La semaine dernière, je parlais de mon arrière-arrière-grand-mère, Euphrasie Trochon. J'avais retrouvé pas mal de documents relatifs à sa jeunesse lors du déménagement de la maison de sa petite-fille, ma grand-mère maternelle.
En mettant à jour mon arbre généalogique avec ces informations j'ai alors réalisé que je n'étais remonté pour elle que sur sa branche paternelle. Or si je remontais assez loin par les Trochon, je m'étais arrêté à sa grand-mère paternelle, Françoise Bouleau, née le 3 août 1800 à Avesnières dans la Mayenne et décédée la 15 mars 1879 à Changé, également dans la Mayenne.
Laval en Mayenne |
Il était donc temps que je tâche d'en savoir davantage sur l'ascendance de la belle Euphrasie du côté Bouleau.
L'acte de mariage de Françoise Bouleau avec Jean-Baptiste Trochon, en date du 23 novembre 1818 à Changé m'indiquait qu'elle était la fille de Michel Bouleau et de Françoise Louise Levêque. Michel Bouleau était tisserand à Changé.
Le fait que Françoise Bouleau soit décédée à l'âge de 78 ans était peut-être la conséquence d'un atavisme familial puisque son père, Michel Bouleau, était décédé à l'âge de 72 ans et sa mère Françoise Louise Levêque à 70 ans, ce qui était finalement pas mal pour des gens nés sous l'Ancien Régime, ayant pleinement vécu la Révolution Française (puisqu'ils avaient tous les deux une quarantaine d'années en 1789) et habitant près des territoires Chouans.
Mais la bonne surprise est venue lorsque j'ai entrepris de retrouver l'acte de naissance de Michel Bouleau et de celui de sa femme Françoise Louise Levêque.
En effet, si Michel Bouleau était originaire de la paroisse d'Avesnières, Françoise Louise Levêque était native de celle de Changé. Or, dans cette paroisse, une personne a eu l'excellente idée de tenir des tables annuelles et nominatives des baptêmes, mariages et sépultures pour la paroisse. Mais, n'ayant pas fait les choses à moitié, ces tables sont tenues :
- de 1583 à 1788 pour les baptêmes
- de 1627 à 1786 pour les mariages
- de 1627 à 1787 pour les sépultures
Première découverte : Françoise Louise Levêque est née le 15 novembre 1759 à Changé du mariage de Michel Levêque et de Marie Dubois. Je n'ai pas trouvé grand chose pour le moment sur Michel Levêque mais il semble qu'il soit issu d'un milieu assez aisé car sur son acte de naissance il est dit fils "d'Honnête Homme Michel Levêque", marchand tissier et de "dame Renée Loyand". Ces épithètes ne sont bien entendu pas signe de noblesse, mais signe d'un certain statut social. Nous dirions aujourd'hui que ses parents sont des CSP + !
Michel Levêque fils est donc né le 10 octobre 1726, toujours à Changé de Michel Levêque, maître marchand tissier et de dame Renée Loyand.
Signature de Michel Levêque père en 1726 |
Toujours grâce aux tables annuelles "magiques", j'ai trouvé en moins de dix minutes que le mariage des parents avait eu lieu le 28 septembre 1723, à Changé et, ces personnages étant des notables, il y est donné force détails dont leur ascendance. On note aussi un grand nombre de témoins qui tous signent ...
Les signataires du mariage Levêque-Loyand en 1723 |
Michel Levêque père est ainsi le fils de François Levêque, également marchand tissier et de Françoise Cordier, tandis que Renée Loyand est la fille de maître Noël Loyand, notaire royal, et de Suzanne Ricoul.
Continuer sur la généalogie de ces personnes nous mènerait trop loin, mais il faut savoir que Suzanne Ricoul est elle-même la fille de maître Jean Ricoul, notaire et sergent royal à Changé. Ce dernier vivait dans la première moitié du XVIIème siècle du jeune Louis XIII.
Le seconde bonne surprise est que les familles Loyand et Ricoul étant des familles de notables, il existe une très riche documentation extra-registre à leur sujet. Je n'ai donc pas fini d'explorer la toile et ses méandres ni le site de la BNF ...
On retrouve également une caractéristique de l'Ancien Régime (mais qui a perduré) qui est le respect de l'adage "qui se ressemble s'assemble" car dans le cas présent on a une alliance entre une famille de marchands tissiers et une famille de notaires royaux.
Toutes ces découvertes, et Dieu sait que je n'ai commencé qu'à égratigner la surface du trésor, ont été faites grâce à ces tables annuelles qui m'ont permis d'aller extrêmement rapidement ! Mais il faut mentionner également la très bonne tenue d'archives paroissiales anciennes (relativement) bien écrites.
C'est comme cela qu'on aimerait que les recherches généalogiques se passent ! Cela fait oublier les heures de recherches pour un acte ! Je vais donc en profiter et ne pas bouder mon plaisir en complétant cette branche.
Décidément, ma chère bisaïeule m'a réservé de bonnes surprises !
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Pour aller plus loin :
C'est vrai que les registres dans l'Ouest sont d'une tenue admirable !
RépondreSupprimerLes provinces de l'ouest étant françaises depuis plus longtemps que celles de l'est ou du sud, ça a eu un effet certain sur la tenue des registres.
RépondreSupprimerEn Lorraine notamment il manque de registres du aux guerres successives et aux différents régimes avant l'intégration complète au royaume.
En tout cas je te rejoins sur le fait que remonter dans ces conditions avec de telles découvertes c'est plus que facile et agréable
Ça change du côté souvent laborieux mais néanmoins épicé de la généalogie :-)