mardi 10 décembre 2013

(Quelques) qualités à avoir pour faire de la généalogie


Peut-être est-ce d’avoir fait le bilan de cette année écoulée la semaine dernière qui m’a conduit à me poser cette question ? Ou peut-être est-ce la récente plongée dans les archives départementales de l’Ardèche, à la recherche d’une branche de ma famille sur laquelle je bloquais mais qui a vu un bourgeon naître des échanges que j’ai eus avec une cousine ?

Toujours est-il que ce week-end je me suis posé la question de savoir s’il fallait avoir des qualités particulières pour faire de la généalogie. Je suis conscient que le seul fait de poser la question va engendrer quelques réponses qui ne feront évidement pas l’unanimité, chacun pensant détenir sa part de vérité.



Mais j’ai décidé malgré tout de me lancer dans cet exercice périlleux !

1/ L’opiniâtreté

A vrai dire je ne sais pas si c’est réellement une qualité car pour moi, une personne opiniâtre est une personne tellement sûre de ses opinions, qu’elle refuse souvent tout avis contraire. Présenté ainsi, c’est plutôt à l’encontre de ce qu’on attend d’un généalogiste, à savoir accepter des informations provenant d’autrui, cela dût-il remettre en cause ses trouvailles.

J’y vois plutôt ici le côté positif de la chose, à savoir une volonté absolue de trouver des informations. On pourrait parler de persévérance ou d’obstination, mais je préfère l’opiniâtreté en ce sens où même si des voix mal intentionnées disent d’arrêter car on ne trouvera rien de plus, on continue, persuadé que nous sommes d’y arriver …

2/ La curiosité

Petits on nous enseignait que la curiosité était un vilain défaut. Puis, en grandissant, nous avons découvert que cela pouvait être une réelle qualité ! Alors, allons-y !

Il faut être curieux pour savoir qui était le père de son ancêtre. Il faut être curieux pour savoir pourquoi cette famille a déménagé 4 fois en 10 ans. Il faut être curieux pour savoir pourquoi sur deux actes différents, votre ancêtre est affublé de deux couples de parents différents …

La liste est longue, mais une chose est sûre, c’est la curiosité qui nous fait avancer.

3/ Le doute

Le généalogiste ne croit pas a priori à ce qu’il entend ou à ce qu’il lit. La locution « a priori » est importante car elle présuppose une validation de l’affirmation par l’expérience (merci Kant). Or, ce n’est qu’en recoupant, qu’en vérifiant ses sources, qu’en les confrontant à des témoignages émanant de sources diverses qu’on peut avoir une idée de la vérité.

Personnellement, lorsque  je cherche un acte de naissance d’un ancêtre qui s’appelle Jean et qui, selon son extrait de décès et de mariage a dû naître vers 1810 et que ses parents ne sont pas cités, si je trouve un Jean né le 14 septembre 1810, je ne me contente pas de cette affirmation pour inscrire dans le marbre de mon arbre cette information. Je veux d’abord la vérifier et la recouper.

4/ L’empathie

Ce caractère qui consiste à ressentir des émotions à la lecture des destins tantôt heureux, tantôt tragiques de ses ancêtres (ou d’autres) est selon moi une qualité essentielle qui va distinguer le généalogiste du chercheur en histoire familiale lambda.

Nous avons en nous quelques traces de ces femmes et ces hommes qui ont vécu des choses que nous ne supporterions plus aujourd’hui, tant nos vies sont confortables. Sans tomber dans l’identification totale (qui peut être dangereuse …), nous pouvons quand même ressentir de la douleur lorsque qu’un enfant du couple décède, ou de la joie lorsqu’un enfant naît.

5/L’intuition

Même si nous devons nous fier uniquement aux faits car seuls ceux-ci sont vérifiables, nous pouvons et devons laisser notre intuition nous guider lorsque nous sommes un peu perdus. Ainsi, rechercher la naissance d’un premier enfant d’un couple dans une paroisse un peu à l’écart de celle où ils se sont mariés ou de celle où leurs autres enfants sont nés peut avoir un sens si l’aîné est né après 3 mois de mariage … Le couple a voulu rester discret sur cette conception pré-maritale …

Et puis l’intuition peut nous permettre d’établir quelques liens entre des personnes alors que rien ne le permet. Cela peut guider ses recherches, et parfois des découvertes en découlent.

6/ Le sens du partage

Je termine par cette qualité qui est fondamentale pour moi. A quoi serviraient en effet des recherches qui ne seraient pas partagées. Certes, tout le monde n’est pas intéressé dans la famille par vos découvertes, mais lorsque vous présentez ses résultats, rares sont ceux qui quittent la salle, surtout si vous agrémentez vos découvertes de petites anecdotes !

Et puis, partager ses découvertes, ses doutes et ses intuitions avec d’autres (et Dieu sait si internet a permis de multiplier ces « autres ») est souvent la source de trouvailles plus fabuleuses encore. Personnellement, c’est grâce à des partages sur mes doutes que j’ai pu débloquer mes recherches à 2 reprises …


Voilà donc quelques qualités qu’un généalogiste doit avoir pour réussir dans sa quête (infinie). Je ne doute pas que vous les ayez toutes sinon, vous ne feriez pas de la généalogie ;-) Se pose d’ailleurs le problème de savoir si ce sont ces qualités qui font le généalogiste ou si c’est la généalogie qui forme ces qualités !

Si cet article vous a plus, n’hésitez pas à le partager …

Pour aller plus loin :

           

1 commentaire:

  1. J'aurais bien ajouté la patience, mais qui peut se lier à l'opiniâtreté.

    Merci pour cet article.

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