur ces parents proches.

A ce sujet il ne faut hésiter à solliciter vos proches car par le jeu des héritages certains oncles ou tantes, voire certains cousins peuvent disposer de documents précieux pour démarrer votre enquête. S’ils sont réticents à vous donner ces documents, ce n’est pas un problème car vous pourrez dans un premier temps vous contenter de copies numériques.

En procédant ainsi, c’est-à-dire en interrogeant les personnes qui ont connu vos parents ou vos grands-parents, vous pourrez disposer des premières informations pour démarrer votre généalogie, le graal étant le livret de famille de vos grands-parents car il contient un grand nombre d’informations comme les ascendants de vos grands-parents, leurs dates et lieux de naissance, leur date et leur lieu de mariage, leur dates et lieux de décès et leur descendance !

Dans certains cas, comme chez les Protestants par exemple, la tradition veut qu’une Bible soit remise aux époux lors de leur mariage. Et y sont parfois mentionnés les noms et dates de naissance des enfants du couple, voire leurs dates de décès.


Le grand avantage de démarrer ainsi est que vous pouvez généralement disposer d’un grand nombre de documents souvent de bonne qualité et en tout cas facilement lisibles, ce qui sera de moins en moins vrai à mesure que vous remonterez le temps …





2 commentaires:

  1. Avec un document comme cet article les débutants n'ont plus besoin d'acheter un manuel !

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