mardi 27 août 2013

Petit bilan des vacances


Comme je l’indiquais dans mes billets estivaux, rien de tel que les vacances pour se poser (et se reposer) et faire un point sur l’état d’avancement de ses recherches. En effet, dans mon cas, l’absence quasi-totale de connexion internet m’a contraint à travailler en mode off-line et donc à faire un point sur l’état de mes branches !

C’est alors que j’ai découvert que j’avais jusqu’alors totalement manqué de rigueur, transformant mon arbre généalogique en gruyère.

J’ai donc décidé de m’atteler à ce problème et me suis fixé comme objectif de mettre au cordeau la branche issue du sosa 11 de mes enfants, en d’autres termes, celle de ma grand-mère maternelle.



Cette opération a été un grand succès car, au-delà du fait qu’à ce jour, je dispose de tous les actes de naissance, mariage et décès pour tous les ancêtres de ma grand-mère jusqu’à la génération 8 (sosa 176 à 191), j’ai pu faire 3 trouvailles intéressantes.

Première trouvaille – donner des parents à un ancêtre

La première, qui a déjà fait l’objet d’un billet cet été, est que j’ai (enfin) pu raccrocher mon ancêtre Pierre de Chalus (sosa 3050) à ses parents. Ce travail n’aurait pas été possible sans cette période de repos et d’absence de connexion car cela m’a permis de me replonger dans la lecture de toute la documentation que j’avais accumulée jusqu’alors.

Seconde trouvaille – compléter une branche

La seconde est l’acte de décès d’Anne Françoise Levayer (sosa 183). J’avais cherché cet acte comme on cherche un acte « habituellement ». On y passe quelques heures et puis, voyant qu’on ne trouve rien, on se dit qu’on cherchera plus tard. Seulement voilà, un autre ancêtre montre le bout de son nez et on se précipite sur cette nouvelle piste, laissant en plan la recherche précédente.

En faisant le point de mes recherches, j’ai réalisé que je disposais en fait de pas mal d’informations à son sujet :
  • elle avait épousé Pierre Bérot le 26 avril 1841 à Bourg le Roi dans la Sarthe
  • elle était la fille de Nicolas Levayer et d’Anne Daunay et était née en 1808 à Bourg le Roi
  • de son union étaient nés au moins deux enfants : Scolastique Anne Séphanie en 1842 et Constant en 1843
  • elle était toujours vivante en 1859, date du mariage de sa fille avec Auguste Léon Décongé

Son acte de naissance contenait une information capitale, mais je l’avais négligée. En effet, dans cet acte daté du 30 avril 1808, il est dit qu’elle est fille de Nicolas Vayer et d’Anne Daunay. Il est certes fréquent dans la région que la particule « le » soit absente du patronyme. Ainsi, Levayer et Vayer sont équivalents, c’est la raison pour laquelle je ne m’étais pas intéressé à ce détail.

Le problème est, qu’en l’espèce, lorsque je lisais (en diagonale) les tables décennales, je me concentrais sur les noms commençants par L. Attitude qui m’apparaissait d’autant plus naturelle que :
  • des « Levayer » figuraient dans ces tables
  • dans son acte de mariage et dans celui de sa fille, elle était nommée « Levayer » et non pas « Vayer »

Après avoir cherché et re-cherché, j’avais donc abandonné l’idée de trouver rapidement l’acte de décès de cette ancêtre. Mais les vacances m’ont permis de soulever ce point et à mon retour à la maison, je me suis donc mis à chercher les décès sur les tables décennales à la lettre V. Et, évidemment, oserais-je dire, j’ai trouvé l’acte en question !

Pour la petite histoire, c’est cet acte qui me manquait pour compléter cette branche … Je sais donc aujourd’hui que Anne Françoise Levayer/Vayer est décédée à Bourg le Roi le 29 novembre 1871.

Troisième trouvaille – élucider ( ?) un drame familial

La troisième est une donnée dont je n’avais pas connaissance jusqu’à ces vacances et qui me permet désormais de mieux comprendre une anecdote familiale, ou en tout cas de poser une hypothèse vraisemblable. Elle concerne Euphrasie Zoé Alexandrine Trochon (sosa 47).

Cette femme a épousé mon arrière-arrière-grand-père Eugène François Girault le 18 septembre 1892 à la Baconnière dans la Mayenne. De leur union n’est née qu’une fille, mon arrière-grand-mère, Marie Eugénie Mathilde Girault.

Je savais déjà que cette union était la seconde pour chaque partie puisque Eugène François Girault était le veuf de Marie Louise Piednoir et qu’Euphrasie Zoé Alexandrine Trochon était la veuve d’Eugène Joseph Mautaint.

Une « légende » familiale circulait disant que le premier mari de ma trisaïeule était alcoolique et rendait sa femme malheureuse et qu’un jour, ivre, il a bu de l’eau de Javel au lieu de vin et qu’il en est mort … Pas très brillant comme image !

Seulement voilà, en regroupant les différentes informations éparses dont je disposais au sujet du couple Girault / Trochon et des recherches que j’ai effectuées sur cette base à ma rentrée de congés, j’ai trouvé plusieurs choses intéressantes :
  • je savais déjà que mon trisaïeul avait vécu un drame personnel avec sa première épouse puisqu’après un mariage à Chailland le 26 juin 1883, deux enfants sont nés (Marie Eugénie et Eugène Marie). Mais voilà, la fille aînée est morte à 3 mois et le second est décédé le lendemain de sa naissance entraînant la mort de sa mère le jour même …
  • je savais qu’Euphrasie Trochon s'était mariée à Eugène Mautaint à la Baconnière le 8 août 1887, mais j’ignorais que deux enfants étaient nés de cette union : Marie Louise Eugénie et Marcel Eugène. Mais, Marie Louise Eugénie est décédée à l’âge de 3 mois et Marcel Eugène à celui de 7 mois … Le père devait décéder un an après, suite à sa fameuse intoxication …
  • en revanche, j’ignorais totalement que Victorine Joséphine Eloïse Mautaint, la sœur d’Eugène Mautaint avait épousé le 15 janvier 1889 à la Baconnière  le propre frère d’Euphrasie, Eugène Edouard Trochon. Ainsi les deux familles Trochon / Mautaint étaient-elle alliées fortement.

On peut donc imaginer un scénario qui est la rencontre de cet homme et de cette femme, ayant tous les deux vécu un drame familial avec des parallèles troublants : 2 enfants morts en bas âge, un conjoint mort dans des circonstances dramatiques. Certes la différence d’âge était importante puisqu’au moment de leur mariage le futur a 47 ans tandis que la future n’en a que 31. Mais ils auront quand même une fille, grâce à laquelle je suis là !

Quant aux circonstances de la mort d’Eugène Mautaint, on peut imaginer qu’il n’a pas supporté la perte de ses deux enfants et qu’il a commencé à boire … L’ingestion d’eau de Javel étant peut-être non pas un accident, mais un suicide. Mais là on est dans les hypothèses !


Quoi qu’il en soit, ces vacances m’ont donc permis de mettre de l’ordre dans mes affaires et donc d’y voir plus clair. Ainsi, outre le fait de colmater quelques brèches, j’ai pu trouver des informations que seule une vision neuve pouvait rendre visibles !

Et vous, quel bilan tirez-vous de vos vacances ?

Pour aller plus loin :  



           

mardi 20 août 2013

Les voyages forment la jeunesse


Après avoir passé quelques heures à mettre de l’ordre dans mes recherches et comblé pas mal de lacunes, je me suis amusé à regarder ce que donnaient les migrations de mes ancêtres du côté de ma grand-mère maternelle.

En effet, cette dernière est née à Alençon dans l’Orne et j’ai pu constater qu’elle était le fruit d’une union sartho-mayennaise ( !) puisque la quasi-totalité de ses ascendants paternels proviennent de la région d’Alençon, mais côté Sarthe (à part un ovni provenant de l’Orne)tandis que ses ascendants maternels sont originaires de la Mayenne avec quelques incursions en Bretagne.

Aussi, si je pose que la génération 1 est celle de mes enfants, l’image ci-dessous donne la répartition grossière des ancêtres paternels (en bleu) et maternels (en rose) de ma grand-mère maternelle à la génération 9, qui correspond en gros à des personnes ayant vécu entre 1750 et 1850.

Répartition des branches maternelle et paternelle - crédit ViaMichelin


On constate qu’il existe bien deux zones distinctes dans lesquels chaque branche a évolué. Il faudra attendre que mes arrières-grands-parents se rencontrent pour les relier … C’est pour cela que je me dis qu’il y a les Sarthois d’un côté et les Mayennais de l’autre !

Maintenant, quand on regarde en détail, on note une répartition assez équilibrée dans différentes paroisses, même si pour les Sarthois il y a une prédominance dans celle de Saint-Léonard-des-Bois et si pour les Mayennais, c’est la Baconnière qui prédomine. Cela montre que les gens se déplaçaient malgré tout pas mal, même si c’était sur de courtes distances. Et dans le cas présent, les causes de déplacement étaient les mariages.

Paroisses de la branche mayennaise à la génération 9 - crédits ViaMichelin

Paroisses de la branche sarthoise à la génération 9 - crédits ViaMichelin


En effet, j’ai constaté la chose suivante :
Sur les 7 couples sarthois (le huitième est inexistant car il aurait s’agit des parents de Charles François Décongé, né de père et de mère inconnus), seuls 2 couples sont formés de personnes de la même paroisse.
Même phénomène sur les 8 couples mayennais où seuls 3 couples sont formés par des personnes provenant de la même paroisse.

Si je vais davantage dans le détail de ces déplacements, je constate qu’il n’y a pas de prédominance quant à qui se déplace. En effet, dans les deux branches, il y a quasiment autant de future épouse que de futur époux qui s’est déplacé dans la paroisse de l’autre. Il faudrait creuser davantage le sujet, mais cela peut sans doute s’expliquer par les métiers exercés par ces personnes : ils étaient presque tous cultivateurs ou laboureurs. La terre travaillée pouvait donc provenir soit de la famille de l’épouse soit de celle de l’époux.

La seule véritable frustration tient à la présentation de ces résultats. En effet, s’il est possible de dresser une carte donnant la présence des ascendants pour une génération donnée, il serait sans doute beaucoup plus intéressant d’y apporter du dynamisme. C’est-à-dire réaliser une animation qui montrerait les mouvements de ces populations pour finir par converger à l’endroit où est née ma grand-mère maternelle.

On pourrait également imaginer une autre animation où génération après génération, la carte serait marquée des zones où les ascendants vivent, marques dont la dimension dépendrait du nombre de personnes. Cela permettrait de mettre en évidence les paroisses souches.

Mais je n’en suis pas là !

Pour le moment, cette petite étude réalisée sur une branche de ma famille m’a permis de voir que bien que proches géographiquement, deux sous-branches pouvaient rester pendant plusieurs générations sans se mêler. Il met également la lumière sur un autre phénomène que je suis entrain de mettre en évidence dans mes recherches : celui d’une certaine « endogamie sociale », terme sérieux pour désigner le fait que nos ancêtres étaient assez sensibles aux mésalliances. Après avoir découvert une dynastie de forgeurs à Saint-Etienne, j’ai trouvé (mais mes recherches ne font que débuter) une véritable dynastie de marchands dans la région de Laval, au point que de nombreux mariages font mention de dispenses pour consanguinité …

Et vous, avez-vous pu formaliser les déplacements de vos ancêtres ?

Pour aller plus loin : 




           

mercredi 14 août 2013

Chaque détail compte ...


J’aime la rigueur et la précision.

Aussi, lorsque j’ajoute un personnage à mon arbre généalogique, je m’assure au préalable que je dispose de tous les renseignements qui me confirment, sans ambiguïté, qu’il est à sa place. J’ai en effet trop souvent vu dans les sites de partage de généalogies des informations manifestement non contrôlées qui mènent à des aberrations. Ainsi, tel couple se mariant en 1658 a un enfant qui se marie lui en 1662 : et cela ne choque personne !

Bref, pour revenir à mon propos initial, je considère la généalogie comme une enquête (passionnante) où chaque fait doit être prouvé. Pour cela, il faut regarder les moindres détails des éléments qu’on a à sa disposition. C’est ce que je vais illustrer avec mon dernier « fait d’arme », le raccrochage de Pierre de Chalus, le sosa 3050 de mes enfants à René de Chalus et Perrine le Bourdais ses parents.



Au départ je ne disposais pas de grand-chose. En effet, la première mention que j’ai eue de Pierre de Chalus est au mariage de sa fille Jeanne avec Jean Tirouflet le 6 juillet 1730 à la Baconnière dans la Mayenne. Pour la partie qui m’intéresse, j’avais alors :

"Epousèrent solennellement en cette église, Jean Tirouflet, âgé de trente ans ou environ, fils de Simon Tirouflet, sieur de la Roderie et de défunte Perrine Gueriteau, assisté dudit Tirouflet son père et de Simon Tirouflet son frère et Damoiselle Jeanne de Chalus, âgée de vingt et six ou sept ans, fille de défunt Messire Pierre de Chalus, en son vivant sieur de la Motte et de défunte Jeanne Manceau, assistée de Pierre Secoué son beau-frère et de Jean Pierre de Romilly son cousin germain et ce après trois publications de bans ordinaires sans opposition ni empêchement, fait par nous vicaire soussigné, ce sixième juillet mil sept cent trente en présence de Laurent Houdayer, Pierre Ricoux, François Huslin et Jean Renoul, témoins de ce requis et soussignés."

Ainsi,  mon Pierre de Chalus était décédé en 1730, était titré Sieur de la Motte et était marié à Jeanne Manceau. Par ailleurs sa fille Jeanne était née vers 1703 ou 1704, probablement à la Baconnière.

En remontant aux actes de cette période, j’ai alors trouvé l’acte de baptême de Jeanne le 7 septembre 1703 :

"Jeanne, fille du mariage de Pierre de Chalus, écuyer, sieur de la Motte et de damoiselle Jeanne Manceau son épouse, est née en ce bourg le sept septembre mil sept cent trois.
Fut parrain François de Chalus, écuyer, sieur de Panloup, et marraine Perrine Manceau, et a en présence du père, tous lesquels ont signé fors la marraine qui a dit ne savoir signer, rayé trois mots nuls."

Chose intéressante, Pierre de Chalus était écuyer, c’est-à-dire noble. Cela m’ouvrait donc un champ intéressant car souvent, les familles nobles tenaient des archives familiales plus riches que les simples registres d’état-civil ou paroissiaux.

En me promenant sur la toile, je trouvais ainsi que Pierre de Chalus était le fils de René de Chalus, sieur de la Poupardière et de Perrine le Bourdais. Mais, comme je le disais en introduction, ma rigueur m’interdisait de prendre cette information pour argent comptant. Je voulais vérifier cette information par moi-même.

Me voilà donc parti pour trouver l’acte de mariage de Pierre de Chalus et de Jeanne Manceau car, me disais-je naïvement, une telle union devait nécessairement attirer le gotha local et donc fournir moult informations. Aussi quelle ne fut pas ma déception lorsque je découvris l’acte de mariage en date du 19 juillet 1694 :

"Epousèrent en cette église chacun de Pierre de Chalus, écuyer, Seigneur de la Motte et Damoiselle Jeanne Monceau, fille de Jean Monceau, Jeanne Perrier Sieur et Dame de la Hamelinais.
Les époux assistés des susdits père et mère et de Jean et Michel les Monceau ses frères et encore en présence de Messire Pierre Le Bourdais […] notaire et de […] sieur de la Fo[…], lesquels père et mère et les époux et les Michel Monceau ont dit ne signer ce enquis par nous vicaire soussigné ce dix neuvième juillet mix six cent quatre vingt quatorze."

Pourquoi diable, le curé de la Baconnière  n’a-t-il pas pris la peine de donner l’ascendance de Pierre de Chalus ? Me voilà donc coincé car je n’ai à cet instant aucune preuve de la filiation de Pierre de Chalus.

C’est ici que commence mon enquête qui ma pris près d’une année (avec des hauts et des bas …).

Pour commencer, je suis tombé sur un ouvrage publié en 1896 et écrit par le Comte de Chalus : « Une vieille maison de France – Du XIème siècle à la Révolution ». Cet ouvrage passionnant décrit toute l’histoire de la famille de Chalus depuis ses origines. Visiblement le Comte de Chalus (qui se trouve en fait être un de mes cousins …) a eu accès à des archives très intéressantes et riches.

J’ai donc naturellement cherché les informations qui pouvaient se ramener à mon Pierre de Chalus. Mais voilà, celui-ci étant manifestement un cadet et n’appartenant pas à la branche de l’auteur, il n’est pas mentionné … ou presque. En effet, à la page 23 de l’ouvrage on peut lire :

« Jean de Chalus, qui épousa plus tard Marie de Lisle, était né dans la paroisse de la Baconnière, diocèse du Mans, le 2 octobre 1661 ; il était fils d’écuyer René de Chalus, sieur de la Poupardière et de Perrine le Bourdais ;
Il épousa, le 26 juillet 1683, dans la (paroisse) commune de la Croixille du Désert, Madame Marie de Lisle ».

Mais cette dernière phrase portait un renvoi en bas de page indiquant :

« Jean de Chalus avait un frère, sieur de la Motte, époux de demoiselle Léziard, père de Maurice, sieur de la Motte, et d’Antoinette (…) »

Ainsi, mon Pierre de Chalus, sieur de la Motte serait le frère dudit Jean de Chalus, mais il serait époux d’une certaine demoiselle Léziard … Alors que le mien était le mari de Jeanne Manceau.

Il ne me restait donc qu’à repartir à la chasse aux informations, à commencer par la descendance de René de Chalus et de Perrine le Bourdais. De leur union en date du 23 novembre 1649 naquirent 9 enfants :
  • Renée, née le 5 février 1652 à la Baconnière
  • Pierre, né le 2 novembre 1653 à la Baconnière
  • René, né le 12 juillet 1656 à la Baconnière
  • Perrine, née le 10 avril 1659 à la Baconnière
  • Jean, né le 2 octobre 1661 à la Baconnière
  • Jeanne, née le 5 août 1664 à la Baconnière
  • Jacques, né le 6 janvier 1667 à la Baconnière
  • Antoinette, née le 17 janvier 1668 à la Baconnière
  • François, né le 18 octobre 1670 à la Baconnière

Je retrouve donc bien un Pierre de Chalus né en 1653 et le Jean dont il est parlé plus haut, né en 1661.

Le premier constat est que le Pierre de Chalus né en 1653 peut être celui que je recherche car sa date de naissance est compatible avec un mariage en 1694. Il aurait certes 41 ans, mais cela n’est pas impossible. Par ailleurs cet âge avancé serait peut-être le signe d’un mariage précédent dont il aurait été veuf.

Partons donc à la recherche de la fameuse union Pierre de Chalus et la Demoiselle de Léziard dont le Comte de Chalus parle dans son ouvrage.  Ici, je rends grâce à internet et à Geneanet car j’ai trouvé la trace d’une union entre ces deux personnes en 1681 à … Combourtillé en Ile-et-Vilaine ! Bon, la Baconnière était une paroisse frontalière, mais quand même. L’acte de mariage dit ceci :

"Ont été épousés Noble Pierre de Chalus, écuyer, sieur de la Motte de la paroisse de la Baconnière, province du Bas Maine et Demoiselle Moricette Leziart de la paroisse de Combourtillé, par moi maître Pierre Le …, prêtre de ladite paroisse qui leur ai administré la bénédiction nuptiale en ladite église après les proclamations faites sans opposition et selon les formes de notre mère la Sainte Eglise ga… en présence de Noble Homme Mathurin et Julien Leziart et Jean Johachim Denis Forest qui ne signe, le vingt quatrième jour de mai mil six cent quatre vingt un."

Bon, même si je tenais la preuve que Pierre de Chalus s’était marié deux fois : en 1681 avec Moricette Léziart et en 1694 avec Jeanne Manceau, je n’avais toujours pas d’information sur sa filiation autre que celles données dans un bas de page d’un livre écrit en 1896 …

Justement, le livre en question parle du mariage de Jean de Chalus avec Marie de Lisle en 1683. Allons donc voir à la Croixille : rien … Et à la Baconnière :

"Epousèrent solennellement en cette église suivant le certificat de Maître Mathieu Bigot, prêtre curé de la Croixille en date du vingt et sixième jour de juillet l'an mil six cent quatre vingt trois chacun de messire Jean de Chalus, écuyer, sieur de la Poupardière, âgé de vingt et trois ans ou environ, fils de défunt Noble René de Chalus et Perrine le Bourdais, ses père et mère, demeurant en la maison seigneuriale de la Rangère, paroisse de ladite Croixille et chacune de Marie de Lisle, veuve du défunt Julien Breteau, sieur de la Minochère, fille de Gilles de Lisle et de Catherine Salmon, ses père et mère, âgée de vingt et huit ans ou environ, demeurant au lieu de la Cocheterie de cette paroisse de la Croixille, en présence de Noble Pierre de Chalus, écuyer, sieur de la Motte, frère de l'épousé, de Pierre Anjuère, sieur de la Place, beau-frère dudit épousé, de Hadouin Gouffé, sieur de la Maisonneuve, beau-frère de l'épousée, de Jean le Bourdais l'aîné, sieur de la Bourganière, grand père de l'épousé, lesquels époux, Pierre de Chalus, Pierre Anjuère, Hadouin Gouffé, Jean le Bourdays ont signé les présentes et ladite Renée de Lisle a dit ne savoir signer
Fait le vingt et neuvième jour de juillet l'an mil six cent quatre vingt trois par nous vicaire de cette paroisse soussigné.
Raturé un mot nul"

Cela n’est pas le Graal, mais ça y ressemble : en effet, on a l’information qui manquait, à savoir que Jean de Chalus, sieur de la Poupardière et fils de René de Chalus (dont il avait hérité du titre et des terres) et de Perrine le Bourdais avait un frère Pierre de Chalus, sieur de la Motte. Ainsi, mon Pierre de Chalus était bien le fils de René de Chalus et de Perrine le Bourdais !

Pour compléter cette information, une autre est arrivée concernant le mariage de la sœur de Pierre de Chalus, Antoinette avec Jean de Romilly, le 27 novembre 1697, à la Baconnière.
Jusque là, rien de fondamental. Sauf que de leur union naîtra un certain Jean Pierre de Romilly. Or c’est précisément ce Jean Pierre de Romilly qui est cité comme témoin dans le mariage de Jeanne de Chalus, fille de Pierre de Chalus et Jeanne Manceau, avec Jean Tirouflet le 6 juillet 1730. Plus encore, Jean Pierre de Romilly est dit cousin germain de Jeanne de Chalus. Ce qui démontre que le père de Jeanne de Chalus est le frère d’Antoinette de Chalus et donc que « mon » Pierre de Chalus est bien celui qui est né en 1653 de l’union de René de Chalus, écuyer et sieur de la Poupardière et de Perrine Bourdais.

Voilà.

J’ai donc pu prouver la filiation de Pierre de Chalus en dépit d’un manque d’information dans ses actes de mariage, en prouvant qu’il était le frère d’enfants de René de Chalus et Perrine le Bourdais. D’ailleurs, pour la petite histoire, Jeanne Manceau décèdera le 5 octobre 1707 et Pierre de Chalus se mariera une troisième fois le 15 janvier 1709 à Saint-Hilaire-des-Landes avec Gilonne de la Touche : là encore aucune filiation ne sera mentionnée …

Quand on y regarde bien, les éléments qui m’ont permis de prouver cette filiation sont :
-    Une note en bas de page sur l’histoire de la famille de Chalus
-    Une mention de fratrie dans l’acte de mariage de son frère
-    Une mention de cousinage dans l’acte de mariage de sa fille

Quand on dit que chaque détail compte …


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Pour aller plus loin :

           

mardi 6 août 2013

Un gruyère généalogique


Je le disais récemment, les vacances sont un moment privilégié pour se poser et faire un point sur ses recherches. Un point parfois rendu nécessaire par l’absence de connexion internet ou l’impossibilité de passer quelques heures dans des archives municipales ou départementales du fait de leur éloignement.
Dans mon cas précis, je me trouve effectivement dans une maison de vacances située dans une région où ni ma famille ni ma belle-famille n’ont de racines et où le seul accès internet digne de ce nom est sur une place à proximité du syndicat d’initiative … Que faire dans ce cas ? Ce que je disais précédemment : faire un point sur mes recherches !

J’ai donc ouvert mon logiciel de généalogie pour explorer mon arbre afin de voir où il en était …



Et c’est alors que j’ai découvert que mon arbre généalogique était complètement mité. Pas miteux, mais mité : poussé par certaines découvertes, j’ai avancé dans certaines branches sans tenir compte de certaines pousses prometteuses ou en négligeant (à ma grande honte) de transcrire certains actes.

Le résultat est affligeant : des pans entiers vierges encadrés par des branches bien pansues.

Ce gruyère généalogique doit donc être traité avec méthode. Mais c’est là où je réalise (alors que je le sais parfaitement …) qu’il est beaucoup plus long d’identifier les trous dans sa généalogie que de démarrer les recherches sur une branche. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il faut reprendre les données connues de tous ses ancêtres, une par une et s’assurer que tout figure : actes retranscrits, fratries, etc..

S’il manque quelque chose, il faut alors le noter ainsi que les indices qu’on a à sa disposition. Par exemple, le mariage de tel ancêtre manque, mais je sais qu’il a dû avoir lieu dans telle fourchette de dates et vraisemblablement dans tels lieux possibles.

Heureusement Excel est là pour m’aider. C’est ainsi que j’ai pu constater à quel point j’avais traité de manière parfaitement inégale mes ascendants. Ces quelques chiffres qui suivent l’illustrent sans peine. Pour le détail, les chiffres partent des branches issues de mes grands-parents et de ceux de mon épouse, autrement dit, celles partant des sosa 8 à 15 de mes enfants, et sont calculées jusqu’à la génération 9 :
  • pour les ascendants du sosa 8 : 8 ancêtres identifiés sur 32, dont 2 complets
  • pour les ascendants du sosa 9 : 32 ancêtres identifiés sur 32, dont 17 complets
  • pour les ascendants du sosa 10 : 12 ancêtres identifiés sur 32, dont 1 complet
  • pour les ascendants du sosa 11 : 30 ancêtres identifiés sur 32, dont 11 complets
  • pour les ascendants du sosa 12 : 4 ancêtres identifiés sur 32, dont 1 complet
  • pour les ascendants du sosa 13 : 0 ancêtres identifiés sur 32
  • pour les ascendants du sosa 14 : 24 ancêtres identifiés sur 32, dont 2 complets
  • pour les ascendants du sosa 15 : 12 ancêtres identifiés sur 32, dont 3 complets
La branche du sosa 13 correspondant à celle de la grand-mère paternelle de mon épouse qui provient d’un village de l’Aude … J’en saurai donc davantage l’hiver prochain, si les AD de ce département tiennent leurs promesses.

Mais, à part ce cas, dans les autres branches, j’ai relevé un grand nombre de trous : données incomplètes, branches non étudiées, actes non retranscrits. Bref, un sacré désordre, et surtout, derrière une apparence d’arbre sérieux, pas mal de manques …

Je profite donc de ces vacances pour noter scrupuleusement ce qu’il me reste à faire tout en sachant que l’objectif n’est pas nécessairement de remonter le plus loin possible sur une branche sinon on risque tout simplement d’oublier les autres. Mais qu’il est bien d’asseoir sa généalogie sur la base la plus large qui soit pour augmenter ses chances de découvrir ses ancêtres.

Il s’agira donc de dépouiller systématiquement les registres ou toutes les sources d’information pour disposer du maximum de données.

Ce travail de mise en place d’une « to do list », ou d’une liste de choses à faire comme on dit en bon français est certes fastidieux mais a le double avantage de ne nécessiter aucune liaison internet et surtout de passer en revue toutes ces pousses sans en oublier une seule. C’est à mon avis le seul moyen pour avancer de manière efficace dans les longues soirées d’hiver …


Et vous, avez-vous aussi un arbre en forme de gruyère ?
 
Pour aller plus loin :