Peut-être est-ce d’avoir fait le bilan de cette année écoulée la semaine dernière qui m’a conduit à me poser cette question ? Ou peut-être est-ce la récente plongée dans les archives départementales de l’Ardèche, à la recherche d’une branche de ma famille sur laquelle je bloquais mais qui a vu un bourgeon naître des échanges que j’ai eus avec une cousine ?
Toujours est-il que ce week-end je me suis posé la question
de savoir s’il fallait avoir des qualités particulières pour faire de la généalogie.
Je suis conscient que le seul fait de poser la question va engendrer quelques
réponses qui ne feront évidement pas l’unanimité, chacun pensant détenir sa
part de vérité.
Mais j’ai décidé malgré tout de me lancer dans cet exercice
périlleux !
1/ L’opiniâtreté
A vrai dire je ne sais pas si c’est réellement une qualité
car pour moi, une personne opiniâtre est une personne tellement sûre de ses
opinions, qu’elle refuse souvent tout avis contraire. Présenté ainsi, c’est
plutôt à l’encontre de ce qu’on attend d’un généalogiste, à savoir accepter des
informations provenant d’autrui, cela dût-il remettre en cause ses trouvailles.
J’y vois plutôt ici le côté positif de la chose, à savoir
une volonté absolue de trouver des informations. On pourrait parler de
persévérance ou d’obstination, mais je préfère l’opiniâtreté en ce sens où même
si des voix mal intentionnées disent d’arrêter car on ne trouvera rien de plus,
on continue, persuadé que nous sommes d’y arriver …
2/ La curiosité
Petits on nous enseignait que la curiosité était un vilain
défaut. Puis, en grandissant, nous avons découvert que cela pouvait être une
réelle qualité ! Alors, allons-y !
Il faut être curieux pour savoir qui était le père de son
ancêtre. Il faut être curieux pour savoir pourquoi cette famille a déménagé 4
fois en 10 ans. Il faut être curieux pour savoir pourquoi sur deux actes
différents, votre ancêtre est affublé de deux couples de parents différents …
La liste est longue, mais une chose est sûre, c’est la curiosité
qui nous fait avancer.
3/ Le doute
Le généalogiste ne croit pas a priori à ce qu’il entend ou à
ce qu’il lit. La locution « a priori » est importante car elle
présuppose une validation de l’affirmation par l’expérience (merci Kant). Or,
ce n’est qu’en recoupant, qu’en vérifiant ses sources, qu’en les confrontant à
des témoignages émanant de sources diverses qu’on peut avoir une idée de la
vérité.
Personnellement, lorsque je cherche un acte de naissance d’un ancêtre
qui s’appelle Jean et qui, selon son extrait de décès et de mariage a dû naître
vers 1810 et que ses parents ne sont pas cités, si je trouve un Jean né le 14 septembre
1810, je ne me contente pas de cette affirmation pour inscrire dans le marbre
de mon arbre cette information. Je veux d’abord la vérifier et la recouper.
4/ L’empathie
Ce caractère qui consiste à ressentir des émotions à la
lecture des destins tantôt heureux, tantôt tragiques de ses ancêtres (ou d’autres)
est selon moi une qualité essentielle qui va distinguer le généalogiste du
chercheur en histoire familiale lambda.
Nous avons en nous quelques traces de ces femmes et ces
hommes qui ont vécu des choses que nous ne supporterions plus aujourd’hui, tant
nos vies sont confortables. Sans tomber dans l’identification totale (qui peut
être dangereuse …), nous pouvons quand même ressentir de la douleur lorsque qu’un
enfant du couple décède, ou de la joie lorsqu’un enfant naît.
5/L’intuition
Même si nous devons nous fier uniquement aux faits car seuls
ceux-ci sont vérifiables, nous pouvons et devons laisser notre intuition nous
guider lorsque nous sommes un peu perdus. Ainsi, rechercher la naissance d’un
premier enfant d’un couple dans une paroisse un peu à l’écart de celle où ils
se sont mariés ou de celle où leurs autres enfants sont nés peut avoir un sens
si l’aîné est né après 3 mois de mariage … Le couple a voulu rester discret sur
cette conception pré-maritale …
Et puis l’intuition peut nous permettre d’établir quelques
liens entre des personnes alors que rien ne le permet. Cela peut guider ses
recherches, et parfois des découvertes en découlent.
6/ Le sens du partage
Je termine par cette qualité qui est fondamentale pour moi.
A quoi serviraient en effet des recherches qui ne seraient pas partagées.
Certes, tout le monde n’est pas intéressé dans la famille par vos découvertes,
mais lorsque vous présentez ses résultats, rares sont ceux qui quittent la
salle, surtout si vous agrémentez vos découvertes de petites anecdotes !
Et puis, partager ses découvertes, ses doutes et ses
intuitions avec d’autres (et Dieu sait si internet a permis de multiplier ces « autres »)
est souvent la source de trouvailles plus fabuleuses encore. Personnellement, c’est
grâce à des partages sur mes doutes que j’ai pu débloquer mes recherches à 2
reprises …
Voilà donc quelques qualités qu’un généalogiste doit avoir
pour réussir dans sa quête (infinie). Je ne doute pas que vous les ayez toutes
sinon, vous ne feriez pas de la généalogie ;-) Se pose d’ailleurs le
problème de savoir si ce sont ces qualités qui font le généalogiste ou si c’est
la généalogie qui forme ces qualités !
Si cet article vous a plus, n’hésitez pas à le partager …
Pour aller plus loin :
J'aurais bien ajouté la patience, mais qui peut se lier à l'opiniâtreté.
RépondreSupprimerMerci pour cet article.