vendredi 31 août 2012

Nos ancêtres avaient la bougeotte !



A l'heure où les moyens de communication et de locomotion ont considérablement réduit les distances, nous avons l'impression que nos ancêtres étaient des personnes statiques, ne bougeant jamais de leur village, autrement que pour aller au marché dans le village voisin !


Evidemment, c'est une idée fausse !

Les voies de communication


Pour simplifier, on peut dire que sont les Romains qui ont créé le premier réseau routier digne de ce nom.
Le problème est qu'après la chute de l'Empire, les routes se sont dégradées car elles étaient non entretenues.
Les dalles constituant les routes pouvaient être réutilisées et au final, les voies romaines qui avaient fait la fierté de l'Empire se sont rapidement réduites à des chemins boueux et presque invisibles.
Ce phénomène étant renforcé par le système féodal qui favorisait l'autarcie.

Ce n'est qu'au XVIIIème siècle, sous l'impulsion de Colbert puis de Turgot, la reconstruction de routes dignes de ce nom reprît.

On trouve même en 1720 un arrêté royal qui ordonne la plantation d'arbres le long des routes principales. Ce sont peut-être là les ancêtres de nos routes départementales ou nationales bordées de platanes ...

Ce n'est que plus tard, et finalement très récemment, que la route telle qu'on la connaît aujourd"hui commence à apparaître puisque l'invention du revêtement lisse date du XIXème siècle.
Puis, comme tout ce qui concerne notre civilisation, l'apparition et le développement de l'automobile a contribué à accélérer le développement du réseau routier.


Les moyens de transport


La qualité des routes ne permettaient que deux modes de déplacement au moyen-âge :
  • le cheval
  • à pieds
On aura compris que le déplacement à cheval était limité à ceux qui en possédaient un, c'est-à-dire, les nobles, les seigneurs et les bourgeois aisés. Les autres se contentaient de la marche à pieds.
Les chemins étant de très mauvais qualité et la police n'existant pas, les agressions étaient fréquentes et les déplacements très risqués !

Il pouvait également y avoir les voies fluviales qui étaient utilisées, mais cela l'était principalement pour les marchandises. Seuls quelques bacs permettaient la traversée des fleuves.

Vers la fin du XVIème siècle, donc sous le règne des premiers Bourbons, apparaît un réseau de coches qui relient Paris aux grandes villes de province, mais il faut encore compter une dizaine de jours pour relier Paris à Lyon ...

C'est sous le règne de Louis XIV qu'apparaissent les premières carosses, puis sous celui de Louis XV que se développent les diligences. On a du mal à imaginer aujourd'hui ce qu'étaient les diligences, mais quand on pense qu'elles pouvaient emporter 16 voyageurs, avec leurs bagages, qu'elles étaient munies de compartiments ...

Ce n'est que le chemin de fer qui les remplacera.

Les mouvements de personnes


Les personnes des siècles passés avaient parfois de bonnes raisons de se déplacer :
  • pour le commerce : de nombreux artisans avaient développé également une activité commerciale, plus lucrative. C'est ainsi qu'un de mes ancêtres, forgeur de fiches à St Etienne au milieu du XVIIème siècle est allé jusqu'à Paris pour vendre ses fiches aux maîtres d'oeuvres en charge des chantiers de l'aristocratie de la capitale.
  • pour des raisons économiques : pour les moins aisés de nos ancêtres, il était difficile à plusieurs de vivre sur la même terre que ses parents. Aussi, les cadets partaient-ils souvent  l'aventure. C'est ce qui peut expliquer les nombreux "journaliers" (qui se faisaient payer du travail de la journée) qui rencontraient des jeunes filles dans d'autres villages que leur lieu d'origine.
  • pour des raisons de métier : les jeunes qui partaient en apprentissage devaient parfois se déplacer loin de chez eux, et évidemment ne rentraient pas souvent. Et, comme pour les "déplacés" économiques, ils pouvaient rencontrer l'âme soeur chez leur maître et s'y fixer ...
  • pour des raisons politiques : durant les périodes troubles des guerres ou des mouvements révolutionnaires, il était parfois nécessaire à certains de nos ancêtres de se faire oublier et de changer d'air ...
  • pour des raisons militaires : la guerre pouvait soit pousser à des déplacements de population (on le voit encore malheureusement dans le monde), mais pouvait également conduire certains prisonniers à rester sur place une fois la guerre terminée et faire souche. J'ai un de mes ancêtres Joseph MENERAT qui natif d'Allemagne a été fait prisonnier pendant les guerres de la jeune République Française et a fini par rester dans l'Oise où il a épousé mon aïeule !
  • pour des raisons parfois inconnues ... : et oui, parfois, certains de nos ancêtres ont bougé de manière importante. J'en veux pour preuve Pierre Joseph LECLERC qui, sous le règne de Louis XV, a quitté Beauvais pour s'établir à St Etienne ... A ce jour, j'ignore totalement la raison qui l'a poussé à traverser la France !

Comme on le voit, nos ancêtres bougeaient donc beaucoup et ce malgré des conditions de voyage parfois compliquées et on a du mal aujourd'hui, nous qui prenons la voiture pour aller chercher du pain dans l'hypermarché du coin, qu'il y a quelques centaines d'années, nos ancêtres faisaient parfois 20km à pied pour aller au marché !

Et vous, avez-vous des anecdotes à raconter au sujet de vos ancêtres et de leurs déplacements ?

Pour aller plus loin :
      

Cousins-cousines quand les mariages nécessitent des dispenses ...

A l"époque de l'Egypte ancienne, il n'était pas rare que l'on assiste dans les familles royales à des mariages entre frères et soeurs. L'idée était de garder la pureté de la lignée, mais ce que les Egyptiens n'avaient pas forcément compris, c'est que les pathologies et les déficiences se multipliaient d'autant, d'où des disparitions de dynasties assez importantes.


Les humains se sont assagis et ont ensuite interdit les mariages entre frère et soeur, autorisant, sous certaines conditions les mariages entre cousins germains.
Là encore, l'idée était de conserver un patrimoine au sein d'une même famille.

Le droit s'en est ensuite mêlé, mais il faut distinguer le Droit Canon du Droit Civil.

Petit rappel.

Le Droit Canon

Dans le Droit Canon, on calcule les degrés en comptant le nombre de génération jusqu'à l'ancêtre commun. 


On aura alors :
  • entre frères : 1er degré
  • entre cousins germains : 2ème degré
  • entre cousins issus de germain : 3ème degré
  • etc.
Si on mélange les génération, on cumule les degrés de consanguinité :
  • entre une personne et son oncle : 1er et 2ème degrés
Le Droit Canon interdit par ailleurs les mariages entre personnes ayant un lien spirituel entre elles, mais c'est un autre sujet. Ainsi, un parrain ne pouvait épouser sa filleule ou le parrain et la marraine d'un même enfant ne pouvaient se marier entre eux.

En temps normal, l'Eglise interdit les mariages pour lesquels le nombre de degrés est inférieur à 5. Si cela est découvert après le mariage, cela entraîne sa nullité.
C'est pour cela qu'il faut anticiper et demander une dispense.
Cette dispense est à demander à l'Evêché si la consanguinité est de degré 5, 4 ou 3, et à Rome pour les degrés inférieurs ...

A noter que les actes de mariage qui nécessitent une dispense sont souvent très intéressant car le prêtre qui envoie la demande à l'Evêque doit justifier les degrés et doit donc établir une généalogie des futurs conjoints, ce qui est riche d'enseignements !

Le Droit Civil

En Droit Civil, on compte les degrés en remontant jusqu'à l'ancêtre commun et en redescendant jusqu'à la seconde personne. On compte donc les générations.


On aura alors :
  • entre frères : 2 degrés
  • entre cousins germains : 4 degrés
  • entre cousines issus de germain : 6 degrés
  • etc.
Si on mélange les générations on fait un simple calcul en montant puis en redescendant :
  • entre une personne et son oncle : 3 degrés
Le Droit Civil est moins contraignant que le Droit Canon, puisque seuls sont interdits par la loi les mariages entre ascendants et descendants directs (un fils ne peut pas épouser sa mère), ainsi que les mariages entre frères et soeurs.
Pour résumer, on peut dire qu'en Droit Civil, les mariages de degrés 1 et 2 sont interdits, les autres autorisés.

L'Implexe

Ces Droits permettent de déterminer une notion assez connue en généalogie qui est l'implexe.

L'implexe est le ratio entre le nombre théorique d'ancêtres à une génération donnée diminué du nombre réel d'ancêtres et le nombre théorique d'ancêtres à la même génération.

Ainsi, si un homme a épousé sa cousine germaine, cela signifie qu'ils ont en commun deux grands-parents.
Leur enfant aurait pu avoir 8 grands-parents mais en fait il n'en aura que 6 (du fait que ses parents sont cousins germains). Il aura donc un implexe de (8 - 6) / 8 = 25%.

En France et en Europe, les familles royales et princières ont les implexes les plus élevés du fait des nombreux mariages entre cousins.

Et vous, avez-vous pu déterminer votre implexe ?

Pour aller plus loin : 


           

jeudi 30 août 2012

Comment utiliser le Recensement pour retrouver un ancêtre ?

Les recensements sont un outil peu utilisé des généalogistes et pourtant, malgré leurs imperfections, ils peuvent être une source précieuse de renseignements.

Un peu d'histoire ...


En ce qui concerne la France, il faut attendre Charlemagne pour procéder au premier recensement puisque celui-ci avait demandé que l'on organisât dans tout l'empire l'inventaire de tous les sujets de plus de 12 ans !

Ensuite, de manière épisodique, on a eu quelques initiatives dont les plus remarquables sont en 1328 l'état des paroisses et des feux et bailliages et sénéchaussées de France, demandé par Philippe VI, puis, parce qu'il devenait vraiment nécessaire d'avoir une meilleure idée de la population du royaume, en 1539, suite à l'Edit de Villers-Cotterêts ordonné par François Ier. Ce dernier instituant entre autre la tenue dans les paroisses des registres de baptême, mariage et décès.

Il faut attendre 1801 et Napoléon Ier pour que soit mis en place un recensement moderne qui devait être renouvelé tous les 5 ans.

Depuis 1946, les recensements se sont produits de manière assez irrégulière mais suffisamment fréquente pour que cela exploitable.

Comment utiliser les recensements en généalogie ?

Voilà en gros comment se présente un relevé de recensement :

Exemple de table de recensement
  1. On a tout d'abord un numéro d'ordre qui peut dans certains cas être complété par l'adresse, surtout dans les communes importantes.
  2. Ensuite, le nom de famille. En principe, c'est celui du père, mais il peut y avoir des confusions surtout après un veuvage. Parfois aussi, le patronyme de l'épouse est remplacé par celui de son mari.
  3. Puis les prénoms. Là aussi, des différences peuvent exister avec l'état-civil car certains enfants d'une même fratrie pouvant porter des prénoms identiques, ils avaient parfois des prénoms d'usage ...
  4. Ensuite les professions. Cela peut s'avérer utile pour éliminer des doutes sur une personne si elle a un métier rare. Ou bien, identifier des "dynasties" de métiers ...
  5. L'état-civil donnant le genre et le statut marital des citoyens. 
  6. L'âge. Parfois erroné car les gens ne connaissant pas leur date de naissance par coeur, ils avaient une connaissance approximative de leur âge
  7. Des observations.
Comme on le voit, l'utilisation des tables de recensement est facile et, si on a la chance de disposer de l'ensemble des tables sur une trentaine d'années par exemple, on voit un film accéléré de la vie de nos ancêtres avec les naissances qui arrivent, les mariages, les décès, les changements sociaux, etc.

En quoi les recensements sont-ils utiles au généalogiste ?

Tout d'abord, ils permettent en un seul endroit de voir l'ensemble de la famille vivant sous un même toit. On peut par exemple dénombrer les enfants, voir ceux qui apparaissent ou disparaissent d'un recensement à l'autre, ceux qui se marient, etc.

Ensuite, même si les données d'état-civil sont parfois fausses, elles donnent malgré tout une bonne indication des dates de naissance des personnes listées dans la table.

Enfin, elles permettent de voir où les personnes vivaient et quelle était, en gros, leur condition sociale. Par exemple, il n'est pas rare que 3 générations logent au même endroit, où on découvre (surtout dans les grandes villes) que telle jeune fille a épousé tel jeune homme vivant à 3 maisons de là ...

Et vous, comment utilisez-vous les recensements dans vos recherches ?

Pour aller plus loin :




           

mercredi 29 août 2012

De l'usage des prénoms sous l'ancien régime

Les prénoms permettent de nous distinguer au sein d'une même famille. Enfin en théorie, car il y a quelques centaines d'années (et parfois encore récemment), il n'était pas rare de retrouver les mêmes prénoms sur deux ou trois générations, voire au sein d'une même fratrie.

Un peu d'histoire


Comme leur "nom" l'indique, les prénoms se trouvent avant le nom. En fait, ils ont été inventés pour distinguer les personnes portant un même nom. En effet, si nous héritons du nom de notre père, nous recevons un prénom a priori différent de celui de nos frères ou de nos soeurs, et ces prénoms sont souvent multiples.

Jadis en effet, comme l'explique Jean-Louis Beaucarnot dans son ouvrage Laissez parler les noms! : Noms de lieux, prénoms, noms de famille, noms de marques, les noms étaient des déterminants décrivant une profession (sabotier, charpentier, etc.), une origine géographique (dulac, fontaine, etc.), une caractéristique physique (legrand, leroux, etc.).

Puis avec le temps, ces déterminants sont passés aux descendants, même si leurs caractéristiques avaient changé. Je me souviens d'un collègue d'origine bretonne dont le patronyme était Le Dallic, ce qui signifie l'Aveugle. Heureusement, cette caractéristique ne s'est pas transmise !

Et comme il a fallu distinguer les gens d'un même patronyme, on a inventé les prénoms, souvent d'ailleurs, tirés de la religion et du calendrier des saints !

Influence des parrains et marraines


Un  usage assez répandu, que j'ai rencontré dans plusieurs régions de France est que les parrains donnaient leur prénom à leur filleul et que les marraines faisaient de même avec leur filleule. Cela pouvait donc créer un lien symbolique fort entre ces personnes.

Mais cela ajoutait également à la confusion car si le parrain se prénommait comme le père, alors le père et le fils se retrouvaient avec le même prénom !

Actuellement, on retrouve un peu cette tradition dans le fait que les prénoms des parrains et marraines se retrouvent en second prénom. Evidemment ce n'est pas une règle absolue, mais cela arrive assez souvent.

Si on revient à cette règle de nommage des filleuls, cela peut aider à déchiffrer un prénom car il sera écrit deux fois dans l'acte, ce qui peut aider en cas de graphie compliquée ou d'acte partiellement détruit.

Frères ou soeurs, même combat


Un autre point que j'ai remarqué, c'est qu'il pouvait y avoir plusieurs frères ou soeurs d'une même famille portant le même prénom. Souvent cela arrivait quand un enfant décédait et qu'un autre naissait par la suite. On nommait alors le nouveau venu comme le décédé. Curieuse tradition en vérité, mais assez constante dans certains départements.

Les années 1830-1890 ont également vu l'arrivée des prénoms composés ou en tout cas multiples avec un prénom commun plus des variantes : Louis Antoine, Louis Joseph, Louis Jean, etc..

Enfin, j'ai constaté, dans certaines régions (Aquitaine entre autre), que le premier né d'une fratrie recevait le prénom de son père si c'était un garçon et celui de sa mère si c'était une fille.
Fort de cette constatation, j'ai pu arrivé à déterminer quand je m'approchait du mariage des parents en regardant les prénoms, et il est vrai que dans la plupart des cas, l'apparition de ces prénoms suivait de 9 ou 12 mois le mariage de parents ...

Phénomènes de mode ou de régions


La Révolution Française a vu fleurir toute une série de prénoms complètements délirants, mais cela n'a pas duré.

En revanche, la Seconde République puis le Second Empire ont vu arriver deux sortes de prénoms :
  1. des prénoms compliqués : Euphrasie, Zélie, Ernestine, Zacharie, Arthémise, etc.
  2. des prénoms "politiques" : dans la famille de mon épouse et dans a mienne , il y a des Eugénie sous le Second Empire. Il n'est pas difficile d'imaginer les penchants politiques de ces ancêtres ...
Plus récemment, dans les années 40, on a vu appraître pléthores François, France, Francine, etc..

Tout cela sans parler des particularismes régionaux avec les saints locaux qui ont eu une forte influence sur les parents. Au hasard, beaucoup de Tugal en Normandie, de Roch ou de Front en Aquitaine, d'Annet en Limousin ...

Pour conclure


Il y aurait des études complètes à faire sur la sociologie des prénoms dans l'histoire mais il ne faut jamais oublié que chaque prénom a été choisi un jour par les parents et que cela avait un sens pour eux.

Et vous, avez-vous eu l'occasion de trouver des prénoms curieux ?


     

mardi 28 août 2012

Comment trouver un acte récent ?

Lorsque l'on démarre sa généalogie, on commence souvent par ses parents ou ses grands-parents.

Ces personnes ont généralement vécues au XXème siècle et la façon de disposer de leurs actes de naissance, mariage et décès est différente que celle utilisée pour les actes plus anciens.

En effet, pour limiter les risques liés à l'usurpation d'identité ou pour ne pas nuire à des personnes peut-être encore en vie, le législateur a prévu de protéger l'accès à ces données.

Pour un acte de moins de 75 ans 

Depuis Juillet 2008, la loi a raccourci à 75 ans le délai de communication d'actes sans justification particulière (auparavant, il fallait attendre 100 ans).

Cela signifie que si l'acte que vous recherchez est de moins de 75 ans, vous devrez :
  1. faire une demande à la mairie de la commune concernée en justifiant de votre ascendance; vous ne pourrez en effet avoir accès qu'aux actes concernant vos ascendants directs !
  2. préciser les noms et prénoms de la personne concernée ainsi que la date précise de l'acte; les employés de mairie n'ont pas pour vocation de faire les recherches à votre place
  3. envoyer une lettre prétimbrée avec votre adresse dessus pour le retour
  4. préciser que vous souhaitez un acte intégral avec toutes les mentions, sinon vous ne recevrez qu'un extrait d'acte
Si la demande à la mairie échoue, vous devez écrire au Greffe du Tribunal de Grande Instance dont dépend la commune concernée.

Vous avez également la possibilité de vous rendre dans la mairie concernée, mais il faudra quand même apporter les justificatifs prouvant votre ascendance.

Pour un acte de plus de 75 ans

Il n'y a pas de justificatifs à apporter pour prouver qu'un lien direct existe avec la personne dont vous chercher les actes.
Cependant, vous pouvez toujours indiquer les raisons de votre demande, cela peut parfois faciliter les choses, car encore une fois, le personnel des mairie est souvent très sollicité ...

A noter une chose importante : Pour des décès ou des mariages postérieurs à 1945, il y a un report des mentions correspondantes (mariage et décès) sur l'acte de naissance.

Cela signifie que si vous disposez d'un acte de naissance de 1875 correspondant à la naissance de votre arrière-grand-père, qui est décédé en 1946, la mention de la date et du lieu de décès sera portée sur l'acte de 1875, ce qui eut être pratique pour en récupérer ensuite la transcription.

Et vous, avez-vous eu des difficultés à récupérer des actes récents ?


     

lundi 27 août 2012

Bien démarrer sa généalogie

Pour celles et ceux qui veulent se lancer dans la grande aventure qui est la réalisation de sa généalogie, il existe quelques principes de bases qu'il faut connaître avant de démarrer.

1- La généalogie est un travail frustrant !

La généalogie consiste en gros, à retrouver pour chaque ancêtre, ses parents, et à trouver pour chacun les données d'état-civil de base que sont ses dates de naissance, de mariage et de décès. On peut éventuellement aller plus loin et retrouver des informations complémentaires (contrat de mariage, testament, contrats de vente, documents militaires, etc.).

Mais, cela suppose que l'on remonte dans le temps à chaque génération et qu'il existe bien des traces écrites de tous ces événements.
Or, non seulement, le temps, les guerres ou la négligence ont fait disparaître certains documents, mais, de la même manière que les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel, il arrive un moment où il n'y a plus de registres et où il n'y a plus d'actes !

La frustration est donc immense, d'être bien parti sur une branche, de remonter jusqu'au début du XVIIème siècle et puis plus rien : on ne pourra jamais prouver que tel ancêtre était cousin avec tel personnage, ou autre.

2- Les sources sont multiples

Qui dit généalogie ne dit pas seulement registres d'état-civil.
Il existe en effet toute une série de documents à la portée de chacun pour lui permettre de démarrer sa généalogie ou tout simplement de la compléter.

Et comme partout, plus on remonte dans le temps, plus ces sources sont rares, mais pour les données de 1850 environ à nos jours, on pourra aisément trouver son bonheur dans :
- les cimetières et les inscriptions sur les pierres tombales
- les livrets de famille
- les documents familiaux (courriers, diplômes, etc.)
- les livrets militaires
- les recensements de population

3- Il faut un peu de rigueur !

Les mathématiques sont là pour nous le rappeler, mais en principe, à chaque génération on multiplie par deux le nombre d'ancêtres théoriques (sans compter les mariages entre cousins qui réduisent la facture). Ainsi, après 10 générations on est censé avoir 1024 ancêtres, et 10 générations, ça ne fait en gros que 250 ans ...

Il faut donc travailler avec méthode, explorant chaque branche puis passer à une autre pour éviter le phénomène de saturation ...

Il faut aussi disposer d'un logiciel dans lequel on va entrer toutes ses trouvailles, car une personne a priori sans lien avec sa généalogie directe, s'avèrera être un cousin qui permettra dans quelques temps de retrouver un grand-père !

4- La généalogie est un travail sans fin

Je disais précédemment qu'à un moment, les sources se tarissent. C'est vrai pour la généalogie ascendante (celle qui consiste à remonter en ligne directe les ascendants d'une personne, génération après génération).

Mais, ensuite, on peut redescendre et étudier les fratries et les cousinages.

On peut aussi s'intéresser à la vie dans tel village ou étudier les métiers de nos ancêtres. J'ai ainsi découvert dans mon cas, un véritable clan de "forgeurs de fiches" à Saint-Etienne au XVIIème siècle ! Où les filles épousaient des forgeurs de fiches, et où les fils devenaient forgeurs de fiches et épousaient des filles de forgeurs de fiches !

On ne s'arrête donc jamais. Ce qui d'ailleurs, rejoint le premier point car comme c'est un travail sans fin, on prend assez rapidement conscience que notre vie ne suffira pas à mettre nos recherches à plat !

5- Nous sommes tous cousins ?

Comme à chaque génération on multiplie par deux le nombre de nos ancêtres, on comprend bien qu'à un moment, on a dû avoir un ancêtre qui était cousin ou frère ou soeur avec une personne qui a eu une descendance que nous ignorons totalement, alors qu'en fait, il s'agit d'un cousin ou d'une cousine (très) éloigné(e) !

Dans mon cas personnel par exemple, j'ai une branche dans le Maine qui est une famille de petits nobles qui, ayant servi loyalement le Roi contre les Anglais (et oui) en Limousin avaient reçu ces fameuses terres dans le Maine au XIVème siècle. Quelque part, j'ai donc des origines du Limousin alors que jusqu'à e que je découvre cette information, je ne pensais que "venir" du Maine.
Or mon épouse est originaire par son père du Limousin. Aurais-je, sans le savoir, épousé ma cousine ?

Le monde est donc petit et la généalogie permet de s'en rendre compte !

Cet article vous a plu ou vous souhaitez y apporter un commentaire ? N'hésitez pas à m'écrire et à le partager !


dimanche 26 août 2012

Du bon usage des fratries

Lorsque l'on recherche les parents d'un ancêtre qui a été identifié, il peut être intéressant de commencer par chercher ses frères et soeurs.

En effet, lorsque l'on connaît son ancêtre, pour retrouver le mariage de ses parents, on peut faire une première estimation grâce aux trois informations suivantes :
- sous l'ancien régime, les naissances hors mariage étaient rares et en tout cas signalées, les naissances issues d'un mariage étant signalées comme étant "issues du légitime mariage de ..."
- lors de leur mariage, les époux avaient de l'ordre de 20 ans. Ils pouvaient être plus âgés (surtout en cas de remariage), mais peu souvent plus jeune. Je prends personnellement un âge minimal de 15 ans.
- les femmes n'avaient généralement plus d'enfant après 45 ans. On peut donc prendre une marge et estimer l'âge de la mère à la naissance de son enfant à 50 ans.

En résumé, si un enfant naît en 1738 du légitime mariage de Jean X et de Marie Y, on peut estimer que :
- le mariage est antérieur à 1738
- les parents sont nés avant 1723 (1738 - 15, âge minimal des parents)
- la mère est née après 1688 (1738 - 50, âge maximal de la mère à la naissance)

On obtient donc :
- Jean X, né avant 1723, décédé après 1738
- Marie Y, née entre 1688 et 1723, décédée après 1738

Pour aller plus loin, il faut regarder les actes environnant.

En effet, une fois l'acte de naissance de votre ancêtre retrouvé, il faut commencer par regarder les actes de décès (souvent mélangés avec ceux de baptêmes et de mariage sous l'ancien régime) dans les 3 mois qui suivent la naissance de l'ancêtre.
Lorsque les femmes mouraient des suites de l'accouchement, c'était dans les jours qui suivaient la naissance de l'enfant.

Une fois ce travail effectué, il faut prendre patience et remonter dans le temps, en regardant tous les actes antérieurs à celui de la naissance de votre ancêtre.
Ce travail parfois laborieux permettra deux choses très importantes :
- de n'oublier a priori aucun frère ou aucune soeur de votre ancêtre, car vous trouverez des actes de naissances de ceux-ci et/ou des actes de décès
- de vous familiariser avec l'environnement social du village : vous retrouverez des noms et des professions, et petit à petit se dessinera une tranche de vie de la paroisse où vivait votre ancêtre

Par ailleurs, cela va vous permettre d'affiner votre travail de recherche sur les parents de votre ancêtre car tout nouveau frère ou toute nouvelle soeur permet de réduire le champ de vos recherches.
Ainsi, si vous trouvez un frère né en 1729, avec le même raisonnement que précédemment, on trouve :
- Jean X, né avant 1714, décédé après 1738
- Marie Y, née entre 1688 et 1714, décédée après 1738

Et vous pourrez en plus voir une famille se construire petit à petit, avec ses joies et ses drames. Je me souviens ainsi d'un de mes ancêtres qui a perdu dans la même année son épouse et tous ses enfants, sans doute à cause d'une épidémie. Si je suis là c'est qu'il s'est remarié et a ensuite eu une descendance ...

Comme on le voit, la recherche des frères et soeurs peut être très utile, surtout quand l'acte de naissance de votre ancêtre est peu complet ...

Et vous, avez-vous pu retrouver des ancêtres grâce à l'analyse des fratries ?




samedi 25 août 2012

Chroniques d'ancien régime

Alors que depuis l'instauration de l'état-civil moderne sous la Révolution Française, les registres de naissance, mariage et décès ne sont consacrés qu'à noter les événements précédents, sous l'Ancien Régime, il n'est pas rare que le curé ait relaté des faits extérieurs.

Ces notes, souvent très complètes, permettent de mieux cerner la vie de nos ancêtres et sont donc un complément important aux recherches du généalogiste.

Je me souviens d'avoir lu la relation complète qu'un curé de la Drôme avait faite du décès d'un jeune garçon en plein hiver. Le curé avait été appelé au chevet d'un pauvre mendiant d'une dizaine d'année qui s'était réfugié dans les écuries du château local pour tenter d'échapper au froid. Il l'avait questionné pour connaître ses origines (on dirait aujourd'hui son état-civil) puis l'avait réconforté comme il l'avait pu mais en vain ...

Un autre moment c'est ce curé qui décrit en détail les travaux qui ont été faits dans le presbytère. Ou encore les conséquences d'une grave tempête en Dordogne où le Roi avait fait demander à ses représentants locaux que du grain soit distribué aux paysans qui avaient tout perdu ...

Sur la vie courante, il arrivait aussi que certains parents s'opposent à un mariage car ils jugeaient le prétendant pas assez bien pour leur fille ! J'en veux pour preuve ce mariage du XVIIIème siècle où le père de la future mariée se plaint au prêtre que le futur est un "incapable" et qu'il serait un déshonneur qu'il épousât sa fille. Mais la fille a tenu tête à son père et le mariage a eu lieu !

Bref, toutes ces petites chroniques, souvent anecdotiques permettent de casser la routine des actes de Baptêmes, mariages et sépultures.

Et vous, avez- vous trouvé de telles anecdotes dans vos recherches ?


jeudi 23 août 2012

De l'utilité des parrains et marraines

Parfois, dans les actes anciens (antérieurs à 1700), on a beaucoup de mal de trouver l'origine géographique d'un ancêtre. En effet, contrairement à une idée reçue, les gens bougeaient beaucoup sous l'ancien régime.
Soit, ils y étaient contraints pour des raisons économiques, soit des épidémies ou des opportunités faisaient se déplacer nos ancêtres.

Il est donc parfois difficile de trouver la filiation d'un ancêtre dont on ne connais pas a priori le lieu d'origine.

J'ai pu constater dans mes recherches plusieurs choses dont une qui m'a marquée : les gens restaient généralement attachés à la famille et il était fréquent que les parrains et marraines des premiers enfants soient choisis dans le cercle familial restreint (père, mère, oncle, tante, frères, soeurs).

Ainsi, si on a un couple vivant par exemple à La Baconnière (53), mais qu'aucun mariage n'apparaît dans les années précédant la naissance des enfants, il y a fort à parier que l'épouse du couple n'est pas originaire de la Baconnière mais d'une autre paroisse (en effet, la tradition voulait que le mariage ait lieu dans la paroisse de la mariée). Mais comme il y a peu de chance que sur l'acte de décès de ladite épouse figure sa paroisse de naissance, on est coincé.

C'est là qu'apparaissent les parrains et marraines !

En effet, si le parrain ou la marraine porte le même nom que celui de l'épouse, il y a fort à parier qu'il (elle) soit de la même famille. Et très souvent, le curé indiquait la paroisse d'origine du parrain ou de la marraine. C'est dont une piste très intéressante pour trouver l'origine de l'épouse du couple.

Dans l'exemple que j'ai pris, d'un couple vivant la à La Baconnière, j'ai ainsi pu retrouver la paroisse de naissance de l'épouse par ce biais. Deux enfants avaient en effet eu un parrain pour le premier et une marraine pour le second d'un village situé à quelques kilomètres de là ...

Et vous, avez-vous pu utiliser cette aide apportée par les parrains et marraines ?




mercredi 22 août 2012

La Révolution française - entre mythe et réalité

La Révolution française est un point de passage obligé pour tous les généalogistes qui souhaitent passer la barrière du XIXème siècle.


Elle est en effet une véritable barrière car avant la Révolution française, on disposait de registres paroissiaux uniquement, constatant les baptêmes, les mariages et les sépultures. Après, la Révolution, on a vu se modifier ces trois familles d'actes qui sont devenus les actes constatant les naissances, les mariages et les décès, mais se sont ajoutés les divorces et les tables décennales.


Ce dernier point est une grande aide pour le chercheur car il permet de regrouper sur un registre, toutes les naissances, les mariages ou les décès des citoyens classés par ordre alphabétique. C'est donc très pratique pour rechercher les hommes. Les mariages peuvent ensuite aider à retrouver les femmes grâce à la connaissance de leur nom de jeune fille.

Mais, il y a deux choses à bien comprendre pour la période allant grossièrement de 1792 à 1805 :
  1. un nouveau calendrier a fait son apparition, ce qui peut perturber un peu les recherches
  2. les officiers d'état-civil n'étaient pas forcément aussi rigoureux ni compétents que les prêtres auxquels ils avaient succédé
En revanche, l'aspect républicain et laïc de ce nouvel état-civil a fait que les personnes de confession autre que catholique pouvaient enfin apparaître avec les autres, et que la République a voulu instituer de manière systématique la filiation pour tous les actes. Bon au début, ce n'était pas forcément bine renseigné, mais avec le temps, on a pu disposer d'actes de décès par exemple, comprenant l'état-civil complet du décédé, de son conjoint et de ses parents.

Autre point, surtout visible dans les communes importantes : les changements de nom. Tel lieu dont le nom était trop marqué "ancien régime" était rebaptisé avec un nom plus politiquement correct. Il ne faut donc pas hésiter à chercher sur internet les études historiques menées sur les paroisses où vivaient vos ancêtres sous l'ancien régime, pour voir si la commune n'a pas fait les frais de ce renommage ...

Enfin, un dernier aspect non négligeable, la qualité des documents laisse souvent à désirer. sans doute parce que l'effort de guerre faisait mettre les ressources financières ailleurs que dans l'état-civil ...

Pour résumer, on peut quand même dire que la frontière marquée par la Révolution française n'est souvent que psychologique et qu'il est aisé de la franchir pour continuer sa quête vers le XVIIIème siècle !

Et vous, comment avez-vous vécu l'étude de cette période ?

Pour aller plus loin :




           

mardi 21 août 2012

Bonjour et bienvenue !

L'objectif de ce blog est de faire bénéficier les lectrices et lecteurs de ce que j'ai appris sur l'histoire et la généalogie depuis ces trente dernières années.

J'ai en effet pu découvrir beaucoup de choses dans mes recherches et je dois avouer que l'arrivée d'internet a bouleversé ma façon de travailler.

Je vais donc distiller tout au long de ces pages, mes conseils, mes trucs et astuces pour que vous aussi puissiez rendre visite à vos ancêtres !

En route !