mercredi 24 septembre 2014

Les revues de généalogie sont-elles (encore) utiles ?


Hier j’ai reçu un formulaire en vue de m’abonner à la Revue Française de Généalogie. Il est vrai que depuis quelques années déjà je ne suis plus abonné à cette revue mais que j’achète de temps en temps (assez rarement) des numéros en kiosque.

En fait, la plupart du temps, je me contente des articles ou des informations sur les nombreux blogs ou sur les différents sites qui existent sur la toile.



Je me suis alors posé la question de la pertinence d’une telle revue ? Est-il nécessaire et utile qu’une telle revue existe encore ? La question subsidiaire étant que si ce type de revue a encore sa place dans le monde des publications, sa forme papier est-elle encore adaptée dans un monde qui tend au tout numérique ?


Thèse

Comme je le disais plus haut, aujourd’hui il existe sur la toile un nombre important de sources permettant de trouver son bonheur. Sans parler des sites dédiés exclusivement à la généalogie (Genealogie, Geneanet, etc.), il existe des dizaines de blogs et de sites de passionné(e)s qui ne se contentent pas de donner des informations personnelles ou publier des trouvailles familiales, mais qui abordent des sujets de fond.

Par ailleurs, le numérique envahit tout et même si le papier résiste, il faut bien reconnaître que beaucoup préfèrent lire un article sur un smartphone, une tablette ou une liseuse plutôt que sur un journal ou dans une revue. Une des raisons à cela est, je pense, l’aspect pratique. En effet, une fois qu’on a lu un article papier, que faire du support ? Le garder, l’archiver ? Si oui, où, comment ? Si non, le jeter au feu, à la poubelle ? Toutes ces questions ne se posent pas pour les documents électroniques, ils nous suivent, sagement stockés dans le cloud ou dans la mémoire de notre appareil …

Enfin, il y a le prix. Pourquoi payer une revue alors que la plupart des ressources dont il est parlé plus haut sont gratuites. Bien sûr, on ne parle pas de sommes importantes, mais à l’heure où chaque euro compte, toute économie est bonne à prendre !


Antithèse

Une revue en général et une revue de généalogie en particulier, est un document papier qui se trouve être en totale cohérence avec les documents que nous manions régulièrement. Il existe bien entendu beaucoup de documents numérisés, mais si on regarde bien, les séries des archives qui sont accessibles en ligne, ne représentent qu’une petite partie de l’ensemble des sources utiles au généalogiste.

Et lorsqu’on a le plaisir de feuilleter un document ancien de quelques centaines d’années à la recherche d’une information, on ne peut qu’éprouver le même plaisir à feuilleter notre revue de généalogie, revenant en arrière, sautant quelques pages, …

Avec les revues de généalogie, pas de problème de réseau ou de batterie (besoins qui, si on en croit certains internautes, constitueraient les fondements réels de la pyramide de Maslow …). On peut la lire en vacances ou au sommet de l’Everest, dans le train ou l’avion. Et puis qui va me voler ma revue ? Tandis que je serre fortement mon smartphone dans le métro craignant qu’une main agile ne me le subtilise ?

Bref, une revue de généalogie, outre qu’elle présente des articles souvent écrits par des personnes sachant rédiger correctement, propose des illustrations de très bonne qualité et surtout peut s’archiver ! On peut y retrouver très rapidement un article écrit il y a plusieurs années car sa structure, avec sa table des matières permet d’être aussi efficace que le plus efficace des moteurs de recherche.


Synthèse

Voici donc venu le temps de la synthèse, ou comme le diraient certains, des compromis.

Bien entendu, le débat reste ouvert et je pense que chacun verra midi à sa porte. Cependant, il me semble que des arguments soulevés ci-dessus, il reste que l’existence d’une revue de généalogie a un sens par ce qu’elle apporte à la culture et à la discipline généalogique.
Ce qu’on peut discuter c’est la forme. Bien sûr, si on prend la Revue Française de Généalogie, elle a son site sur le web. Mais ce site est différent de la revue car il n’en est pas la réplique numérique. On peut acheter la revue en ligne et la télécharger mais ce sont bien deux entités différentes.

Il faudrait donc trouver un modèle économique qui permettrait à l’éditeur de ces revues de proposer en ligne et sous format papier, des informations identiques, même si le numérique permet beaucoup plus de choses que le format papier (insertions de vidéos par exemple).

Je finirai seulement en disant que mes propres recherches généalogiques m’ont permis de trouver parmi mes ancêtres un grand nombre de Normands et que c’est la raison pour laquelle je ne vais pas trancher le débat par un simple billet, je laisserai les commentateurs le compléter …


Et vous, qu’en pensez-vous ?


22 commentaires:

  1. J'ai eu quelques numéros gratuits d'une revue de généalogie en souscrivant un accès Privilège à Geneanet : je ne suis pas arrivé à les lire tellement leur contenu était inintéressant.

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    1. Ca au moins, c'est dit ;-)

      Cependant, il ne faut pas généraliser je pense. Il n'en reste pas moins que ces revues devraient faire évoluer leur modèle économique pour rendre leur contenu accessible en ligne et gratuitement.

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    2. Pour ma part, je suis incapable de lire plusieurs pages sur un écran. Il me faut le papier pour vraiment appréhender correctement ce qui est écrit.

      Et puis, il faut bien avouer que l'impression en couleur coûte cher et que la qualité avec nos imprimantes ne vaut pas ce qui nous est livré par les imprimeurs.

      Ce qui est le plus grave, c'est que l'on vit dans l'immédiateté avec Internet. Quelle sera la durée de conservation dans le temps d'un article publié sur le net. Avez-vous la certitude qu'un tel article sera encore accessible dans 50 ans, alors que des livres le sont des centaines d'années encore de nos jours ?

      Bien cordialement

      J Fçs Pellan

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    3. L'argument de la conservation est un bon argument en faveur des revues papier.
      C'est vrai qu'à notre époque nous sommes très sensible à cet aspect. Quand on pense qu'il y a 3 ou 400 ans, les gens ne pensaient pas conserver des documents pendant des siècles et qu'ils ne faisaient pas forcément attention et que, malgré cela, nous disposons aujourd'hui d'une masse considérable de documents, on se dit que si on fait attention on pourra les conserver 1000 ans !

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    4. Dans 50 ans, je me moquerai bien de savoir si tel article sera encore disponible sur internet... ;-) Plus sérieusement, je ne suis pas certaine que tout ce qui est publié sur papier mérite de passer à la postérité.
      L'argument de la pérennité plaide pour le papier en effet. A l'opposé le support numérique permet une actualisation continue des informations publiées.

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    5. Vaste sujet ...
      Je pense cependant que nous râlons suffisamment sur ces curés qui ne notaient pas des informations cruciales pour nos recherches, pour que nous ne fassions pas un effort particulier pour les générations à venir !

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  2. Les revues et internet sont complémentaires, en effet la conservation des articles est certainement plus sûre sur une revue que tout ce qui parait sur internet, mais ça l'avenir nous le dira. Pour ma part, je suis très internet, mais j’apprécie les revues que l'on peut lire à n'importe quel moment, n'importe quel endroit sans se demander si on aura une connexion.

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    1. Effectivement, pas besoin de connexion internet pour lire une revue ! C'est un argument important en faveur des revues papier !

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  3. Les revues abordent des sujets particuliers que l'on ne voit pas forcément sur le Web
    Des études sur une période donnée, des conseils pour trouver telle information avec telle archives..
    Certes sur les blogs et les sites spécialisés on trouve des informations de fond gratuites mais payantes au bout d'un moment.
    Après le problème d'un magazine et que tous les sujets ne peuvent nous intéressés mais j'y apprends toujours quelque chose
    Après il y a la question du coût en effet qui n'est pas forcément négligeable

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    1. Il est clair que le débat n'est pas simple et que la question ne peut pas être tranchée facilement.
      Je retiens cependant volontiers l'argument des sujets de fond abordés principalement dans les revues ...

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  4. on ne peut plus rien faire, rien dire, rien lire, sans que l'on vous "bassine" avec les Smartphones, ipad ou autre kindle, sans que l'on vous demande de tweeter, de "smsser" ras le bol, quand je veux lire, je veux du concret entre les mains ...pas du virtuel , j'apprécie les formats livres et revues papier, je ne veux pas m'embarrasser d'outils numériques inutiles, qui au lieu de nous aider, nous font perdre du temps ... je me fiche que l'on pense qu'il faut tout cela pour être "branché" ou "connecté" ....je n'aime pas vivre avec un "fil a la patte" permanent...ceci dit, chacun est libre de vivre comme il l'entend !
    bonne journée en temps réel et les pieds sur de la vraie terre, le nez en l'air et pas en permanence sur des écrans qui somme toute vous isolent chaque jour un peu plus !
    selma cayol.

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    1. Merci d'avoir pris le temps de vous pencher sur un écran et un clavier pour envoyer ce message ;-)
      Le fait est que le rapport au papier et à un support physique est (en principe) une des caractéristiques du généalogiste. Ne serait-ce que lors de la publication des trouvailles faites, un document imprimé aura plus de chance d'être transmis dans les générations futures qu'un fichier informatique dont on n'est pas certain qu'il restera stocké quelque part pendant des siècles et dont on n'est pas certain non plus qu'on saura le lire dans 10 ans !

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  5. Les dossiers de fond sont traités avec détail, même s'ils ne nous concernent pas systématiquement. J'aime aussi lire les sélections de livre, l'histoire des noms de famille... Et comme j'ai envie de venir aux matins malins de la rfg gratuitement je m'abonne : on n'a rien sans rien.

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    1. Bonne remarque sur les matins malins ! Effectivement, certaines revues proposent des services gratuits en plus ! Une manière pour le lecteur de rentabiliser son "investissement" ...

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  6. Ah le papier. Mon épouse ne jurait que par cela. Et j'ai réussi à lui faire lire un ebook. Et cela lui a plus.
    Cessons d'opposer papier - ebook. Sur la plage, je ne me vois pas amener une tablette pour lire. Mais le soir, quand mon épouse dort, mon iPad en mode nuit me permet de lire sans lumière.
    Je lis abondamment les blogs et autres Twitter. Et je suis abonné à la RFG. Et il m'arrive d'acheter d'autres revues. Je ne vois pas d'incompatibilité.

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    1. Bonne synthèse ;-)
      Les deux supports ont chacun un domaine de vol !
      Moi aussi j'aime le papier, mais surtout les vieux papiers. Peut-être que la RFG devrait publier une édition sur papier vélin ;-)

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  7. Je ne suis abonnée à aucune revue de généalogie, je n'en vois pas l'utilité pour mes recherches (encore une fois trop franco-français à mon goût). Et globalement j'ai de moins en moins de "papier" à la maison. Maintenant, si quelqu'un avait l'idée d'en lancer une sur la généalogie en Italie, là je ne dis pas... ;-)

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    1. N'existe-t-il pas des équivalents en Italie ?

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    2. je n'en ai encore jamais entendu parler...

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    3. Intuitivement je me dis que de telles revues doivent exister dans tous les pays d'Europe, à moins que la généalogie ne soit une activité exclusivement française, ce que je ne crois pas.

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  8. Bonsoir, pour ma part, je suis abonnée à plusieurs revues généalogiques et d'histoire, et suis aussi sur le net. A mon sens, les deux ne sont pas incompatibles.
    Je fais souvent mes recherches sur le net, mais je ne suis pas non plus accro à l'ordinateur. Je trouve du plaisir à lire des revues généalogiques, d'histoire ou autres sur papier. J'y trouve d'ailleurs des sources d'inspiration pour des articles auxquels je n'aurai pas pensé autrement. Je travaille toute la journée sur ordinateur, et ne suis pas prête à lire une revue entière ou un livre sur l'écran. Je suis peut-être vieille école, mais pour moi le papier c'est quelque chose de concret ;-)

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    1. C'est vrai que le papier a un contact particulier que la meilleure des liseuses ne peut rendre.
      Sans doute les futures générations auront-elles tellement vécu avec le numérique que leur relation au papier changera ...
      Nous sommes à la charnière, ce qui n'est pas simple à gérer parfois ;-)

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