mardi 25 juin 2013

La Caverne d'Ali Baba suite - Du rêve à la réalité


Comme je l'écrivais il y a quelques temps, je devais participer au déménagement de la maison où logeait ma grand-mère maternelle avant qu'elle ne soit placée dans une maison de retraite, son niveau de dépendance étant devenu trop élevé ...

Ce déménagement a eu lieu pour ma part ce week-end et je dois dire que les quelques heures que j'ai passées dans cette maison ont dépassé mes espérances les plus folles. J'ai en effet découvert des documents dont j'ignorais totalement l'existence comme une collection complète de journaux datant de la seconde guerre mondiale où on pouvait revivre jour après jour la progression de l'armée allemande puis sa débâcle !

J'ai également pu récupérer une collection entière de livres de droit et de notariat appartenant à mon arrière-arrière-grand-père qui était clerc de notaire ainsi que divers ouvrages anciens dont la vraie valeur est qu'ils ont été feuilletés un jour par mes ancêtres.

Mais ce sont surtout des dizaines de documents de toutes sortes : anciens tickets de rationnements, cartes d'identité, notes manuscrites, courriers, photographies, etc. qui m'ont le plus marqués.

Parmi tous ces documents j'ai retrouvé un grand nombre d'informations sur le sosa 47 de mes enfants, Euphrasie Zoé Alexandrine Trochon.

Euphrasie Trochon était la fille de Jean Baptiste Trochon, natif de Changé en Mayenne et de Mathilde Ténestine Pauline Jouet, originaire de la Baconnière, également en Mayenne. Jean Baptiste Trochon et Mathilde Ténestine Pauline Jouet se sont mariés le 14 août 1853 à la Baconnière et de cette union est née Euphrasie le 8 décembre 1861.

Déjà à l'époque de son mariage Jean Baptiste Trochon exerçait la profession de Boulanger à Laval et c'est donc tout naturellement que leur fille y est née. Cela explique aussi sans doute pourquoi elle y a fait ses études.
  
Parmi les documents que j'ai retrouvés, figure un "cahier de romances" tenu par Euphrasie Trochon, en 1873, alors qu'elle n'avait que 12 ans !

Cahier de Romance d'Euphrasie Trochon


Elle avait une écriture remarquable et fine et je pense qu'elle devait adorer la musique et chanter car ce cahier ne comporte pas moins de 59 romances de différentes longueurs. Ce cahier datant de 1873 indique également qu'elle était scolarisée au lycée Haute Follis de Laval, là où ses parents travaillaient, mais chose étonnante, elle indique sur la page de garde la mention manuscrite "La Baconnière, Mayenne". La Baconnière est la terre de ses ancêtres, les de Chalus, dont j'ai eu l'occasion de parler à plusieurs reprises, et de qui elle descendait par sa mère.


Une des romances d'Euphrasie Trochon

Ce qui est étonnant, c'est que dans ce cahier, j'ai trouvé des petites feuilles manuscrites sur lesquelles étaient écrites des petites devinettes avec leurs réponses ... Je ne peux résister au plaisir de vous transcrire une qui, je le rappelle, date de 1873 :
Q : Deux hommes sont au bord de la rivière, Pincemi et Pincemoi. Pincemi tombe à la rivière, qui est-ce qui reste ?
R : Pincemoi !
Cela ne vous rappelle rien ? Pour ma part je ne pensais pas que cette blague était aussi ancienne ...

Pour en revenir à sa scolarité, il faut savoir qu'à l'époque, le Lycée Haute Follis était en fait un pensionnat tenu par des religieuses qui préparaient les élèves aux brevets d'enseignements primaires. Donc, certes l'école était obligatoire, mais les parents de la petite Euphrasie l'avait placée dans un des meilleurs, si ce n'est le meilleur pensionnat de la région.

J'ai également trouvé une photographie de cette même Euphrasie Trochon qui devait dater de l'époque de son mariage, c'est-à-dire vers 1892. En tout cas, sur cette photographie elle doit avoir entre 25 et 30 ans, et je dois dire que c'était une très belle femme ! Bon d'accord, je ne suis pas objectif, mais regardez la photographie et admettez qu'elle avait beaucoup d'élégance.

Euphrasie Trochon (1861-ap1896) vers 1890


Enfin, dans les documents lui appartenant, il y avait également des partitions. Et je dois dire que ce qui m'a le plus ému c'est d'entendre mon fils aîné en jouer une au piano. Mon fils qui a presque le même âge que son arrière-arrière-arrière-grand-mère au moment où elle les apprenait et qui les a jouées 140 ans plus tard !

Euphrasie Trochon se mariera avec Eugène François Girault, de 16 ans son aîné, le 18 septembre 1892 et de leur union ne naitra qu'une fille, Marie Eugénie Mathilde Girault, mon arrière-grand-mère !


J'aurai l'occasion de partager les autres trouvailles que j'ai faites et qui m'ont fait plonger dans l'histoire de France de ces 150 dernières années avec d'autant plus d'émotion que les acteurs sont de ma famille. Mais jamais je n'aurais pensé que je pourrais un jour toucher de manière aussi concrète à mon histoire familiale.

Et vous, avez-vous des documents de cette nature (photographies, manuscrits, etc.) pour vos ancêtres ?

Pour aller plus loin :


           

mardi 18 juin 2013

Merci Jeanne !


Lorsqu'on avance dans ses recherches généalogiques, on tombe parfois sur des impasses. Alors on se dit qu'on regardera ça demain, mais les jours passent et on n'y revient pas. En fait on est passé à autre chose.

Puis, comme après avoir parcouru le monde, on retombe sur son point de départ, parfois délaissé plusieurs mois en arrière et on recommence à zéro. C'est alors que le destin, la chance, ou autre chose encore, nous récompense de notre persévérance. Mais il peut prendre des formes étonnantes.



C'est ce qui m'est arrivé avec l'ascendance de Françoise Mellier, le sosa 185 de mon fils aîné.
Françoise Mellier est née à Placé dans la Mayenne le 14 décembre 1765, une dizaine d'année avant la fin du règne de Louis XV. Son acte de naissance m'a indiqué son ascendance, à savoir qu'elle était fille d'Etienne Mellier et de Françoise Anjuère.

Mais, autant j'ai pu remonter assez facilement du côté de la mère jusqu'à Pierre Anjuère, né vers 1623 à Placé, autant du côté Mellier je suis tombé sur l'impasse dont je parlais en introduction.

Je ne trouvais ni mariage ni naissance d'Etienne Mellier sur la paroisse de Placé.

J'aurais certes pu pratiquer la technique de l'Escargot, mais le courage m'ayant abandonné, je passai à autre chose. Mais quelques mois plus tard, me revoilà sur la paroisse de Placé, bien décidé à résoudre mon cas Etienne Mellier.

Je décidai donc de lire les BMS de Placé depuis 1761 car les archives numérisées de la Mayenne proposent :
  • la période 1761-1768 (côte 132/E10)
  • la période 1769-1776 (côte 132/E11)
  • la période 1777-1785 (côte 132/E12)

Dès le début, j'ai découvert que le couple formé par Etienne Mellier et son épouse Françoise Anjuère était pour le moins prolifique puisque entre 1761 et 1779, j'ai relevé pas moins de 12 enfants ... Malheureusement, seulement 5 passeront les 3 ans, la plupart des décès ayant lieu dans les premières semaines de vie (ce qui est conforme aux statistiques de mes propres recherches, faisant de cette famille, une famille dans la norme, hélas pour eux ...)

Mais, le vrai bonheur est arrivé lorsque j'ai trouvé l'acte de naissance de Jeanne. Cette petite fille est née le 15 mai 1777 et, même si elle est décédée le 4 juin suivant, à presque 3 semaines, sa courte existence m'a permis de résoudre mon problème.

Lisez plutôt :

"Le seize de mai mil sept cent soixante dix sept, je prêtre vicaire soussigné, ai baptisé Jeanne, née d'hier, fille du légitime mariage d'Etienne Melier, closier et de Françoise Angevaire, ses père et mère, épousés en l'église d'Alexain, le père originaire de Saint Germain d'Anxure, la mère originaire de la Bigotière.Ont été parrain Julien Gandais, closier et marraine Jeanne Angevaire, épouse de Marin Devaux, closier, qui ainsi que le père présent ont déclaré ne savoir signer, enquis."
Ce curé note en effet rien moins que la paroisse d'origine des parents et celle de leur mariage ! Sans doute n'était-il pas de Placé et voulait donc noter ces informations pour plus tard, ou tout simplement était-il très rigoureux et se sentait obligé de noter ces informations très précieuses pour les généalogistes futurs ...

Toujours est-il qu'à part l'orthographe du nom de famille de la mère (Anjuère est devenu Angevaire) c'est un acte de naissance parfait comme on aimerait en avoir plus souvent !

Vérification faite, j'ai d'ailleurs trouvé l'acte de mariage d'Etienne Mellier avec Françoise Anjuère le 29 novembre 1759 à Alexain ... Entre parenthèses, si je n'avais pas été aussi pressé de vérifier cette information, j'aurais pu éviter de fouiller trop longtemps les archives paroissiales d'Alexain antérieures à 1761 car Jeanne a eu un petit frère Pierre (qu'elle n'a évidemment pas connu), qui est né le 28 avril 1779. Et dans l'acte de naissance de ce dernier, le même curé a précisé que ses parents s'étaient mariés à Alexain il y a environ 20 ans !

Un grand merci donc à ma 4ème arrière-grand-tante de m'avoir aidé à retrouver la trace de ses grands-parents !

Si on devait trouver une morale à cette histoire, je dirais que le relevé et l'analyse systématiques des frères et soeurs d'un ancêtre peuvent permettre de dénouer bien des énigmes ...

Et vous, avez-vous au de tels signes du destin dans votre généalogie ?

Pour aller plus loin : 


           

mardi 11 juin 2013

Quand la mythologie s'en mêle


Il y a quelques années, j'ai eu le loisir d'étudier la mythologie grecque et j'ai immédiatement été étonné de constater que si les Dieux du panthéon étaient craints par les hommes de cette époque, ils n'en avaient pas moins des comportements très humains. Un peu comme si les hommes les avaient faits à leur image ...

Et puis, j'ai également réalisé à quel point les Grecs étaient des gens rationnels et avaient essayé de tout comprendre et de tout mesurer. Un peu comme s'ils avaient voulu maîtriser l'univers qui les entourait.

Leurs mythes correspondaient à cet état d'esprit et je m'étais juré un jour de réaliser une généalogie des Dieux grecs. Après tout, les différentes histoires qui les mettaient en scène ne parlaient-ils pas de mari et de femme, de fille et de fils ?

Nyx - Déesse de la Nuit


Enfin, phénomène très intéressant : dans une généalogie "humaine" classique, on part de soi pour remonter vers ses ancêtres. Ici, on part des dieux fondateurs pour trouver leurs descendants ! De quoi s'amuser un peu !

Voici donc une ébauche, de ce que j'ai pu trouver dans mes différentes lectures ...

1) Au commencement, le ciel et la terre

Le but de cet article est de faire simple.

Je ne parlerai donc pas du Chaos originel ayant engendré des déesses comme Nyx (déesse de la Nuit) ou des dieux comme Erèbe (dieu des Ténèbres), car cela nous mènerait trop loin ... Sachez seulement que Nyx et son frère Erèbe ont eu deux enfants ensemble (Ether et Héméra) avant que Nyx ne se mette à avoir 11 enfants toute seule dont Charon, Hypnos ou Thanatos pour les plus célèbres ...

Projetons-nous à une époque où des proto-dieux ont émergés du Chaos.

Comme dans beaucoup de mythes anciens, tout commence alors par l'accouplement d'un principe masculin et d'un principe féminin. Pour les Grecs, ce furent Ouranos (le ciel) et Gaïa (la terre).

Ouranos et Gaïa ont 12 enfants, les Titans qui sont des géants correspondant aux principes généraux régissant notre monde. Ces 12 enfants sont répartis équitablement en 6 garçons et 6 filles (bravo pour la parité !) :
  • Océan, le père des fleuves et des Océanides
  • Cronos, qui préside au temps
  • Coéos, qui préside le Zodiaque
  • Hypérion
  • Japet
  • Crios
  • Mnémosyne, déesse de la mémoire
  • Phébé, qui est représentée par la Lune et qui se mariera avec son frère Coéos
  • Rhéa, déesse de la fertilité et qui se mariera avec son frère Cronos
  • Théia qui se mariera avec son frère Hypérion
  • Thémis, déesse de la Justice, qui se mariera avec son neveu Zeus
  • Thétys, qui se mariera avec son frère Océan
Japet, Cronos et deux de leurs frères conspirent contre leur père Ouranos et lui tendent un piège : lorsqu'il rejoint sa femme, ils l'emprisonnent et Cronos le châtre avec une faucille. Ainsi, Cronos, remplace-t-il son père à la tête des Dieux.

Après cet acte symbolique, l'ère des Titans peut réellement commencer et ils commencent à avoir à leur tour une descendance.

2) Puis vinrent les Titans

Océan est le père des Fleuves et des Océanides. De son union avec sa soeur Thétys, naîtra une fille nommée Métis, dont le nom signifie Prudence. Ce sera la première épouse de Zeus son cousin germain.

Cronos, époux de sa soeur Rhéa a six enfants. Mais, de peur qu'il ne lui arrive la même chose qu'à son père, il décide de tous les dévorer. C'était sans compter sur l'instinct maternel de Rhéa qui cache le petit dernier, un dénommé Zeus !

Hésiode et les anciens ne nous en disent pas beaucoup sur la descendance de Crios, en revanche, on sait qu'Hypérion aura 3 enfants avec sa femme et soeur Théia : Hélios (le soleil), Séléné (la lune) et Eos (l'aurore)

Quant à Coéos et Phébé, ils auront au moins une fille nommée Léto qui sera séduite par son cousin germain Zeus.

Japet enfin, aura 4 fils dont le géant Atlas.

Côté filles, il semble que Mnémosyne, éternelle adolescente, n'ait pas eu de descendance. D'une manière générale d'ailleurs les auteurs grecs ne semblent pas s'intéresser à la descendance des filles d'Ouranos et de Gaïa, sauf à celles qui se sont mariées avec leur frère.

L'exception est Rhéa qui épouse en secondes noces son neveu et fils Zeus.

3) Le Panthéon prend forme

Comme dans toute généalogie descendante, on fait vite face à un grand nombre de personnages. Dans le cas présent, ce principe s'applique également, rendu encore plus complexe par une très forte endogamie et un viol permanent du droit canon (désolé pour l'anachronisme) : les mariages entre frères et soeurs ou entre oncle et nièce ne se comptent plus, sans compter les enfants adultérins ...

Prenons les principaux personnages.

Il semble pour commencer que la manie que Cronos avait de dévorer ses enfants, se soit rapidement arrêtée car on compte plusieurs frères et soeurs de Zeus. Parmi eux se trouve Héra, épouse officielle de son frère Zeus qui était extrêmement jalouse des aventures de son divin mari avec toutes les femmes (déesses ou mortelles) qui passaient à sa portée.

Toutefois, de leur union naquirent 4 enfants (2 garçons et 2 filles) :
  • Arès, le dieu de la Guerre
  • Hébé, la déesse de la Jeunesse
  • Héphaïstos, le dieu du Feu
  • Ilithye, la déesse protégeant des accouchements
Zeus, coureur de jupons invétéré a eu une nombreuse descendance illégitime mais non moins prestigieuse, puisqu'on y trouve :
  • Athéna, dont la mère Métis était la fille d'Océan; elle est donc petite-fille d'Ouranos par sa mère et par son père puisque Zeus était le fils de Cronos, lui-même fils d'Ouranos et de Gaïa
  • Dyonisos, dont la mère Sémélé est une princesse Thébaine
  • Hermès, dont la mère Maïa était la fille d'Atlas; il est donc arrière-petit-fils de Japet, frère de Cronos, son grand-père paternel (vous suivez ?)
  • Arthémis, dont la mère Léto est la fille de Coéos et de Phébé; elle est donc l'arrière-petite-fille d'Ouranos par sa mère et ... par son père puisque Zeus est le fils de Cronos. Elle a donc une seule paire d'arrière-grands-parents ...
  • Appolon, qui est le frère jumeau d'Arthémis.


On notera que Hermès eût lui aussi une descendance prestigieuse en ayant pour enfants:
  • Hermaphrodite, un être bisexué
  • Eros
  • Pan
Une descendance très orientée vers le sexe et ses plaisirs ...


4) Pour conclure, provisoirement

On pourrait continuer des heures à décrire les descendances de ces dieux grecs, mais il est toutefois nécessaire de faire une pause pour pouvoir souffler un peu face à cet imbroglio d'unions plus ou moins légitimes ...

Pour cela, Zeus est champion toutes catégories. En exagérant à peine, ou pourrait dire qu'il a eu des enfant avec presque toutes les femmes de sa famille : soeurs, tantes, nièces, etc. Presque aucune ne lui a échappé. On comprend la jalousie maladive d'Héra !

Ensuite, on peut dire que les Grecs, qui comme je le disais plus haut, étaient des gens très rationnels, voulaient absolument tout expliquer, c'est je pense la raison pour laquelle chaque Dieu de l'Olympe avait sa propre généalogie.

J'engage donc toutes celles et tous ceux qui butent sur un ancêtre ou ne comprennent pas bien les liens qui semblent exister entre deux personnages de leur famille à faire un petit tour dans la généalogie des Dieux Grecs. Vous verrez alors ce qu'une généalogie compliquée veut dire !


Et vous, qu'en pensez-vous ?

Pour aller plus loin :
           

mardi 4 juin 2013

Pourquoi s'intéresser à la généalogie ?


La lecture des différents réseaux sociaux sur lesquels je passe un peu de temps montre que beaucoup de gens ont un réel intérêt pour la généalogie. Il paraît même qu'il y a des salons qui sont consacrés à ce thème ;-) !

Comment se fait-il qu'à notre époque, où on pense davantage à consommer rapidement des produits ou des services, un grand nombre de personnes acceptent de passer des heures derrière un écran ou devant des documents à peine lisibles pour y découvrir la trace fugace d'un ancêtre ?

Pourquoi un tel engouement pour une discipline jadis réservée à une élite et dont le but était uniquement destiné à prouver à tout un chacun qu'on avait hérité son titre (et les avantages associés ...) de tel écuyer ou comte ?

Je n'ai évidemment pas de réponse complète mais quelques pistes de réflexion que je désire partager.

1) Un arbre a besoin de racines

Même si les progrès de la science ont réussi à faire pousser des salades ou des fraises hors sol, on a toujours besoin de terre pour qu'un chêne puisse grandir et s'épanouir. D'un côté on a donc des fruits et légumes consommés rapidement, d'un autre un arbre qui verra passer imperturbablement des générations d'humains.

On a donc besoin de racines pour s'ancrer dans ce monde : c'est toujours important de savoir d'où on vient. J'en veux pour preuve le fait même qu'on parle de "racines" pour définir notre ascendance. Et cette volonté farouche qu'ont les enfants abandonnés ou adoptés de retrouver leur origine "biologique". On sent donc confusément qu'il y a un lien fort entre le fait d'avoir des "racines" et vivre !

2) Qui sommes-nous réellement ?

Quand on plonge à la recherche de ses ancêtres, on peut faire des découvertes étonnantes : untel découvrira un ancêtre africain, un autre que des français de Bretagne, un autre encore une multitudes de pays d'origines. Sans parler des religions : j'ai connu au Liban un musulman chiite dont le grand-père paternel était chrétien maronite, la grand-mère paternelle musulmane chiite, le grand-père maternel musulman sunnite et la grand-mère maternelle orthodoxe !

N'en déplaise à certains radicaux, l'humanité est universelle et plonger dans notre passé nous permet de réaliser de manière très concrète notre appartenance à la race humaine, sans se limiter aux frontières ou aux différences de croyances.

3) L'histoire n'existe pas que dans les livres

Je me trompe peut-être, mais il me semble que le fait de faire des recherches généalogiques mène un jour ou l'autre à plonger un peu plus dans l'histoire. En effet, pour en savoir plus sur nos ancêtres, il est très important de mieux comprendre le contexte dans lequel ils ont vécu : quelles guerres ils ont connues, quel souverain ils ont eu, etc..

Je crois que les gens qui font de la généalogie aiment l'histoire car c'est une des rares disciplines qui peut faire rêver. Et en ces temps de crise, il est important de rêver !

4) La vie de nos ancêtres nous permet de relativiser

Qui n'a jamais découvert des fratries décimées en quelques mois par une épidémie ? Qui n'a jamais trouvé parmi ses ancêtres un homme remarié car veuf de sa jeune épouse morte en accouchant d'un enfant mort-né ?

La vie était dure en Europe il y a quelques siècles. Que dis-je : cruelle et terrible. Aussi, quand on se plaint de l'augmentation du prix de l'essence, pensons à nos ancêtres qui devaient émigrer tout simplement pour ne pas mourir de faim, au sens strict du terme !

5) Une histoire sans fin

On peut certes finir par trouver presque tous ses ancêtres trouvables, c'est-à-dire ceux pour lesquels des traces écrites existent. Mais est-on sûr d'avoir tout fouillé ou exploré ? Et puis, une fois ce travail effectué,on peut s'attaquer aux villages, aux fratries de nos ancêtres.

La liste est non exhaustive et si on veut, on peut y passer sa vie ! Voilà sans doute l'explication du succès de la généalogie : c'est sans fin, presque gratuit et on peut y chercher ce qu'on y veut. C'est donc une discipline adaptée finalement à tout le monde. Et puis on y va au rythme où on veut : pas d'obligation, pas de stress (quoi que ...).

Bref, quelque chose qui va à l'encontre de notre vie de tous les jours !


Et si, finalement la généalogie n'était pas la meilleure façon de comprendre notre monde en le regardant par son passé, à son rythme, sans notion de rentabilité ?

Qu'en pensez-vous ?

Pour aller plus loin :