mercredi 24 avril 2013

Challenge A à Z - U comme Utérin


Le lecteur égaré doit se demander de quoi il s'agit ...

Pourtant, il s'agit bien de généalogie dont je veux parler avec ce titre.

Ne vous est-il jamais arrivé, au détour d'un acte de rencontrer des frères et soeurs utérins ? Moi si.

Je dirais même que le fait que cette précision soit mentionnée est riche à deux niveaux :
  • elle relie des personnes ayant deux patronymes différents, car s'ils sont issus de la même mère, ils chacun un père différent
  • elle donne une indication précieuse sur le patronyme des maris successifs de la mère, voire même de leur ordre d'apparition si l'âge des enfants est précisé

Ainsi, lorsque les notaires ou les curés notaient cet épithète, ils rendaient un grand service aux générations futures.

Mais, au-delà de l'aspect pratique, cette mention nous ramène à une époque où la notion très contemporaine de "famille recomposée" avait un sens particulier. Les parents ne divorçaient pas, ils mouraient jeunes ! Et comme il n'y avait pas d'assurance-vie ni de pension de réversion, ni de prise en charge par une quelconque convention collective, il fallait se débrouiller.

En général, les femmes veuves cherchaient à se remarier pour disposer d'un toit et de ressources pour pouvoir élever ses enfants du premier lit. Mais, elle se retrouvait généralement assez vite enceinte et pour peu qu'elle ait trois maris dans sa vie, chacun étant lui-même veuf, on imagine les fratries recomposées !

Les hommes eux, une fois veufs, cherchaient à se remarier car je pense qu'ils étaient absolument incapable d'élever seul leurs enfants (nous avons déjà du mal à notre époque, alors il y a 200 ans ...). Il leur fallait donc une épouse qui soit surtout mère au foyer et accessoirement, qui donne un coup de main aux champs ou à l'atelier.

Pour terminer sur ce point, il faut savoir que les termes légaux employés par nos ancêtres (et sans doute encore maintenant, mais ça je l'ignore) pour définir les liens unissant les enfants à leurs parents étaient assez précis car la situation le nécessitait. On ainsi les termes suivants :
  • frères et soeurs du même père et de la même mère : frères / soeurs germains
  • frères et soeurs du même père mais pas de la même mère : frères / soeurs consanguins
  • frères et soeurs de la même mère mais pas du même père : frères / soeurs utérins

On notera au passage que si nos anciens avaient bien compris que la gestation avait lieu dans un utérus (utérin), il semble qu'ils aient un peu de mal pour le processus de procréation (consanguin) ...


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Pour aller plus loin : 


           

1 commentaire:

  1. N'y aurait-il pas inversion des termes entre la première et la deuxième définition ?
    Consanguins = même père, même mère
    Germains = même père, mères différentes

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