mardi 29 avril 2014

Un sujet pas très catholique …


Dans la vie il y a quelques personnes dont le comportement est extraordinaire et qui peuvent nous servir d’exemple. Au milieu, il y a l’immense majorité qui est composée d’individus ni bons ni mauvais, mais tout simplement humains et qui tentent de faire de leur mieux. Mais à l’autre bout de la chaîne, il y a des personnages dont la bassesse et la médiocrité est effarante et qui sont d’une petitesse absolue.

Lors de mes recherches sur la paroisse de Béthisy Saint Pierre dans l’Oise, j’ai rencontré, je pense, un de ces hommes tiraillé entre ses pulsions, sa personnalité et les contraintes d’un monde très peu tolérant. Un de ces hommes qui composaient la majorité des sujets de Louis XIII, ni ange, ni démon.


Croix huguenote

Le contexte

Le Valois a ceci de particulier qu’il est proche de Paris et qu’il est à l’origine d’une dynastie qui a régné sur la France de Philippe VI en 1328 jusqu’à Henri III en 1589. Par ailleurs, il semble que le fait que le roi Henri IV, au départ un des leaders de la cause huguenote se soit marié à Marguerite de Valois, la sœur des trois frères ayant régné de 1559 à 1589, cette région ait été propice aux idées de la Réforme.

On trouve d’ailleurs beaucoup d’abjurations en 1698, date de la signature par Louis XIV de l’Edit de Fontainebleau, mettant fin à l’Edit de Nantes promulgué par son aïeul. Mais, ci et là et bien avant 1698, on trouve des actes d’abjurations prouvant le zèle de ces curés prêts à tout pour sauver ces pauvres âmes perdues.

Cependant, il est assez rare de trouver dans ces actes, les raisons qui ont poussé ces hommes et ces femmes à suivre les préceptes de Calvin. Certains, voire plupart, sont nés protestants et ils ont fini par se convertir de guerre lasse (plus sans doute que par conviction profonde), d’autres en revanche, nés catholiques, ont fait le choix un jour de changer de religion, mais ont finalement renoncé et sont finalement revenus dans la maison du Père, si on veut faire un parallèle avec la parabole du retour de l’enfant prodigue …

Philippe Lavoine

La première fois que j’ai rencontré Philippe Lavoine, c’était sur les deux derniers feuillets des registres paroissiaux allant des années 1638 à 1661, correspondant sans doute au ministère de Jacques Mariage, le curé de Béthisy Saint Pierre.

Ce curé avait une écriture détestable, omettait de noter les sépultures des enfants et oubliait parfois de noter des noms dans les actes de baptêmes, de mariage ou de sépulture de ses ouailles. Mais vu de l’évêché il était quand même méritant car il a réussi à faire rentrer dans la « vraie église » quelques âmes perdues. Au nombre de ces huguenots on compte Philippe Lavoine et ses enfants.

Ce qui est remarquable avec la conversion de ce Philippe Lavoine c’est qu’il est né catholique et qu’il s’est converti vers 1638 au protestantisme. La raison pour laquelle il s’est converti n’est pas spirituelle ou même intellectuelle, mais purement … personnelle. En effet, notre curé Mariage note :


« (…)lequel a déclaré que dès sa jeunesse il a toujours fait profession de la religion catholique apostolique et romaine en laquelle il a été baptisé, instruit … sinon que depuis quatre and, par la honteuse fréquentation qu’il a eu avec aucune hérétique demeurant en ce bourg, il est tombé en ladite hérésie calvinisme qu’on nomme ordinairement entre eux la religion prétendue réformée et qu’il demeura pendant ledit temps sans être néanmoins assuré ni certain de sa croyance, a… a toujours eu des doutes et difficultés sur les articles de foi qu’on professe en ladite prétendue religion (…) »


Traduit en des termes plus contemporains, Philippe Lavoine a fauté avec une huguenote et s’est laissé entraîner dans la foi de Calvin pour suivre sa maîtresse. Notre curé ne précise pas si Philippe Lavoine était alors veuf ou non (même s’il est fortement probable que oui), mais toujours est-il qu’on en peut pas s’empêcher de faire un parallèle avec la Genèse où Eve, séduite par Satan a proposé à Adam de manger le fruit de l’arbre de la connaissance … Chacun aura, je pense reconnu les acteurs de la Genèse version 1638 !

En tout cas, notre homme est tourmenté, doute de la véracité de qu’on lui enseigne au Temple et, sans doute ayant rompu avec la belle calviniste, ou celle-ci étant décédée à son tour, il décide de rejoindre les rangs de la Papauté.

Ainsi, avant de lister les témoins, l’acte donne le dénouement de cette affaire :


«(…)Etant pleinement satisfait et enhardi par les preuves de la Sainte Ecriture autorité des com… des … aux témoins … il a reconnu que ladite église catholique est la seule et vraie église en laquelle il peut faire son salut et partant et présentement de son plein gré et libre volonté abjuré et renoncé à ladite hérésie calvinisme comme abominable et détestable, désirant moyennant la grâce de Dieu rentrer au giron de la Sainte Eglise Catholique Apostolique et Romaine en laquelle il a été comme dit est, baptisé, instruit et dont il a fait profession en toute sa vie sinon derniers lesdits quatre ans et professe désormais y demeurer fermement, y vivre et y mourir reconnaissant qu’elle est la seule vraie église et que hors d’icelle il n’y a point de salut.(…) »


Notons au passage que le curé Mariage n’y va pas par quatre chemin en écrivant que la religion de Calvin n’est rien moins que « abominable et détestable » … On mesure clairement les progrès faits depuis ce temps …

Un homme pas si net que ça

Bref, le portrait de Philippe Lavoine tel que décrit pas le curé Mariage est celui d’un pauvre type séduit par une sirène huguenote, mais qui pris de remords et assailli par le doute décide de revenir au bercail, tel le fils prodigue décrit par Saint Mathieu. On peut d’ailleurs penser que la relation des faits a une vertu éminemment pédagogique pour notre curé qui a dû y voir un signe divin.

Mais remontons un peu le temps et tâchons d’en savoir plus que notre Philippe Lavoine, marchand filassier de son état, donc a priori pas si benêt que cela.

Le 27 mai 1619, Philippe Lavoine épouse Denise Lefebure. Son acte de mariage est un peu spécial car il mentionne deux informations intéressantes :


« Philippe Lavoine et Denise Lefebure, paroissiens de St Pierre de Béthisy furent conjoints ensemble par mariage le lundi 27 de mai mil six cent dix neuf assistés de quelques uns de leurs parents, après les fiançailles qui furent il y avait plus de quatre ans et ont quasi derniers temps vécus en concubinage, et pendant ledit concubinage ils ont engendré un enfant à cause de quoi ledit enfant a été mis en dessous le drap sans avoir … »


Etonnant, non ?!

Notre homme a donc été fiancé 4 ans pendant lesquels il a eu un enfant avec sa fiancée et il a fallu finalement le mariage des parents pour reconnaître ledit enfant !

La réflexion qui me vient à l’esprit, c’est que ce Philippe Lavoine est un sacré coquin qui a le chic pour se mettre dans des situations pas possibles et qui finit toujours par rentrer dans le droit chemin, contraint et forcé. Je pense qu’il aurait été plus heureux à notre époque, car manifestement, il n’était pas très heureux des règles de vie imposées par son temps !

On notera la résurgence de l’expression médiévale « enfant mis en-dessous le drap » qui signifiait jadis faire sortir inopinément l’enfant illégitime de dessous le drap marital pour simuler une naissance spontanée une fois le mariage prononcé, ce qui permettait de le légitimer du même coup, l’enfant étant né après l’union de ses parents !

Un père tyrannique ?

Non content de ne respecter aucune règle en vigueur à son époque, Philippe Lavoine a entraîné toute sa famille dans sa « folie ». En fait, on ne parle pas de sa femme, qui devait être décédée au moment des faits car je pense que s’il avait quitté sa femme légitime pour aller vivre avec sa maîtresse calviniste, il aurait été qualifié d’adultère, et les choses auraient sans doute été plus compliquées pour lui ...

Toujours est-il qu’à la suite de l’acte d’abjuration de Philippe Lavoine, on trouve celui de ses trois fils puînés, Pierre âgé de 13 ans, Jean âgé de 11 ans et Philippe âgé de 5 ans. Les raisons qu’ils mettent en avant pour justifier leur conversion au catholicisme sont que :


« (…) tous allant au prêche à leur grand refus, mais pour seulement obéir à leur père (…) »


D’ailleurs, quelques mois avant la conversion du père, le fils aîné, Antoine Lavoine avait craqué le premier puisqu’âgé de 18 ans, il abjure sa foi protestante :


« (…) lequel pour obéir à son père a été … de trois ans et demi ou environ à venir dans la religion calvinisme que l’on appelle la religion prétendue réformée, reconnaissant les abus et erreurs de ladite religion calvinisme a quitté et abandonné l’hérésie pour son ranger dans la vraie église catholique et apostolique romaine de laquelle il était sorti depuis trois ans et demi ou environ pour obéir à son dit père (…) »


Un scénario probable

Philippe Lavoine rencontre Denis Lefebure dans les années 1614. Il se fiance en 1615 mais tarde à se marier. Cependant, ne pouvant se contenter de disposer d’une fiancée et d’attendre sagement le mariage pour commettre le péché de chair, il lui fait un enfant qui naît alors qu’ils ne sont pas encore mariés … Scandale ! Le mariage tant repoussé est alors nécessaire, ce qui est fait le 27 mai 1619.

Quelques années passent et le couple voit naître d’autres enfants :

  • Antoine vers 1623
  • Pierre vers 1628
  • Jean vers 1630
  • Philippe vers 1637


Il est probable que Denise Lefebure décède vers 1637-1638. Désoeuvré, Philippe Lavoine rencontre une femme de Béthisy qui est protestante. Il tombe amoureux et la suit, avec ses enfants, forçant tout le monde à suivre les préceptes de la Religion Prétendue Réformée. Nous sommes alors en 1638.

Mais au fond de lui, il n’est pas convaincu, et il est possible que son métier de marchand filassier en pâtisse. La révolte gronde aussi parmi ses enfants qui sont sans doute rejetés par leurs anciens amis catholiques et pas forcément acceptés par les protestants …

En octobre 1641, le signal du ralliement à la religion catholique, apostolique et romaine est donné par Antoine, le fils aîné. S’ensuivent le père et les autres fils.

Voici donc une histoire peu banale d’un homme sans doute pris entre sa personnalité et les contraintes imposées par une époque où la religion était tout … Un homme pas très catholique en somme !


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Pour aller plus loin :


           

mardi 22 avril 2014

Puzzle généalogique


Parfois, je vois la généalogie comme un puzzle. Un puzzle un peu particulier dont les pièces existeraient presque toutes et qui seraient dispersées dans plusieurs boîtes localisées dans différentes chambres d’une grande maison.

L’avantage est que si on dispose de suffisamment de pièces, on peut alors presque recréer presque complètement les quelques pièces manquantes et ainsi, au final, disposer du tableau complet.

Pour illustrer ce propos, voici le résultat de quelques recherches que j’ai effectuées sur la branche de ma grand-mère paternelle. La personne dont j’ai commencé à reconstituer le puzzle de la vie est Anne Brulant, née le 5 octobre 1681 à Béthisy Saint Pierre dans l’Oise.

Cabaret sous l'Ancien Régime - Source France Pittoresque


Anne Brulant n’est pas dans mon ascendance, mais est alliée à mes ancêtres Simon Caron et Marguerite Bergeron (sosas 2040 et 2041 de mes enfants) puisqu’une de ses filles (Anne Carrier) a épousé un des fils de ce couple, Pierre Caron, frère de la sosa 1020 de mes enfants.

Pourquoi m’intéresser à elle ? Tout simplement parce que je dispose de beaucoup de « matière généalogique » à son égard et qu’elle a eu une vie que je trouve très intéressante, lui faisant fréquenter la bourgeoisie locale en dépit de sa naissance somme toute assez modeste.

Toutes les informations que j’ai pu recueillir à son sujet proviennent des registres de BMS de la paroisse. Ces informations concernent non seulement sa personne, mais également des personnes dont elle a été proche, ce qui montre (est-ce nécessaire) que l’étude des collatéraux est souvent très riche !

Qui est Anne Brulant ?

Anne Brulant est la quatrième enfant du couple formé par Nicolas Brulant, tour à tour hôtelier, cabaretier et marchand hôtelier de Béthisy Saint Pierre, et Marguerite Colas. Elle a été baptisée en l’église de Saint Pierre le 5 octobre 1681, son parrain étant Mahier Graux et sa marraine Anne Chrestien, de la paroisse voisine de Béthisy Saint Martin.

Elle a un frère et trois sœurs :

  • Nicolas, qui a été baptisé le 22 septembre 1672
  • Magdeleine, qui a été baptisée le 1 septembre 1675
  • Louise, qui a été baptisée le 8 mai 1678
  • Marie Catherine, qui a été baptisée le 11 août 1687


Son père n’est pas originaire de Béthisy Saint Pierre car avant lui, aucun Brulant ne figure que les registres de cette paroisse. En revanche, il doit probablement son installation dans le bourg à son mariage avec Marguerite Colas car celle-ci est vraisemblablement (les dates et le nom correspondent, mais pour le moment, je n’ai pas plus d’éléments de preuve) la fille de Nicolas Colas et d’Elisabeth Morlière. Si c’est le cas, ce couple s’est uni en face de l’église de Saint Pierre de Béthisy le 24 juillet 1645.

Il est certain que sur la fratrie, au moins trois enfants deviendront adultes : Nicolas, Anne et Marie Catherine, car ils sont cités dans les registres assez fréquemment. Quant au destin de Magdeleine et de Louise, il est plus incertain.

Les mariages d’Anne Brulant

Ainsi, Anne Brulant est la troisième fille d’un cabaretier/hôtelier de Béthisy Saint Pierre. N’oublions pas qu’à cette époque, marier sa fille coûtait de l’argent à la famille dans la mesure où celle-ci devait constituer une dot en vue de lui trouver un bon parti. Donc, être la troisième fille n’était pas nécessairement une chose facile à vivre à la fin du règne de Louis XIV …

Pourtant, le 9 novembre 1699, Anne Brulant épouse Michel Carrier qui est un personnage puissant dans la paroisse dans la mesure où il est le Procureur du Roi de la châtellenie de Béthisy et Verberie, puis de la prévôté de Béthisy. C’était donc lui qui jugeait les affaires opposant les habitants du ressort de la châtellenie.

De ce Michel Carrier, on ne sait pas grand-chose sinon que beaucoup de porteurs de ce nom se sont illustrés comme huissiers, sergent royaux ou procureurs du Roi. Il semble même que Michel Carrier (également écrit Carlier) soit le fils d’Antoine Carrier, sergent royal puis huissier de Béthisy et de Jeanne Leroy, né le 30 septembre 1656.

Ce qui est certain est que  les époux sont a priori mal assortis puisque qu’au moment de leur mariage, Michel Carrier est âgé de 44 ans tandis que son épouse n’a que 18 ans … Toujours est-il que tout le monde a dû y trouver son compte et que Nicolas Brulant a dû être ravi de voir sa fille épouser un homme si puissant !

A ce mariage est présente toute la fine fleur de la bourgeoisie locale, à savoir, outre les parents de la mariée :

  • Jacques Potier, le curé de la paroisse de Béthisy Saint Pierre,
  • Maître François Esmery, garde-marteau en la forêt de Compiègne et conseiller du Roi,
  • Adrien Carrier, neveu du marié
  • François Delafosse, huissier royal et neveu du marié
  • Nicolas Brulant, frère de la mariée
  • Maître Denis Bergeron, laboureur, ami de la mariée
  • Laurent Brulant, oncle de la mariée
  • Jean Lesueur, oncle de la mariée



Mais le 21 septembre 1710, Michel Carrier décède à l’âge de 55 ans, laissant une jeune veuve de 29 ans …

Celle-ci, alors mère de 4 enfants, se remarie avec Jean Baudouin, meunier de son état, le 5 avril 1712. Ce mariage est intéressant car il faut savoir qu’à cette époque, les meuniers étaient souvent des personnages riches car ils disposaient du privilège de transformer les grains de blé et farine, aliment de base pour la population. Ce mariage était donc assez intéressant financièrement, sans doute est-ce la raison pour laquelle notre Anne Brulant a jeté son dévolu sur Jean Baudouin

Par ailleurs, Jean Baudoin est de 1677, c’est-à-dire qu’il est de la même génération qu’Anne, née en 1681.

De cette union naîtront 6 enfants. J’y reviendrai dans un autre billet, mais il faut pour le moment noter que la quatrième fille du couple, Marie Catherine, baptisée le 27 février 1717 aura pour parrain Jacques Lavoisier, le maréchal de Béthisy et Marie Catherine Brulant, veuve de Martin Bergeron, et sœur benjamine d’Anne Brulant.

A noter que les Baudouin sont une dynastie de meunier puisqu’on trouve deux frères de Jean Baudouin qui exerce le même métier dans des paroisses voisines.

Malheureusement, Jean Baudouin meurt le 26 avril 1720 à l’âge de 43 ans.

A la tête d’une famille de plusieurs enfants, dont l’aînée à près de 26 ans et le benjamin à peine un an, la seule solution pour cette femme de 39 ans est de se remarier …

C’est chose faite le 4 mars 1726 avec François Choron, lui-même veuf de Marguerite Erinault. Même si ce mariage n’est pas fécond, François Choron a eu 11 enfants avec sa précédente épouse … En réalité, sur tous ces enfants, la plupart sont décédés au moment du remariage de François Choron avec Anne Brulant puisqu’en 1726, car seuls 5 sont encore vivants.

Ce qui est amusant dans ces troisièmes noces, c’est que François Choron, marchand mercier de son état est le fils de Denis Choron et de Catherine Louis, les sosas 4718 et 4719 de mes enfants. Ainsi, par ce remariage, Anne Brulant s’alliait pour la seconde fois avec notre famille.

Cette fois-ci, Anne Brulant est un peu plus âgée que son époux puisqu’au moment de son mariage elle a 45 ans, tandis que son mari n’en a que 39.

Une famille recomposée

Au moment du dernier mariage d’Anne Brulant, celle-ci est à la tête d’une famille recomposée assez impressionnante car, sont vivants en 1726 :

  • 4 enfants de son mariage avec feu Michel Carrier
  • 4 enfants de son mariage avec feu Jean Baudouin
  • 5 enfants du mariage de François Choron avec sa défunte première épouse Marguerite Erinault


Cela fait donc une fratrie de 13 enfants ! L’aînée ayant plus de 26 ans et la benjamine un peu moins d’un an …

On pourrait passer en revue les choix des parrains et marraines de ces enfants car on se rend compte des liens très forts tissés avec les différentes familles avec lesquelles Anne Brulant s’est alliée, ce qui est somme toute assez logique.

Fin de vie

Après avoir vécu 3 mariages avec des personnes faisant partie des notables de Béthisy Saint Pierre et qui devaient être assez fortunées, Anne Brulant s’éteint le 3 mai 1732, à l’âge de 50 ans. Il faut dire qu’elle a dû supporter 10 grossesses (sans compter les fausses-couches), la perte de 2 enfants, dont un petit garçon de 6 ans, et le décès de 2 maris.

Une vie bien remplie donc pour la quatrième fille d’un hôtelier de Béthisy Saint Pierre.

Par ailleurs, comme je l’ai indiqué dans ce récit, sa fille Anne Carrier a épousé Pierre Caron le 30 octobre 1731, ce dernier étant un frère de mon ancêtre Marie Anne Caron. Sa fille aînée Dorothée Carrier a par ailleurs épousé Charles Choron le 16 janvier 1720, qui n’est autre que le frère de Jean Baptiste Choron, le sosa 1268 de mes enfants … Elle a enfin elle-même épousé en troisièmes noces François Choron, le frère de Jeanne Choron une autre de mes ancêtres.

Elle fait donc, pour ainsi dire, partie de la famille …



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Pour aller plus loin :



           

mardi 15 avril 2014

Ce que les prénoms nous apprennent



J’aurais pu intituler ce billet « ce qu’on pense que les prénoms peuvent nous apprendre », tant il y a d’idées préconçues sur ces déterminants de nos ascendants.

Par exemple, une idée reçue est que, sous l’ancien régime,  les parrains et les marraines donnent leur prénom à leur filleul(e). Ou encore, nous pouvons penser que ce n’est que très récemment que nous utilisons une multitude de prénoms tandis qu’auparavant les parents avaient en gros le choix entre Marie et Anne pour les filles et Jean et Pierre pour les garçons.

Il se trouve que j’ai commencé il y a quelques mois le relevé systématique des registres paroissiaux de Béthisy Saint Pierre, un petit bourg de l’Oise situé à peu de choses près au centre d’un triangle formé par Compiègne au nord, Senlis au sud-ouest et Crépy en Valois au sud-est. C’est de cette paroisse que proviennent quelques membres de ma famille ancienne et certains y sont d’ailleurs présents depuis la fin du XVIème siècle.



En effectuant ces relevés, j’ai donc pu m’apercevoir qu’il y avait un écart assez important entre ce qu’on mesure et ce qu’on perçoit. Je m’explique. Si on pense que Marie est un prénom féminin très courant, on va alors avoir tendance à ne voir que ce prénom dans les actes et donc on va avoir l’impression que Marie est effectivement un prénom très couramment utilisé. Mais si on compte le nombre d’occurrences de ce prénom, on peut avoir quelques surprises …

Ma petite et modeste étude se base sur les 2 744 baptêmes que j’ai relevés jusqu’à présent et qui couvrent une période allant de 1638 à 1747, avec deux manques : les actes de 1662 à 1668 et ceux de 1692 à 1693 qui sont absents des registres en ligne.
Par ailleurs, seuls 2 735 baptêmes sont réellement exploitables car 9  ne précisent pas le prénom ni le sexe de l’enfant …

Méthodologie

J’ai découpé cette période d’étude par tranches de 10 ans : 1638 à 1647, 1648 à 1657, etc..  J’aurais tout aussi bien pu découper en fonction des règnes des rois ou trouver un autre moyen, mais peut-être que je suis victime de l’habitude des tables décennales.
En tout cas, cela me semble pratique car je vais du coup me retrouver avec un nombre entier de périodes, la dernière étant 1738 à 1747.

Pourquoi découper la période étudiée par tranches de 10 ans ? Pour voir si on a des évolutions au cours du temps car sur une telle durée, il est vraisemblable qu’il existe des variations au cours du temps et une approche globale serait donc trop grossière …

Ensuite, j’ai étudié deux choses :

  • La fréquence d’apparition des prénoms selon le sexe et selon les décennies définies ci-dessus
  • L’éventuelle corrélation pouvant exister entre les prénoms des parrains et marraines et ceux de leurs filleul(e)s


La fréquence des prénoms féminins

Honneur aux dames.
Sur 1 310 prénoms féminins relevés, le top 5 des prénoms les plus courants est :

  • Marie avec 169
  • Marguerite avec 127
  • Catherine avec 124
  • Jeanne avec 104
  • Marie Anne avec 98  


La première remarque est qu’effectivement, Marie est en tête assez nettement, mais ce prénom ne représente finalement que 12.9 % des prénoms donnés aux filles ...

Ensuite, si on ajoute à la liste des Marie, tous les prénoms composés à base de ce prénom, on trouve 552 prénoms ! Ainsi, Marie prédomine quand même dans les prénoms donnés aux filles sur la période considérée.

Enfin, on note un phénomène intéressant c’est que l’usage du prénom Marie est régulier jusque vers 1700 avec environ 30 occurrences par décennie, puis chute brutalement pour n’être donné qu’une dizaine de fois par période de 10 ans. Dans le même temps, il est remplacé par les prénoms composés (Marie Anne, Marie Jeanne, Marie Angélique, etc..). Il y a donc clairement eu un phénomène de mode qui apparaît au tournant du XVIIIème siècle.

J’avoue en revanche avoir été surpris cependant par la seconde place de Marguerite. Peut-être est-ce une lointaine influence des Valois (nous sommes en plein Valois à Béthisy Saint Pierre) et de la reine Marguerite de Valois, première épouse d’Henri IV ?


La fréquence des prénoms masculins

Passons aux garçons.

Le top 5 des prénoms masculins les plus donnés est :

  • Pierre avec 189
  • Jean avec 172
  • François avec 145
  • Nicolas avec 140
  • Denis avec 55


On note tout d’abord que Pierre et Jean prédominent, ce qui est conforme aux a priori qu’on peut avoir sur ces prénoms. D'autant que le saint patron de la paroisse est Pierre ... En revanche, ce qui est étonnant, c’est la présence de Nicolas dans le classement qui est presque au coude à coude avec François.

Autant je peux expliquer le François avec le phénomène Valois (et François Ier), autant l’usage de Nicolas me laisse assez perplexe …

En revanche, par rapport aux prénoms féminins, on trouve un phénomène similaire, quoique plus modeste, que les prénoms composés à partir de Jean. Tous ces prénoms composés ne représentent que 235 occurrences, mais on note une baisse sensible des Jean à partir de 1700, au profit des prénoms composés commençant par Jean. Ces prénoms composés étant complètement inexistants avant 1700.

Enfin, Denis, avec 55 porteurs est quasi ex aequo avec Louis et Claude. C’est amusant de voir qu’en pleine période monarchique dédiée aux Louis (Louis XIII, Louis XIV et Louis XV), ce prénom ait si peu de succès … Il y aurait une étude sociologique à mener à ce sujet …

Quid des compères et commères

La première surprise est que seulement 573 filles portent le même prénom que leur marraine sur 1 310 baptêmes réalisés. Donc, dans 43.7 % des cas, le prénom s’est transmis ce qui signifie que dans 56.3 % des cas la fille portait un prénom différent de celui de sa marraine.

On note par ailleurs une lente érosion de l’homonymie entre marraine et filleule avec le temps. En effet de 1638 à 1657, sur 278 filles baptisées 162 portent le même prénom que leur marraine, soit 58.3 %. En revanche, en fin de période, de 1728 à 1747, sur 243 filles baptisées, elles ne sont plus que 88 à être dans ce cas, soit 36.2%. Peut-être y a-t-il un phénomène commun avec celui de l’apparition des prénoms composés vers 1700 ?

Pour les garçons, ce sont 595 baptêmes qui verront les parrains donner leur prénom à leur filleul, sur 1 425 baptêmes. Ce sont donc 41.7% des baptêmes où il y a transmission du prénom et donc 58.3% des cas où les parents ont été plus créatifs.
On note doc une proportion assez similaire à ce qu’on a trouvé chez les filles. Il ne s’agit donc pas d’un phénomène lié au sexe des enfants, mais plus général.

On remarque par ailleurs, le même phénomène d’érosion de la pratique du nommage parrain vers filleul que pour les filles. En effet, sur les 20 premières années de la période étudiée (1638-1657), j’ai relevé 166 garçons porteurs du même prénom que leur parrain pour 302 baptêmes, ce qui fait 54.9%. En revanche, sur la fin de la période (1728-1747), je n’ai relevé que 71 homonymes filleul/parrain pour 285 baptêmes, soit 24.9%.

Conclusion

Que ce soit par l’apparition d’une nouvelle façon de nommer ses enfants en composant les prénoms ou en se donnant plus de liberté quant à la tradition qui consistait (presque) majoritairement, dans les années 1650, à nommer les enfants comme leur parrain ou marraine, les pratiques de nommage des enfants ont fortement évolué en un siècle.

Ce phénomène est sans doute lié à une prise de recul de plus en plus marquée par rapport aux traditions. Les historiens parlent du règne de Louis XV comme d’un règne préparant les idées qui feront voler en éclat la monarchie en 1789. Peut-être cette étude en est-elle la preuve tangible ?

Dans tous les cas, cela montre qu’il ne faut se fier aux a priori sur les prénoms car la façon dont on nomme ses enfants, de nos jours comme il y a 350 ans peut évoluer fortement avec le temps et risque en tout cas d’être marquée selon l’histoire locale ou sa propre histoire familiale.


Et vous, avez-vous remarqué des phénomènes similaires dans vos recherches ?







Pour aller plus loin :





           

mercredi 9 avril 2014

Une vie


Il paraît qu’une vie tient à peu de choses. Une rencontre, un amour et puis une union qui donne naissance à un enfant. Par quel hasard nous rencontrons-nous, nul ne le sait, mais ce qui est certain c’est que j’aurais très bien pu ne jamais exister tant les circonstances dans lesquelles mes parents se sont connus sont particulières.

En effet, mon père, Eugène Girault, était commerçant à Placé, un petit bourg de la Mayenne situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Laval. Dans sa vie, il a connu deux femmes : Marie Louise Piednoir qui lui a donné deux enfants, tous deux morts en très bas âge, le second entraînant également sa mère dans la mort le 10 juin 1889. Puis, Alexandrine Trochon, ma mère.

Cette dernière a également connu deux hommes dans sa vie. Son premier mari, Eugène Mautaint, est décédé le 17 août 1891 à 32 ans après avoir eu deux enfants avec elle, mais qui n’ont pas vécu. Son second mari a été mon père.

Moi, encore jeune fille


Ainsi, ces deux personnes, qui ont eu une vie tragique, perdant chacun leurs deux enfants et leur conjoint, se sont trouvés et après les épousailles qui ont eu lieu à la Baconnière, sur la terre de mes ancêtres maternels, le 18 septembre 1892, je suis née le 29 août 1894, mais à Chailland, où mon père tenait une épicerie. Je suis donc la seule fille d’un couple improbable. Lui était âgé de 49 ans à ma naissance et était issu d’une famille de laboureurs et de cultivateurs de la Mayenne. Elle était de 16 ans sa cadette et était issue d’une famille de propriétaires terriens et de marchands par son père et de la noblesse du Maine par sa mère.

Par une ironie du sort, alors que mes demi-frères et demi-sœurs n’auront pas dépassé quelques mois de vie, me voici au crépuscule de la mienne, âgée de près de 98 ans … Et je dois dire que, si ma vie a été pleine de joies et de peines, je ne me souviens que de deux drames mais d’une multitude de bonheurs.

Pour mon premier souvenir, je devais avoir 6 ou 7 ans. Alors que je me rentrais à pieds chez mes parents, j’ai entendu un vacarme énorme qui m’a tellement effrayé que je me suis jetée dans le fossé qui bordait la route. C’est alors que je vis passer un bolide en métal dans un nuage de fumée ! Une fois rentrée à la maison, tandis que j’expliquais à mon père ce que j’avais vu, celui-ci éclata de rire en me disant que je venais de voir une automobile. Il m’expliqua même qu’un jour nous en aurions une et que cela nous permettrait d’aller voir mes grands-parents à la Baconnière en quelques minutes seulement !

Les années passèrent et bien que mes parents ne cessent de me couver, je disposais d’une certaine liberté. Après tout, même si ma mère tenait de sa famille certains principes d’éducation très stricts, nous étions quand même dans les années 10 !

Pierre et moi avant la Grande Guerre, à l'époque de nos fiançailles


C’est d’ailleurs à cette époque que je rencontrais Pierre. Ce beau jeune homme à la barbe naissante m’a tout de suite séduite par sa façon de parler : il était d’un tel raffinement et d’une telle culture que je crois bien que je suis tombée amoureuse très rapidement, au grand dam de ma mère et de la sienne aussi d’ailleurs.
En effet, ma mère n’a jamais vraiment accepté que je fréquente un professeur de lettres. Elle aurait préféré un militaire. Quant à la mère de Pierre, Madame Décongé, épouse Vautier, je crois bien que je n’ai jamais vu pareille bigote sur terre ! Il est certain que mes nobles origines lui importaient peu, elle aurait aimé une bru plus réservée … C’était mal me connaître !

Malheureusement, le surlendemain de mes 20 ans, Jaurès était tué et dans la foulée, la France entrait en guerre. Pierre partit rapidement pour le front et dans les 4 années qui ont suivi, je ne l’ai que peu revu. Une première fois lorsque nous nous sommes mariés, le 19 décembre 1916, puis quelques autres fois ensuite qui s’ensuivirent par la naissance de mes deux aînés, Pierre et Marie-Thérèse.

Il faudra attendre la fin de la guerre pour que notre petit dernier, François, naisse. Mais je ne souhaite pas parler de cet enfant, que le destin cruel nous a enlevé alors qu’il n’avait pas 10 ans … Je crois bien que c’est la première fois que j’ai vu mon cher Pierre pleurer, lui qui avait pourtant perdu tant de camarades pendant la Grande Guerre.

Les années ont passé et même si Pierre était très inquiet de ce qui se passait en Allemagne, nous tentions de nous rassurer : non jamais nous ne pourrions recommencer une guerre tant celle qui venait de s’achever avait été terrible.

Pourtant, alors que notre pays sombrait dans une sorte d’engourdissement et que l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie se réarmaient à toute vitesse, un autre François rejoignit notre famille en épousant Marie-Thérèse.

Mais en 1939, tout bascula à nouveau. Pierre, qui était désormais proviseur de lycée put nous amener à Albi, à l’abri, mais mon fils aîné, poursuivi par la Gestapo et les policiers français à leur solde, réussit à s’échapper des griffes du STO.
Chose étonnante, alors que nous voyions d’un très bon œil le Maréchal mettre fin à une guerre qui était de toute façon perdue, nous avons compris qu’en réalité il allait se passer des choses terribles lorsque nous avons mesuré l’acharnement avec lequel la police française chercher à envoyer notre fils en Allemagne.

Après la guerre, dans les années 50


Maintenant, la guerre est finie. J’ai 51 ans et Pierre en a 53. Même si nous avons à présent 6 petits-enfants et que nous n’avons pas trop soufferts de la guerre, sauf dans les derniers temps, nous avons quitté ma Mayenne natale pour nous installer dans le Nord, à Tourcoing, où mon gendre est professeur et où mon cher Pierre est proviseur de lycée.
Mais je vois bien que la Grande Guerre a bien abîmé Pierre car il est souvent malade. Il dit que ce n’est rien, que c’est le climat du Nord, mais je sais qu’il a reçu de ces gaz mortels dans sa tranchée …

Le 27 avril 1959, Pierre est mort à Lille, à l’hôpital. Il fait partie de ces victimes à retardement de la Grande Guerre car les médecins nous ont bien confirmé que ses poumons étaient très malades et que cela été dû à l’exposition répétée à l’ypérite.

Désormais ma vie rimera avec solitude. A part mes deux enfants et mes 6 petits-enfants, tout ceux que j’ai aimés, mes grands-parents maternels, mes parents, mon époux sont morts.

Mais la vie continue et le début des années 60 voit apparaître mes premiers arrière-petits-enfants ! Et puis, quand en ce jour de juillet 1969 je vois sur mon écran de télévision les premiers pas d’un homme sur la lune, je me souviens qu’il y a à peine 70 ans, je voyais ma première voiture …

Les années qui me restent à vivre vont en fait être assez heureuses, car mes petits-enfants et mes arrière-petits-enfants me rendent souvent visite et passent des vacances avec moi, dans ma maison de Normandie où je retourne chaque été. C’est l’occasion pour moi de leur parler de ma jeunesse, de mes ancêtres, de mon histoire. D’ailleurs, il me semble qu’il y a un de mes arrière-petits-enfants qui semble tout particulièrement s’intéresser à ces vieilles photos que je lui montre en les commentant !

Je suis bien lasse désormais, j’ai bientôt 98 ans et j’ai du mal à m’y retrouver dans tous mes descendants ! Quand je pense qu’ils sont tous là grâce à Pierre et à moi ! Pierre que je vais bientôt aller retrouver là-haut avec mon petit François, car je sens que plus les jours passent, plus mes forces m’abandonnent.

Voilà ma vie, résumée en quelques lignes. Une vie qui a vu tant de progrès scientifiques, tant de malheurs et d’horreurs, tant de joies. Une vie improbable car rien ne pouvait prévoir que mes parents se rencontreraient un jour de 1892, il y aura 100 ans dans quelques semaines. Tiens, d’ailleurs, je crois me souvenir que cet arrière-petit-fils qui s’intéressait tant à mon histoire et aux photos de mes aïeux se marie dans quelques jours. Peut-être qu’à son tour, il me montrera et me commentera ses photos  

Epilogue

Marie Eugénie Mathilde Girault, couramment prénommée Marie, ne verra jamais les photos du mariage de son arrière-petit-fils qui s’intéressait tant à son histoire quand il était enfant car elle a quitté ce monde une semaine avant … Elle venait de fêter ses 98 ans … Et c’est moi qui me mariait.



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Pour aller plus loin :


           

mardi 1 avril 2014

Pourquoi écrire un blog de généalogie ?


J’ai lu avec beaucoup d’intérêt les premiers billets écrits par mes collègues blogueurs sur ce sujet et je dois avouer qu’avant que cette question ne soit posée, je n’y avais pas vraiment réfléchi. Pourtant c’est une question importante car si on écrit un blog ce n’est pas par hasard.

Alors, en ce qui me concerne, j’y vois trois raisons principales : mon envie d’écrire, mon envie de partager, mon envie de laisser une trace.


Mon envie d’écrire

Aussi loin que je m’en souvienne j’ai aimé écrire des histoires. Je me souviens même que lorsque mes camarades de classe ou d’école râlaient à l’idée de devoir rédiger un rapport de stage, moi je trouvais que c’était de loin la partie la plus intéressante du travail.

Pourtant, je ne suis pas de formation littéraire mais, sans doute par éducation et par atavisme familial, les livres ont toujours eu une grande importance chez moi.

L’écriture est un art difficile et délicat car il nécessite de maîtriser la langue et la grammaire, ce qui est de plus en plus rare. Alors peut-être que cette envie d’écrire est-elle ma façon de montrer à mes maîtres que j’ai bien retenu leurs leçons …

Un blog est un journal de bord mais qui peut être essentiellement écrit (blogger, wordpress, etc.) ou en images (tumblr par exemple). Personnellement j’ai choisi une forme textuelle et c’est la raison pour laquelle je suis sur Blogger (car très simple à utiliser).

Mon envie de partager

Le partage est une chose importante car cela permet de donner à d’autres une partie de ce qu’on possède et de recevoir des parties de que les autres ont. Au final, tout le monde sort plus riche de cette expérience.

En généalogie, le partage est une chose essentielle car il permet d’aider ceux qui butent sur une énigme de trouver une piste, il permet d’échanger avec d’autres ses découvertes, mais aussi ses frustrations et ses doutes.

Le partage est une valeur forte qui prend tout son sens dans le web car tout le monde étant potentiellement connecté à tout le monde, le seul fait d’entrer en relation avec l’autre est déjà une forme de partage.

Un blog est donc pour moi un moyen pratique de partager mes découvertes et mon expérience  avec d’autres et d’apprendre beaucoup grâce aux autres blogs.

Mon envie de laisser une trace

Présentée ainsi, cette envie peut paraître de la pure suffisance, mais il ne s’agit pas de ce que je vais laisser comme traces en tant qu’individu. Il s’agit de laisser sur la toile, stocké sur un serveur perdu dans une salle climatisée, le fruit de mes recherches, et ce pour toujours !

Encore une fois, qu’on ne s’y méprenne pas. Ce qui est important à mes yeux est d’avoir redonné vie à mes ancêtres le temps d’un billet, pas que ce soit moi qui l’ait fait. Et il serait dommage que cette seconde vie soit brève.

Par ailleurs, j’ai tant pesté contre ces curés qui omettaient d’écrire des choses tellement importantes pour les généalogistes que je me dois de tout faire pour que les générations futures disposent de mes trouvailles facilement. Et puis, même si je compte bien un jour tout mettre à plat sur du papier, l’envoyer à la BNF (avec le secret espoir que Gallica l’intègre dans sa base de données …), tout ce qui est pris n’étant plus à prendre, tous les billets de mon blog sont stockés chez Google !


Mes blogs préférés ?

J’ai vu qu’il fallait répondre à cette question. Mais j’en suis incapable.

En effet, je lis avec beaucoup de plaisir, quand je le peux, les articles publiés par les généablogueurs . Chacun a son style, sa façon d’écrire, ses thèmes, et c’est ce qui fait la richesse de la blogosphère généalogique.

De plus, je ne peux pas dire que tel ou telle m’ait inspiré dans ma décision de faire un blog de généalogie car mon blog n’est pas le premier que j’ai créé. Je dirais en fait que le fait de bloguer sur d’autres sujets associé à ma passion pour la généalogie, l’écriture, l’envie de partager et de laisser une trace de mes découvertes m’ont tout naturellement conduit à ce blog …


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Pour aller plus loin :