mardi 18 juin 2013

Merci Jeanne !


Lorsqu'on avance dans ses recherches généalogiques, on tombe parfois sur des impasses. Alors on se dit qu'on regardera ça demain, mais les jours passent et on n'y revient pas. En fait on est passé à autre chose.

Puis, comme après avoir parcouru le monde, on retombe sur son point de départ, parfois délaissé plusieurs mois en arrière et on recommence à zéro. C'est alors que le destin, la chance, ou autre chose encore, nous récompense de notre persévérance. Mais il peut prendre des formes étonnantes.



C'est ce qui m'est arrivé avec l'ascendance de Françoise Mellier, le sosa 185 de mon fils aîné.
Françoise Mellier est née à Placé dans la Mayenne le 14 décembre 1765, une dizaine d'année avant la fin du règne de Louis XV. Son acte de naissance m'a indiqué son ascendance, à savoir qu'elle était fille d'Etienne Mellier et de Françoise Anjuère.

Mais, autant j'ai pu remonter assez facilement du côté de la mère jusqu'à Pierre Anjuère, né vers 1623 à Placé, autant du côté Mellier je suis tombé sur l'impasse dont je parlais en introduction.

Je ne trouvais ni mariage ni naissance d'Etienne Mellier sur la paroisse de Placé.

J'aurais certes pu pratiquer la technique de l'Escargot, mais le courage m'ayant abandonné, je passai à autre chose. Mais quelques mois plus tard, me revoilà sur la paroisse de Placé, bien décidé à résoudre mon cas Etienne Mellier.

Je décidai donc de lire les BMS de Placé depuis 1761 car les archives numérisées de la Mayenne proposent :
  • la période 1761-1768 (côte 132/E10)
  • la période 1769-1776 (côte 132/E11)
  • la période 1777-1785 (côte 132/E12)

Dès le début, j'ai découvert que le couple formé par Etienne Mellier et son épouse Françoise Anjuère était pour le moins prolifique puisque entre 1761 et 1779, j'ai relevé pas moins de 12 enfants ... Malheureusement, seulement 5 passeront les 3 ans, la plupart des décès ayant lieu dans les premières semaines de vie (ce qui est conforme aux statistiques de mes propres recherches, faisant de cette famille, une famille dans la norme, hélas pour eux ...)

Mais, le vrai bonheur est arrivé lorsque j'ai trouvé l'acte de naissance de Jeanne. Cette petite fille est née le 15 mai 1777 et, même si elle est décédée le 4 juin suivant, à presque 3 semaines, sa courte existence m'a permis de résoudre mon problème.

Lisez plutôt :

"Le seize de mai mil sept cent soixante dix sept, je prêtre vicaire soussigné, ai baptisé Jeanne, née d'hier, fille du légitime mariage d'Etienne Melier, closier et de Françoise Angevaire, ses père et mère, épousés en l'église d'Alexain, le père originaire de Saint Germain d'Anxure, la mère originaire de la Bigotière.Ont été parrain Julien Gandais, closier et marraine Jeanne Angevaire, épouse de Marin Devaux, closier, qui ainsi que le père présent ont déclaré ne savoir signer, enquis."
Ce curé note en effet rien moins que la paroisse d'origine des parents et celle de leur mariage ! Sans doute n'était-il pas de Placé et voulait donc noter ces informations pour plus tard, ou tout simplement était-il très rigoureux et se sentait obligé de noter ces informations très précieuses pour les généalogistes futurs ...

Toujours est-il qu'à part l'orthographe du nom de famille de la mère (Anjuère est devenu Angevaire) c'est un acte de naissance parfait comme on aimerait en avoir plus souvent !

Vérification faite, j'ai d'ailleurs trouvé l'acte de mariage d'Etienne Mellier avec Françoise Anjuère le 29 novembre 1759 à Alexain ... Entre parenthèses, si je n'avais pas été aussi pressé de vérifier cette information, j'aurais pu éviter de fouiller trop longtemps les archives paroissiales d'Alexain antérieures à 1761 car Jeanne a eu un petit frère Pierre (qu'elle n'a évidemment pas connu), qui est né le 28 avril 1779. Et dans l'acte de naissance de ce dernier, le même curé a précisé que ses parents s'étaient mariés à Alexain il y a environ 20 ans !

Un grand merci donc à ma 4ème arrière-grand-tante de m'avoir aidé à retrouver la trace de ses grands-parents !

Si on devait trouver une morale à cette histoire, je dirais que le relevé et l'analyse systématiques des frères et soeurs d'un ancêtre peuvent permettre de dénouer bien des énigmes ...

Et vous, avez-vous au de tels signes du destin dans votre généalogie ?

Pour aller plus loin : 


           

4 commentaires:

  1. Merci de partager cet épisode de recherche
    Du coup ça me motivé encore plus a réaliser des lignes de vie pour les individus dits bloquants!
    Je ne désespère pas non plus de trouver des postes pour certains de mes ancetres

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    1. En fait c'est vrai que multiplier les recherches sur les collatéraux permet (de temps en temps ...) de retrouver des traces de leurs ascendants. Mais cela prend beaucoup de temps avec un résultat pas toujours au rendez-vous. Au moins on enrichit son arbre ...

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  2. Merci pour cet article ! Mon voisin et ami à Prinçay, se nommait Anjuerre et tout le monde ici, et moi avec, l'appelait Ange-Vert, il était d'ailleurs un as du jardinage !
    J'aime bien quand le hasard vient nous tirer par la manche et nous offre ce que l'on désespérait de retrouver !

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    1. C'est curieux cette inversion Anjuère / Angevaire. C'est vrai cependant que lorsqu'on prononce les deux noms, il y a une ressemblance. On imagine alors sans peine que le moindre accent patoisant confonde encore plus les sons.

      Sur la hasard, j'ai été vraiment étonné de ces détails dans un simple acte de naissance. J'y vois en fait un curé plutôt cultivé et qui, pourquoi pas, a pu écrire une monographie sur l'histoire locale un jour car il s'intéressait à la vie de sa paroisse ? En tout cas, ça aide bien !

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